Session sparidés au bibi ligaturé avec Marc

Publié le vendredi 4 juin 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Marc avec une daurade royale d’hiver prise au bibi ligaturé

 

Juste avant l’instauration d’un couvre-feu, Marc a profité d’une soirée enfin calme pour aller pêcher les sparidés en plage. Cette période a été en effet compliquée pour la pêche en raison des conditions météo. Ainsi, la présence quasi continuelle de forts vents dans la région où Marc pêche l’a souvent empêchée de sortir et les créneaux favorables se sont comptés sur les doigts d’une main en ce début d’hiver. C’est ainsi : la pratique de notre loisir est directement dépendante de la météo !

 

Marc dispose ses cannes « à l’espagnole » légèrement vers l’arrière

 

Marc est arrivé en fin de journée pour installer tranquillement le poste en pleine lumière et ainsi profiter du « coup du soir ». Comme à son habitude depuis désormais plus d’un an, Marc a positionné ses cannes légèrement en arrière. Cette façon de poser ses cannes « à l’espagnole » offre de multiples avantages – dont celui de montrer une touche à revenir sans avoir à utiliser un écureuil. En plaçant ainsi ses cannes, le scion bandé se détend en effet lors d’une touche « à revenir » et part vers l’arrière. La soudaine absence de tension dans la ligne lors d’une « touche à revenir » fait même que sous le poids du moulinet, la canne penchée en arrière pivote sur elle-même – alertant d’autant mieux le pêcheur. Marc nous a montré tous les atouts de ce positionnement spécifique dans cet article très détaillé du blog Normandie Appâts :
http://www.normandie-appats.com/news/poser-ses-cannes-a-lespagnole-en-surfcasting

 

Le montage daurades royales en surfcasting de Marc Puig

 

Ici encore, Marc utilise son montage fétiche. Ce montage spécial longues distances ultra polyvalent lui a permis de pêcher de très nombreux poissons et il a toute la confiance de notre pêcheur. Un de ses principaux atouts est d’être simplifié au maximum pour un aérodynamisme optimal. Il lui permet donc d’atteindre des distances de lancer records.

 

Les petits stop-floats, les micro-perles et le mini-rolling forment un ensemble hyper aérodynamique !

 

En effet, ce montage ne possède que très peu d’éléments et ceux-ci ont été choisis dans les plus petites tailles possibles. Il est réalisé directement sur l’arraché conique (nommé aussi « queue de rat ») dont la tête de ligne est en 57/100 et qui décroît progressivement sur toute la longueur pour atteindre un diamètre de 20/100 en queue de ligne. Marc l’a abouté au corps de ligne de son moulinet qui est chargé en nylon 16/100 en moyenne. Une ligne aussi fine demande une grande expérience pour pouvoir combattre de beaux sparidés sans casser. Mais lors de pêches en plage, une bonne maîtrise du combat et un frein bien réglé peuvent permettre de mettre au sec de très beaux poissons en étant suffisamment patient. Marc descend même parfois jusqu’à du 14/100 pour gagner encore en distance de lancer. Mais dans ce cas, si la prise de poissons de tailles communes est possible, même une grande expérience ne vous protège pas des risques de casses sur un spécimen. Comme toujours en pêche, chaque choix dans votre stratégie présente des avantages et des inconvénients !

 

Les mini stop- floats permettent de régler en hauteur la fixation de l’empile sur le bas de ligne

 

Ce montage possède également un autre avantage de taille : il est hyper polyvalent ! Ainsi, sur la même base stop- floats / micro-perles / mini-rolling sur son arraché, il peut positionner son empile où il le souhaite sur le bas de ligne. En fonction des conditions, il peut également changer très rapidement d’empile pour une plus grande longueur, un diamètre plus fin ou au contraire pour un fil de plus forte section et plus court. Les possibilités sont infinies – ce qui rend ce montage idéal pour s’adapter aux conditions ou pour cibler d’autres poissons !

 

Marc apprécie ce type d’hameçon rond couleur or pour les sparidés

 

Pour cette session où les conditions sont calmes, Marc utilise un hameçon numéro 2 au bout d’un traînard de près de 3 m. Initialement dédiée à une pêche fine de la daurade royale, le pêcheur sait que cette configuration de son montage associée à cette taille d’hameçon permettra également la prise de beaucoup d’autres espèces se nourrissant directement sur le fond. Marc utilise ici un hameçon rond doré car il estime que ses reflets attirent les sparidés sur de grandes distances.

 

Bibi « ligaturé à l’espagnole »

 

Le pêcheur d’origine ibérique étant décidément fidèle à ses habitudes, il utilise encore ici du bibi ligaturé « à l’espagnole ». Cet eschage spécifique lui permet d’effectuer des lancers très puissants car il rend l’appât très résistant sur l’hameçon. Il est également hyper aérodynamique et Marc peut donc atteindre de très grandes distances de lancer. Le membre du team Normandie Appâts nous a déjà expliqué cet eschage astucieux dans un tutoriel très simple :
http://www.normandie-appats.com/news/escher-un-bibi-a-l-espagnole

 

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Ce bibi ligaturé est aussi fin qu’un ver !

 

Afin que le tube de bibi soit le plus fin possible et qu’il soit donc assez polyvalent pour intéresser aussi bien les daurades royales que les gros marbrés, Marc a étiré la lamelle de bibi à chaque tour d’élastique afin de l’allonger au maximum. En appliquant une forte tension sur l’élastique, il l’a également comprimé au maximum. Résultat : le bibi ligaturé est alors aussi fin qu’un ver classique ! Associé à son montage doté d’un traînard long avec un hameçon n°2, Marc sait ainsi par expérience qu’en plus de belles daurades royales, il pourra toucher d’autres sparidés tels que de beaux marbrés, des pageots, des sars, etc.

 

Ce grondin perlon est aussitôt relâché

 

Alors qu’il fait encore jour, une touche à revenir surprend Marc. Elle est assez fine et lente mais le poisson est bien là. Notre pêcheur reprend contact en tendant doucement sa ligne et il attend une touche plus franche canne en main. Dès la première tirée plus marquée, Marc ferre. Le poisson semble assez petit car il combat peu. Arrivé au bord, le pêcheur a la surprise de constater qu’il s’agit d’un grondin perlon. Celui-ci est assez petit quand on sait que les plus gros peuvent atteindre les 80 cm et dépasser les 4 à 5 kg. Marc le libère donc rapidement avec beaucoup de précaution.

 

Avec ses grandes ailes aux liserés bleu turquoise, le grondin perlon est un superbe poisson !

 

Le poisson étant de nature assez nonchalante et se déplaçant peu rapidement, il en profite pour le photographier dans la faible couche d’eau. Ce poisson aux ailes ourlées d’un bleu turquoise est décidément toujours aussi magnifique ! Il prouve en tous cas que le bibi « ligaturé à l’espagnole » intéresse beaucoup d’espèces.

 

Cette daurade royale prise par Marc montre que le bibi ligaturé est très efficace !

 

Le crépuscule tombe mais malheureusement, Marc n’enregistre aucune touche durant cette période pourtant si propice. C’est lors de ces attentes parfois longues qu’on se met à réfléchir. Marc sait que les forts vents froids ont refroidi l’eau prématurément et malgré la présence de journées ensoleillées, la baisse des températures n’a pas été favorable à la présence des daurades près des côtes. Alors qu’il est tout à ses réflexions, une succession de touches franches l’alertent soudainement. Marc prend contact et ferre. Le combat ponctué de coups de tête marqués annonce la prise d’un sparidé. En 16/100, le pêcheur prend tout son temps pour ramener le poisson. Il parvient finalement à l’échouer sur la plage. Cette daurade royale se sera fait attendre !

 

Même après le combat, vous noterez que le bibi ligaturé est presque intact !

Réglementation :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id

 

Bien qu’elle soit « maillée », Marc libère cette daurade royale

 

Cette daurade royale dépasse la taille légale mais Marc conservant surtout les plus gros spécimens pour une grande tablée autour d’un beau poisson, il préfère la libérer. Il l’aurait gardé si elle avait trop engamé ou qu’elle avait saigné mais celle-ci était ici prise au bord des lèvres. Ses chances de survie après la relâche sont ainsi maximales et elle grossira donc jusqu’à ce qu’un autre pêcheur la reprenne. Une certaine philosophie de la pêche ! Comme le disait l’écrivain Lee Wulf : « le poisson que vous remettez à l’eau est un cadeau que vous faites à un autre pêcheur, tout comme il s’agit peut être d’un cadeau qu’un autre pêcheur vous a fait. »

 

Un poisson qu’on libère est un cadeau qu’on fait à un autre pêcheur. Et si ce cadeau de Marc était…pour vous ?