La pratique du surfcasting en Méditerranée est très particulière. En effet, alors que le terme « surf casting » signifie en anglais « lancer dans la vague », il faut bien avouer que cette mer est généralement calme et que la houle est le plus souvent réduite. En Atlantique, la présence de vagues liées aux marées, aux courants et aux autres influences océaniques correspond bien mieux à ce terme. Ainsi, les pêcheurs y utilisent des plombées pouvant dépasser les 200 g pour pouvoir tenir en place et emploient des diamètres importants pour éviter les emmêlements. Avec des conditions très calmes et des eaux cristallines, la pratique de cette technique en Méditerranée est de son côté plus légère. Les cannes sont bien plus sensibles et cette pêche se pratique lors de telles conditions avec des plombs plus légers et des montages beaucoup plus fins. Le terme le plus adéquat pour définir cette technique est le « surfcasting light ».

La recherche de la distance est particulièrement importante en Surfcasting. Elle est ainsi cruciale quand on pratique en Atlantique pour pouvoir accéder à la troisième série de vagues. Il est alors nécessaire de plomber assez fort avec des cannes puissantes pour atteindre les bonnes zones et afin de pouvoir rester en place malgré les courants et les vagues. Ces conditions sont bien plus rares en Méditerranée où seuls des vents puissants peuvent brasser la mer. Dans ces cas-là ou en recherche de distance pure, des cannes d’une puissance de 200 g sont parfaitement justifiées. Mais la plupart du temps, l’utilisation de matériel très puissants n’est pas nécessaire en Méditerranée. De même, ces cannes lourdes sont moins sensibles et retransmettent assez mal les touches fines.

Avec les nouvelles générations de cannes surfcasting lights, il est possible d’avoir d’excellentes distances de lancer tout en ayant un scion très sensible plus adapté aux touches parfois très subtiles des poissons méfiants. Ainsi, pour les conditions les plus calmes en méditerranée, des cannes d’une puissance de 80 / 150 g ou même de 60 / 120 g seront parfaitement adaptées.

Tout comme les cannes surfcasting les plus puissantes, ces modèles existent en plusieurs brins. Mais il faut savoir que des cannes surfcasting lights de très bonne facture sont disponibles également en version télescopique. Fruit des dernières innovations technologiques, ces dernières offrent un encombrement très réduit tout en possédant les qualités des modèles en deux ou trois brins. Sous l’influence des compétiteurs italiens ou espagnols, ces modèles permettent ainsi d’avoir d’excellentes distances de lancer tout en offrant une détection des touches les plus fines grâce à un scion ultra sensible.

Ces cannes sont également très progressives et il est donc possible de lancer facilement des plombs de 100 g à peine au-delà de la barrière des 100 m tout en préservant un appât fragile (ver de sable, cordelle, etc.). Parfait pour rechercher à très longues distances des poissons méfiants tels que les sparidés (ex : marbrés, daurades royales, etc.) Ces cannes de surfcasting lights sont également bien plus légères que les modèles plus puissants et s’avèrent donc plus agréables – surtout quand il s’agit d’attendre la touche canne en main. Moins puissantes et plus progressives, elles permettront aussi de beaucoup mieux apprécier le combat avec des poissons de tailles moyennes à petites.

Le choix du moulinet est important pour la pratique du surfcasting light. Tout comme pour la pratique du surf lourd, un modèle long cast sera privilégié. Ces moulinets disposent en effet d’une bobine large, longue et peu profonde qui permet un meilleur déroulement du fil lors du lancer. Le nylon frotte en effet sur les lèvres de la bobine. Un modèle long cast se vidant moins rapidement, celui-ci occasionne ainsi moins de friction et augmente donc les distances atteintes. C’est encore plus flagrant en surfcasting light car le corps de ligne est très fin et se vide donc encore moins rapidement. Il sera conseillé d’éviter les plus lourds qui sont courants sur le marché et de choisir un modèle de 450 à 550 g en moyenne afin d’avoir un ensemble équilibré, léger et super maniable.

Nous vous conseillons un moulinet au frein doux et progressif afin de pouvoir mieux travailler un beau poisson sur ligne très fine comme on en utilise en surfcasting light. Une récupération de 90 cm à 1 m au tour de manivelle sera privilégiée afin de pouvoir récupérer votre montage au-dessus des obstacles.

Beaucoup de montages surfcasting que vous avez vus dans nos colonnes peuvent être adaptés au surfcasting light en diminuant le diamètre des empiles ou du traînard. Les montages marbrés, mulets et palomines peuvent de leur côté être utilisés directement sans modification car ils utilisent des empiles ou des traînards de diamètres assez fins. Le montage que nous montrons ici est assez polyvalent sur les sparidés (daurades royales, marbrés, pageots, sars, etc.).

Dans ce montage, le traînard (entre 1,5 et 2,5 m) est réalisé en fluorocarbone d’un diamètre de 18 à 24 / 100. Il est préférable de jouer sur le diamètre pour s’adapter aux conditions et à l’environnement que de jouer sur la longueur. Plus votre traînard est long et plus celui-ci est pêchant car il offre une présentation plus naturelle de l’appât et retarde le moment du contact avec l’inertie du plomb (important avec les sparidés !). En présence de fonds propres dénués de roches et avec une mer calme, n’hésitez pas à utiliser un traînard assez fin. Quand la mer commence à se former, privilégiez un traînard d’un diamètre plus important afin d’éviter d’emmêler plutôt que de le raccourcir.

En surfcasting light, l’arraché est particulièrement important pour atteindre de grandes distances. Le corps de ligne remplissant le moulinet fait 18 à 16/100 (voire moins !) afin de pouvoir gagner de précieux mètres et de tels diamètres exploserait sous un lancer appuyé avec un plomb de 100 g et plus. Les cannes utilisées – surtout les télescopiques – ayant de plus petits anneaux que ceux des modèles lourds, nous vous déconseillons d’utiliser un simple nylon de fort diamètre car le nœud de raccord avec le corps de ligne serait trop gros. Le choc freine le montage lors du lancer et peut même endommager les anneaux. La meilleure solution est d’utiliser un arraché conique tel qu’on en trouve sur le marché. Un modèle faisant 40 à 50/100 en tête de ligne et 16 à 18 /100 en queue de ligne sera ainsi parfait. Ce type d’arraché de 12 à 15 m offre un diamètre décroissant sur toute sa longueur sans aucun nœud. La tête de ligne servira à « encaisser » parfaitement la puissance du lancer et le diamètre de la queue de ligne étant très proche du corps de ligne, le nœud ainsi réalisé passe sans problème dans les anneaux – y compris les plus petits.

Ainsi, le ver de sable est très fin et sa faible section très aérodynamique permet d’atteindre de grandes distances de lancer. C’est un appât assez polyvalent qui permet de toucher de nombreuses espèces.

Il est ainsi excellent sur les marbrés, les pageots, les plats, les rougets, etc. Malgré sa taille, il est même capable d’intéresser également une belle daurade royale. Privilégiez néanmoins des zones où les petits poissons indésirables sont peu présents (ex : plages de sable) car ils ont tendance à le dévorer rapidement.

La demi-dure est un ver qui correspond bien au surfcasting light. En effet, les cannes pour cette technique étant plus douces et plus progressives, il est possible de beaucoup plus appuyer ses lancers sans faire exploser cet appât assez fragile. Ce ver est très attractif sur de nombreuses espèces et en particulier le mulet, la palomine, le sévereau, etc.

Ce ver offre la particularité d’être très iodé et d’être donc ultra attractif sur de grandes distances même coupé en petits morceaux. C’est un appât qui intéresse un grand nombre d’espèces, du bar aux sparidés. Il est particulièrement efficace en automne sur les beaux poissons.

Nous vous conseillons d’utiliser les gros bibis coupés en lamelles et roulés en tube avec de l’élastique à ligaturer fin. Grâce à cet eschage du bibi « à l’espagnole », vous optimiserez ainsi vos distances de lancer en évitant d’avoir une masse trop importante. Excellent en surf light !

La technique du surfcasting light offre en fait une grande polyvalence sur toutes les côtes françaises. Au-delà de la Méditerranée, un combo light permettra de faire clairement la différence lors des conditions les plus calmes en Atlantique – comme c’est souvent le cas lors des beaux jours. La légèreté de tels ensembles sera également un véritable avantage pour les pêches de prospection canne en main. Un must par exemple pour les pêches à gratter de type tirette pour le plat. La sensibilité du scion permet ainsi une bien meilleure détection des touches très fines des plats et le poids réduit de la canne vous permettra de la tenir en main toute la journée sans fatigue excessive.

De même, quelle que soit la côte où vous pratiquez, les ensembles surfcasting lights seront parfaits pour toutes vos pêcheS à la calée à faible distance. Ce matériel est donc hyper polyvalent et vous offre une modularité d’usage impressionnante. Vous verrez qu’à l’usage, vous ne pourrez plus vous passer de ces combos lights en plus de votre matériel « classique » pour pouvoir parer à toutes les situations.