Sparidés d’hiver avec Martial

Publié le vendredi 19 février 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Martial avec un sar et une daurade royale prise cet hiver lors d’une courte session

 

Lecteur assidu des articles du site Normandie Appâts, Martial est un pêcheur passionné qui pratique aussi bien les pêches en eau douce qu’en mer. Il participe ainsi à de nombreuses compétitions surfcasting et sort également pêcher régulièrement avec Mathieu Courtin – membre du team Normandie Appâts. Il nous livre ici le compte rendu d’une de ses sorties hivernales où il ciblait les sparidés.

 

Montage Urfe avec traînard bas de Martial

 

Pour cette session, Martial a choisi d’utiliser un montage très simple basé sur un accessoire ingénieux : l’Urfe. Nommé initialement Bajo Urfe par ses concepteurs espagnols, il s’agit d’un accessoire de connexion en corde à piano destiné à accueillir le plomb en même temps qu’un traînard. Il dispose ainsi d’un rolling encadré de perles qui tourne librement sur la tige maintenant la plombée – assurant ainsi une parfaite rotation de l’empile. À son extrémité, un morceau de gaine rétractable a été chauffé pour épouser l’œillet et sert astucieusement d’attache rapide pour le plomb. L’idéal pour placer un long traînard à très longues distances ! Les avantages apportés par ce connecteur astucieux sont nombreux.

 

 

Lorsqu’on pêche en surfcasting, les changements de plombs sont très fréquents afin de pouvoir s’adapter aux conditions rencontrées. La nature même du substrat rencontré (sable, vase, roches, etc.) demande ainsi un type spécifique de lest. Vents, marées, courants, vagues, etc. peuvent également vous contraindre à changer fréquemment de plombée – aussi bien en termes de poids que de forme. Ainsi, de plus forts courants sur des fonds sableux demanderont de passer à un plomb portugais ou même à un modèle doté de grappins. Si celui-ci ne tient pas, il faudra alors passer à un poids supérieur. Ces changements s’avèrent longs avec une agrafe classique qu’on doit ouvrir et refermer – autant de temps sans prendre du poisson ! Avec l’Urfe, il suffit juste de remonter la gaine thermorétractable recouvrant l’œillet d’attache pour remplacer votre lest très facilement. Une fois la gaine remise en place, la connexion est alors parfaitement sécurisée et permet les lancers les plus puissants. Beaucoup plus rapide et pratique en utilisation qu’une agrafe, l’Urfe permet ainsi un changement facilité de votre plombée en quelques instants.

 

 

De même, cet accessoire évite d’avoir à réaliser l’attache sur le bas de ligne pour accrocher le traînard. Cette connexion par des perles clipots, des nœuds de ligatures collés, l’installation d’un rolling encadré de perles, etc. prend en effet du temps et demande de la précision. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ces montages sont faits à l’avance à la maison ! Avec l’Urfe, il suffit de l’attacher à votre arraché et de placer le traînard sur le rolling : c’est aussi simple que rapide ! Cette simplicité d’utilisation l’est également pour le changement de votre traînard. Contrairement à l’utilisation de perles clipots nécessitant de passer le fil dans le trou et de réaliser un double ou triple nœud, cet accessoire rend le remplacement de l’empile beaucoup plus simple.

 

Les hameçons ronds de type « chinu » sont parfaits pour la pêche des sparidés !

 

Martial dispose ainsi de nombreux traînards déjà « prêts à l’emploi ». Disponibles en plusieurs diamètres ou longueurs et disposant de différentes tailles d’hameçons ronds, ils permettent au pêcheur de s’adapter aux conditions ainsi qu’à l’humeur du poisson. Pour cette session, il utilise des modèles à palette de type « chinu » qui sont parfaits pour la pêche des sparidés. Un modèle numéro 4 s’avère très polyvalent car il correspond bien à la plupart des appâts utilisés ainsi qu’à différentes tailles de sparidés. Notez qu’il aurait également pu se procurer des traînards déjà montés disponibles en pochette qui sont très pratiques.

 

Urfe Daiwa

 

L’Urfe étant constitué d’une tige métallique sur laquelle est positionné le rolling, le traînard est donc directement relié au plomb. Contrairement à une attache classique sur le bas de ligne qui est souple, le traînard est ici en lien direct et immédiat avec l’inertie du plomb. Ainsi, le poisson qui part avec l’appât a plus de chance de se ferrer de lui-même. Cet auto-ferrage est particulièrement efficace sur les poissons tatillons tels que les sparidés !

 

La zone portuaire de Port Vendres où Martial pêchait déjà étant enfant

 

Pour cette courte session hivernale qui doit durer la matinée, Martial a décidé de pêcher dans un large bassin portuaire situé à Port Vendres. Il connaît bien cette zone car il s’y rendait fréquemment étant enfant pour venir voir des membres de sa famille. Enfant, il a souvent pêché dans ce port et il le connaît parfaitement. Son grand père y possédait d’ailleurs un magnifique bateau en acajou sur lequel Martial a fait ses premières sorties en pleine mer. À l’époque, ce modèle prestigieux de bateau était rare et le seul autre modèle existant en France appartenait au journaliste Pierre Bellemare qui l’utilisait dans le bassin d’Arcachon. Aller pêcher dans ce port est donc pour lui un moment chargé de souvenirs.

 

Martial a placé des écureuils sur ses cannes afin de visualiser les touches à revenir

 

Pour cette courte session hivernale, le pêcheur utilise deux cannes. Bien qu’étant dans un environnement portuaire qui semble plus propice à une pêche à la calée, Martial utilise ses cannes de surfcasting dotée d’un arraché conique. Le bassin portuaire est en effet très large et il est parfois nécessaire d’effectuer des lancers très longues distances. L’Urfe directement placé au bout de l’arraché sans aucun émerillon permet à Martial d’avoir une bannière très courte. Il peut donc armer sa canne beaucoup plus vers l’arrière et ainsi bénéficier d’une plus grande amplitude de lancer – et donc de plus de force. Le fort diamètre de l’arraché lui permet d’effectuer des lancers longues distances mais pas uniquement. En effet, les fonds sont ici très encombrés et il peut ainsi tracter son montage en force en cas d’accrochage.

Ses cannes sont posées sur un petit trépied à faible encombrement qui est parfait pour ce quai bétonné. Afin de détecter les touches parfois très discrètes des sparidés, Martial utilise des écureuils « fait-maison » réalisés avec des plombs « temolini » (ou « plombs tyroliens »). Ce lest antiaccrochages est en effet surmonté d’un tube en plastique rempli d’air qui lui donne une position verticale dans l’eau. Ce tube souple vide offre ici l’avantage de pouvoir accueillir des petits plombs de type chevrotines pour avoir plus de poids et il peut même recevoir un petit bâtonnet luminescent pour les pêches de nuit. Un « bricolage » astucieux et surtout…très économique !

Pour cette session ciblant les sparidés, Martial a utilisé des vers Normandie Appâts. Il avait avec lui des Dures, des Américains XL ainsi que du Ver de Chalut.

 

Dures rouges Normandie Appâts
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Vers Américains XL Normandie Appâts

 

Ver de chalut Normandie Appâts

 

Alors qu’il est installé depuis peu de temps, une personne travaillant dans le port lui demande aimablement de se décaler d’une cinquantaine de mètres. Le pêcheur est en effet dans une zone où des engins portuaires lourds vont être utilisés. Martial s’exécute immédiatement en remerciant la personne de l’avoir averti. Il range son matériel et se déplace donc vers un secteur où il gênera moins. Il sait que la pêche dans un port est toujours une tolérance qu’on accorde et qu’il est nécessaire d’être respectueux envers ceux qui y travaillent. Des comportements déplacés sont bien souvent la raison de l’interdiction pure et simple de la pêche dans certains ports. Bien conscient d’avoir de la chance de pouvoir continuer à pêcher, Martial apprécie donc à juste titre la tolérance qui lui est accordée. Un bon exemple que beaucoup d’autres pêcheurs devraient suivre !

 

Pris à l’Américain, ce poulpe aussitôt relâché !

 

À peine vient-il de relancer ses cannes qu’une touche lente et continue alerte Martial. Il ferre et a la surprise de ne ressentir aucun coup de tête dans la canne. Il sent bien un poids mais il n’y a aucun combat. Le pêcheur comprend vite quand sa prise arrive au bord : il s’agit d’un poulpe ! Alors que celui-ci s’intéressait au ver américain bien sanglant, l’hameçon rond s’est planté dans un de ses tentacules lors du ferrage ! Martial tentera de le mesurer avec sa toise mais le céphalopode s’avèrera peu conciliant. Il retournera à l’eau sans demander son reste !

 

Petit sar de 20 cm pris à l’Américain

 

Lors de sa session matinale, Martial touche tout d’abord de petits sparidés. Une touche très nerveuse fait soudainement monter son écureuil « fait maison » sur sa canne eschée avec de l’Américain XL. Avec un aussi bel appât, le pêcheur espère un beau poisson. Mais dès la prise de contact, il sait déjà qu’il s’agit d’un petit sparidé. Il sort ainsi un sar d’une vingtaine de centimètres – un vrai glouton ! Peu après, une nouvelle touche brutale mais là encore, il ne s’agit que d’un petit poisson : un pageot de la même taille que le sar. Soucieux de la ressource, le pêcheur les libère aussitôt dans les meilleures conditions possibles afin qu’ils puissent grandir et faire le bonheur d’un autre pêcheur.

 

Réglementation :

Martial a relâché ce petit sar ainsi qu’un pageot de même taille

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. La taille minimale de capture du sar est de 25 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et de 23 cm en Méditerranée. Le pageot rouge n’a de taille minimale de capture qu’en Méditerranée (15 cm). De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id

 

Cette belle daurade royale d’hiver fait 35 cm

 

Martial insiste en estimant que le soleil réchauffant un peu les eaux froides peut réveiller les gros poissons. Il sait également que les beaux sparidés se nourrissent sur des plages horaires plus courtes en hiver et que la patience est donc de mise durant cette saison. Il fait bien puisqu’il prend un autre sar un peu plus gros que le premier sur son montage esché avec un Américain. Mesuré, il fait 26 cm. Ce n’est pas un géant mais Martial espère que c’est le signe que les sparidés redeviennent actifs. Alors que le soleil atteint son zénith, il enregistre une touche discrète sur son montage Urfe esché avec un morceau de Ver de Chalut. Se saisissant de sa canne, il attend une touche plus marquée et ferre. Le poisson est plus beau que les précédents et les coups de tête lourds lui indiquent qu’il s’agit bien d’un sparidé. Après un combat canne haute afin d’éviter d’accrocher sur les fonds qui sont très encombrés sur cette zone, le poisson arrive enfin au bord. C’est une daurade royale ! La posant sur sa toise, il constate qu’elle fait 35 cm. Elle n’est pas énorme mais c’est déjà un beau poisson pour une pêche hivernale et il dépasse amplement la taille minimale de capture !

 

Ces sparidés d’hiver ont pour Martial valeur de symbole !

 

Martial a initialement prévu de ne pêcher que jusqu’à 13.00 h car il doit se rendre à son travail et il commence à ranger son matériel. Cette courte session hivernale a été pour lui comme une forme de pèlerinage. Pêcher les secteurs où il a fait ses premières prises en mer lorsqu’il venait rendre visite à son grand-père à Port Vendres a pour lui valeur de symbole. L’occasion de retrouver un peu de ses souvenirs d’enfance et avec eux, ce qui a déclenché sa passion pour la pêche.

 

Comme le prouvent ce sar et cette daurade, il est possible de prendre des sparidés même en hiver !

 

Juste avant de partir, Martial réussit à se faire photographier par un pêcheur qui se trouvait non loin de lui. Cette personne recherchait le calamar au bouchon comme d’ailleurs tous les autres pêcheurs dans le port. Entre ceux pratiquant au bouchon avec une sardine et les autres maniant une turlutte, Martial constate qu’il était en fait le seul à pêcher les poissons sur plus d’une dizaine de pêcheurs présents dans le port. C’est étonnant car il est bien la preuve que même en hiver, il est toujours possible de prendre de beaux sparidés avec de bons appâts et un peu de patience !