Transmettons notre passion pêche !

Publié le vendredi 22 janvier 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

La pêche est une activité ludique à partager avec ses enfants !

 

À 9 ans à peine, Swan possède néanmoins une grande expérience de la pêche. Il accompagnait déjà ses parents à la pêche alors qu’il ne savait pas même encore marcher. Le bateau de son grand-père Daniel est presque pour lui une seconde maison ! Ce fut également le cas de sa mère Magali qui dès son plus jeune âge arpentait déjà le pont de ce bateau. Tout comme pour Swan, ce sont ses parents qui lui ont transmis la passion de la pêche. Et même quand son plus jeune fils Macéo était encore bébé, la maman n’hésitait pas à sortir en pleine mer pour aller pêcher avec ses deux enfants.

 

Afin d’initier Swan à la pêche, Daniel lui donne sa canne quand il a un poisson

 

Daniel, - le grand-père de Swan - a pris l’habitude de l’initier à combattre un poisson depuis son plus jeune âge en lui donnant sa canne après avoir ferré. En se tenant derrière lui, Daniel montrait au jeune pêcheur comment « pomper » un poisson lorsqu’on est en combat. Swan a ainsi appris qu’il fallait effectuer la traction sans mouliner et qu’on devait récupérer le fil uniquement lorsque la canne était rabaissée.

 

Swan a été à bonne école avec son grand-père Daniel qui tient ici deux chapons

 

Au fur et à mesure, on lui a laissé la canne en lui recommandant surtout de ne jamais lâcher. On lui a également montré de quelle façon régler le frein ou encore comment diriger un poisson vers l’épuisette. Une excellente école ! En effet, c’est en confrontant les enfants aux choses et en leur faisant apprendre de leurs erreurs avec des conseils judicieux qu’ils progressent. Mais durant cette journée, Swan a décidé qu’il pêcherait tout seul de beaux poissons du début à la fin – de la touche à la mise au sec !

 

Montage collé avec circle hooks et octopus

 

Ses parents ont décidé que la meilleure solution pour le jeune pêcheur était d’utiliser un montage collé avec circle hooks et octopus. Créé par son grand-père Daniel, ce montage offre en effet de multiples avantages pour le jeune débutant. Son premier atout est d’éliminer les nœuds qui sont autant de points de faiblesse.

 

Perles tubes en verre

Avec les perles collées, la fixation des empiles est parfaite !

 

Ainsi sa particularité est de disposer d’une empile et d’un traînard maintenus sur le bas de ligne par des perles tubes en verre qui sont collées. Ce procédé permet de bénéficier de 100 % de la résistance linéaire effective du nylon utilisé – ce qui est un atout de taille pour la pêche de beaux poissons !

 

 

Ce montage dispose également d’octopus qui servent de teasers. Ces imitations de petits céphalopodes attirent les poissons carnassiers sur de grandes distances grâce à leurs tentacules hyper mobiles dans les courants et les effets de volume qu’ils produisent. Afin d’éviter que le leurre souple ne vienne recouvrir l’appât ou qu’il se tasse dans la courbure et fasse vriller votre empile, celui-ci sera bloqué quelques centimètres avant l’hameçon. Un double nœud retient ainsi une perle qui sert de butée pour la tête de l’octopus.

 

Circle hook

 

Toutefois, le principal avantage de ce montage pour le jeune débutant est surtout d’être 100 % auto-ferrant grâce à l’utilisation de circle hooks ! Avec sa forme très fermée et sa pointe rentrante à 90 °, ce type d’hameçon ferre de lui-même le poisson quand il se saisit de l’appât. C’est un avantage considérable pour les pêches profondes ou avec de puissants courants car la perception des touches est alors délicate. De même, avec la grande longueur de ligne sortie, le « ventre » dans le fil créé par la pression des courants diminue grandement l’efficacité de votre ferrage. Cet hameçon évite également les décrochages causés par un relâchement de la tension dans la ligne. Ce montage est donc parfait pour les débutants tel que Swan car il compense leurs erreurs. Mais il faut avouer que pour le jeune pêcheur, l’intérêt principal de ce montage est surtout…qu’il ait été créé par son grand-père !

 

Joël prépare des lanières de calamars pour son fils Swan

 

Une canne a été confié à Swan afin qu’il fasse son premier pagre totalement seul, c'est-à-dire sans aucune intervention des adultes pour l’aider – une première pour lui ! Daniel a équipé cet ensemble d’un de ses montages préparés à l’avance à la maison et stocké sur un plioir rond en mousse EVA. Il a bien rappelé à Swan toutes les instructions de sécurité concernant la manipulation des hameçons. Habitué à accompagner ses parents à la pêche depuis des années, le garçon répondra laconiquement en levant les yeux au ciel par un « je sais, je sais… ». Pendant ce temps, Joël – le père de Swan – coupe aux ciseaux des lanières de calamars qui serviront d’appâts.

 

Lanières et tentacules de calamar

 

Solides et très attractifs, les lanières et les tentacules de céphalopodes (seiche, calamar) sont très intéressants pour les pêches en grandes profondeurs. Leur tenue à l’hameçon est excellente et leurs effluves sont repérés de très loin par les beaux prédateurs (ex : pagres). Ils présentent également l’avantage de posséder une très légère phosphorescence visible par les poissons.

 

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Joël eschera également le montage avec de gros bibis. Ce ver très résistant face aux petits poissons indésirables représente une grosse bouchée qui ciblera les beaux poissons tels que les pagres.

 

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Le père de Swan lui proposera aussi du Rag. Ce ver est très charnu et peut atteindre de grandes tailles (plus de 20 cm). L’idéal pour sélectionner de beaux poissons ! En pêches profondes, il offre l’avantage d’avoir une excellente tenue quand on l’esche à l’aiguille de telle façon que la tète se retrouve au niveau de la pointe de l’hameçon. Il a également la particularité d’être très efficace sur les sparidés et de les attirer sur de grandes distances.

 

Swan en train de pêcher pendant que son frère Macéo joue les acrobates – les deux enfants étant sous la surveillance attentive de leur maman

 

Le montage est esché. Swan ouvre le pick-up et le laisse couler. Comme on lui a appris, il retend la tresse une fois le fond atteint. Focalisé sur l’attente de la touche, le jeune pêcheur  attend désormais SON gros poisson sous l’œil attentif de sa mère. Magali a d’ailleurs fort à faire car Macéo – le frère cadet de Swan – a décidé de visiter le bateau. Alors qu’il marche encore à quatre pattes, l’enfant escalade même la grande échelle menant au poste de pilotage – tout comme le faisait Swan au même âge ! Magali qui a emmené ses enfants sur ce bateau depuis leur naissance a l’habitude et, tout en les surveillant, elle continue même à distribuer les sardines pour le broumé. La pêche est un environnement de vie tout à fait normal depuis le plus jeune âge dans cette famille !

 

Swan pêche sous le regard bienveillant de sa mère Magali

 

Elle aussi a pris son premier gros poisson sur le même bateau à peu près au même âge que son fils. A cette époque, c’est Daniel qui donnait les instructions et, comme pour Swan avec elle aujourd’hui, elle suivait avec application chaque conseil. Le savoir et la passion sont transmis aux enfants par les parents – puis les enfants deviennent parents et font de même avec leur progéniture. La boucle est bouclée ! Tout à cette « activité de grand », Swan qui est d’habitude « touche à tout » est cette fois très concentré. Même des enfants ultra actifs et débordants d’énergie deviennent plus calmes quand on les fait pêcher. Les moniteurs de pêche ayant eu à s’occuper d’un jeune public le savent bien ! En fait, la pêche canalise les enfants car cette activité demande une attention de chaque instant pour obtenir un résultat. Focalisés sur leur objectif, ils oublient tout le reste. Contrairement à ce que pensent beaucoup de gens (souvent non pêcheurs !), la pêche n’a aucun rapport avec la patience. Elle réclame au contraire une parfaite maîtrise de ses gestes ainsi qu’une grande concentration pour espérer sortir un poisson. D’ailleurs, il est fréquent que les passionnés de pêche soient des gens habituellement nerveux qui trouvent dans ce loisir une façon de se concentrer et d’être plus calmes. Et ce constat s’applique également aux enfants !

 

Swan tient enfin son beau poisson !

 

Swan a eu raison de rester concentré car la canne plie soudainement sous le poids d’une prise. Comme d’habitude avec les circle hooks, le poisson s’est ferré tout seul et Swan n’a plus qu’à engager le combat.

 

Swan gère le combat « comme un grand » !

 

Sans aucune assistance des adultes, Swan maitrise le combat « comme un grand ». En regardant le scion, tout le monde sur le bateau reconnaît immédiatement les lourds coups de tête typiques d’un beau pagre. Le poisson effectue plusieurs rushs nerveux mais le jeune pêcheur ne se laisse par impressionner et reprend pompage après pompage le fil perdu.

 

Le poisson commence à fatiguer

 

Le pagre est désormais décollé du fond et il n’y a plus de risques de casses sur les roches – le principal danger dans ce type de pêche. Comme d’habitude avec cette espèce très résistante aux différences de pression, le poisson continue à combattre férocement. Mais à force de le travailler, Swan a réussit à le fatiguer. Les coups de têtes sont moins fréquents et il ne fait presque plus de rushs. Swan pompe avec application tout en prenant soin de bien récupérer le fil en conservant la tension lorsqu’il redescend la canne. Ses parents et son grand-père notent bien que le fil n’est pas toujours tendu mais avec le circle hook à la forme très fermée, ils savent que les risques de décrochages sont toutefois réduits. Fatigué par cette longue remontée, le poisson arrive en surface et la mère du jeune pêcheur le salabre aussitôt. Alors que le pagre rentre dans l’épuisette, Swan pousse un cri de joie en serrant le poing : « on l’a eu ! »

 

Swan prend la pose pour le photographe en prenant soin d’immobiliser le poisson

 

Swan est heureux car c’est le premier pagre qu’il a fait tout seul de bout en bout – c'est-à-dire sans aucune intervention d’un adulte. C’est donc avec fierté que le jeune pêcheur pose avec SON poisson. Personne ne l’a aidé et la prise en a donc d’autant plus de valeur à ses yeux. Comme on le lui a conseillé, il tient sa prise par le bas de ligne pour la photo. C’est une mesure de sécurité qui évite qu’il ne se pique avec les épines du pagre ou l’hameçon. Comme il a vu ses parents ou son grand-père Daniel le faire, il pose en calant le pagre sur le blank de la canne. Cette astuce évite que le poisson ne tourne sur lui-même et permet qu’il présente bien son flanc pendant la photo. Comme quoi le jeune pêcheur apprend vite – très vite même !

 

Swan est fier de ce pagre qu’il a pris tout seul du début à la fin

 

Nul doute que comme ce fut le cas pour sa mère guidée par son grand-père Daniel, ce ne sera que le premier d’une très longue série. Car comme le disait Aristophane : « former les hommes, ce n’est pas remplir un vase, c’est allumer un feu ». Et la flamme de la passion pêche prend généralement avec une vigueur inédite au sein de cette famille !