Sortie Bateau : rouget grondin surprise !

Publié le mercredi 7 juin 2017 par Stéphane Charles
  • Sortie Pêche

Cyrille étant très pris professionnellement ces derniers temps et les créneaux météos ayant été rares, nous n’avons pu sortir pêcher depuis plusieurs semaines. Le vent s’étant calmé ces derniers jours, nous pouvons enfin prendre le bateau pour une sortie de pêche à l’appât. Objectif : sparidés au mouillage. Afin de ne pas être pris au dépourvu, nous avons prévu une grande variété de vers. Bibis, gros Rags, Américains, Mourrons : directement donnés par Normandie Appâts, ceux-ci sortent tout juste des viviers. Le top en termes de fraîcheur !

 

Présentation de Cyrille Jouret

 

Passionné de pêche depuis mon plus jeune âge, j’associe dans mes souvenirs mes premières pêches avec les boites de vers Normandie Appâts. J’alterne aujourd’hui la pêche aux leurres avec les pêches à l’appât mais la pêche des sparidés aux vers reste ma technique de prédilection. J’aime ainsi rechercher la daurade royale, la dorade grise ou encore le sar en pêches fines.

 

Au niveau du matériel, je suis un véritable geek et j’avoue adorer avoir du matériel de pointe issu des dernières technologies.

 

Faire partie du team Normandie Appâts est une véritable chance et j’espère pouvoir partager avec d’autres passionnés certaines astuces qui, je l’espère leur serviront.

 

Nous nous ancrons à la limite d’un fort tombant rocheux où nous avons déjà fait de belles daurades. Les sparidés apprécient particulièrement ces forts dénivelés et s’y concentrent en nombre fréquemment.

 

C’est avec impatience que Cyrille prépare son montage coulissants. Il est constitué d’un petit coulisseau transparent stoppé par un émerillon baril. Un stop float en silicone protège le nœud de raccord des chocs de la plombée venant en butée. Les eaux étant très claires et en absence de courant, nous montons un bas de ligne fin (Ø 0.24). Pour encore plus de discrétion face aux sparidés méfiants, ce dernier mesure près de 2 m. De mon côté, j'utiliserai le même montage.

 

 

 

Pour nous donner encore plus de chance de toucher un poisson, nous pêchons avec des appâts différents. Nous alternons ainsi entre bibis, rags, mourons, etc. Cyrille amorce même la zone copieusement afin d’attirer les sparidés sur de grandes distances. Mais au bout d’une heure, malgré quelques petits poissons, nous sommes contraints de nous rendre à l’évidence : les fishs ne sont pas là ! Nous décidons donc de partir plus au large sur des secteurs sableux plus profonds. Nous connaissons une zone à gros pageots qui nous a souvent réservé de belles surprises. Cyrille en a les yeux qui pétillent ! Mais alors que nous naviguons vers notre spot, nous commençons à apercevoir de gros bateaux: des chaluts en train ratisser notre coin de pêche préféré ! Nous pestons mais le constat est amer : il faudra des semaines avant que les poissons reviennent. Le spot est fichu pour longtemps !

 

Nous prenons donc la décision de prospecter en dérive libre d’autres secteurs que nous connaissons situés à quelques milles nautiques. En couvrant plus de terrain, nous aurons ainsi plus de chance de tomber sur du poisson. Nous changeons nos montages coulissants par des montages trainards plus adaptés à une pêche en dérive dans de grandes profondeurs.

 

Astuce :

 

L'utilisation d'un "plomb montre" (nommé également "plomb plat") offre ici l'avantage de mieux glisser sur le substrat sablo vaseux et donc d'opposer moins de résistance. En effet, un plomb ovale classique a tendance à s'enliser et à trop gratter le fond. Dans de grandes profondeurs et avec beaucoup de ligne sortie, la dérive provoque alors une très grande résistance qui bande trop la canne. Un plomb plat permet donc de pêcher plus léger et d'avoir une meilleure lecture des touches timides des sparidés. Une astuce que nous vous recommandons particulièrement.

 

 

La pêche est difficile car nous avons du mal à trouver le poisson. Nous enchainons les dérives mais les échos se font rares. Nous réussissons à piquer quelques pageots mais ils sont relativement petits.

Beaucoup retournent ainsi à l’eau pour grandir, même si certains atteignent « la maille » qui est très petite pour ce poisson (15 cm alors que ce poisson peut atteindre 60 cm !)

 

Ce type de geste devrait d’ailleurs se généraliser si nous voulons préserver la ressource et continuer à pêcher dans l’avenir. D’autant que même pris très profondément, le pageot est une espèce qui subit peu la décompression et peut donc être relâché dans de très bonnes conditions.

 

 

Réglementation :

 

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du pageot commun (Pagellus Erythrinus) est de 15 cm. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »

 

Cyrille essaie de pêcher au bibi pour augmenter la taille de ses prises mais les prises restent modestes. Il essaiera même de combiner du rag avec du bibi pour de plus grosses bouchées !

 

De mon coté, je fais quelques pageots un peu plus gros mais les beaux spécimens semblent ne pas être sur zone.

 

Alors que nous sommes par près de 80 m de fond, je ressens une lourdeur dans la ligne, comme si le plomb s’était bloqué. Dans le doute, je ferre. La réaction est immédiate et je ressens la défense d’un beau poisson. La touche n’était pas franche et je sais déjà qu’il ne s’agit pas d’un pageot. Le combat lui-même est également très particulier avec de lourds coups de tête ainsi qu’une forte sensation de lourdeur. Etant en Ø 0.23, j’ajuste le frein de mon moulinet au millimètre et le travaille patiemment sans gestes brusques.

 

 

La remontée de telles profondeurs est très longue et le poisson se défend bien. Ce n’est qu’à mi hauteur d'eau qu’il commence à fatiguer. Alors qu’il arrive au bateau, Cyrille qui attend ma prise avec l’épuisette s’écrie :

- « Un gros rouget grondin. Il est magnifique ! »

 

 

Alors que nous le sortons de l’épuisette, il émet ses grognements caractéristiques. Cette "galinette" fait environ 60 cm pour un poids de 1,4 kg, - ce qui est déjà une belle prise pour cette espèce rare. Quel poisson surprenant ! Avec ses pattes lui servant à marcher sur le fond et ses grandes ailes latérales aux couleurs magnifiques, cette espèce est toujours un plaisir à contempler. De très beaux spécimens peuvent d’ailleurs être capturés. J’ai ainsi vu un rouget grondin dépassant les 4 kg pris au jig dont les ailes déployées étaient aussi larges que les épaules du pêcheur. Un poisson trophée exceptionnel qui ferait rêver n’importe quel pêcheur !

 

 

Cette prise montre bien qu’en pêchant avec de beaux appâts, toutes les surprises sont possibles. Une sortie pêche difficile qui prouve qu’en s’adaptant et en ne renonçant jamais, il est toujours possible de faire la différence. Un peu comme dans la vie…

 

 

Rouget grondin : une espèce étonnante !

 

De son nom scientifique Chelidonichthys Lucerna, le rouget grondin est plus communément appelé galinette, grondin perlon ou trigle hirondelle. Le grondin doit son nom du fait qu’il émet des grognements en contractant sa vessie gazeuse quand on le sort de l’eau. Mesurant en moyenne 25 à 40 cm, il peut atteindre plus de 70 cm et atteindre plus de 6 kg. Ces spécimens sont néanmoins très rares et le record de France FFPM est de 3,060 kg. Ce poisson est facilement reconnaissable avec sa tête massive et ses larges nageoires pectorales bordées d’une ligne au coloris bleu vif ressemblant à de magnifiques ailes. Il possède deux paires de 3 rayons mous sous le ventre ressemblant à des doigts. Ces derniers sont dotés d’organes olfactifs et sensoriels qui l’aident à rechercher sa nourriture et qui peuvent même lui servir à marcher sur le fond !

Un poisson aussi superbe qu’étonnant qui constitue pour le pêcheur un magnifique coup de ligne !