Session nocturne entre amis avec Mathieu Courtin

Publié le vendredi 23 juillet 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Belle dorade royale d’1,1 kg prise au ver américain par Mathieu

 

Avec la fin tant attendue du couvre-feu, Mathieu s’est empressé de contacter des amis pour aussitôt organiser une session nocturne. Le double champion de France sait en effet que la nuit est très propice à la pratique du surfcasting car les beaux poissons se rapprochent du bord à la faveur de l’obscurité. Certains sparidés tels que le marbré se prennent d’ailleurs essentiellement de nuit. Il est également possible de faire d’autres beaux sparidés ou encore du bar. Pour un passionné de surfcasting tel que lui, la possibilité de pouvoir à nouveau pêcher en plage de nuit était aussi espérée que l’ouverture de la pêche aux thons par un pêcheur au gros – c’est dire !

 

Mathieu installant son poste pour la nuit

 

Les amis se sont donné rendez-vous vers 18.00 h sur une plage située dans le Var. Un « hot spot » où les pêcheurs ont déjà pris de très beaux spécimens. Le compétiteur est vite rejoint par son ami Mathieu qui est accompagné par son fils Noé – un jeune pêcheur aussi passionné que son père. Ils comptent profiter du coup du soir et passer toute la nuit à pêcher jusqu’à l’aube. Il n’en faut pas moins pour compenser la si longue attente liée au couvre-feu !

 

Montage marbrés longues distances de Mathieu Courtin

 

Cette nuit, Mathieu utilise son montage marbrés longues distances car il est souvent nécessaire d’aller rechercher les poissons assez loin sur cette plage. Il sait par expérience que celui-ci permet également de prendre d’autres sparidés tels que la dorade royale et même du bar. Une polyvalence rare ! Et ce sera effectivement le cas comme nous le verrons. L’avantage de ce montage est de disposer de 2 longues empiles de 130 cm. Réalisées en fluorocarbone et d’un diamètre de 22 à 24/100, elles offrent un maximum de discrétion pour tromper les méfiants sparidés. De grande taille, elles retardent le moment où le poisson ressent le poids du plomb. Celui-ci a donc tendance à mieux l’engamer et l’auto-ferrage est ainsi optimisé. Il est d’ailleurs rendu d’autant plus efficace par l’utilisation d’hameçons fins de fer dotés d’un excellent piquant en tailles 4 ou 6. Ils sont très légers et sont ainsi mieux aspirés par les poissons tout en étant suffisamment robustes pour résister à la mâchoire des sparidés.

 

Des micro-perles collées sont aérodynamiques et permettent une excellente rotation des empiles

 

Pour la fixation de ses empiles, Mathieu utilise un mini rolling maintenu en place par des micro-perles collées. Cet ensemble minimise les risques d’emmêlements et permet une rotation multidirectionnelle parfaite des empiles. Choisis dans de très petites tailles, ces accessoires participent à l’aérodynamisme du montage durant son vol et augmentent donc les distances atteintes.

 

 

Juste après avoir installé deux cannes avec son montage longues distances à deux empiles, Mathieu décide de tester sur une autre canne un montage basé sur un urfe. Créé par les pêcheurs en surfcasting espagnols, cet accessoire ingénieux permet de pouvoir lancer à de très grandes distances un long traînard quand on pêche en surfcasting. Réalisé dans de la corde à piano avec un émerillon rolling à un bout et un autre coulissant librement sur la tige, l’urfe évite d’avoir à faire un montage entier avec une connexion pour le traînard. Il est ainsi possible de se passer de la réalisation de l’attache du traînard sur le bas de ligne avec des perles clipots ou encore par un rolling encadré de perles. Le changement de plomb est également très simple. Cet accessoire permet donc un réel gain de temps en action de pêche et s’avère très pratique.

 

Mathieu est obligé de casser sur le rush d’un poisson ultra puissant pour éviter de perdre toute sa ligne !

 

Alors que Mathieu a lancé son montage doté d’un urfe il n’y a que quelques minutes, sa canne encaisse un départ ultra violent. Le frein hurle sans discontinuer – indiquant clairement que le pêcheur est confronté à un très beau poisson. Il se saisit de la canne et ferre pour s’assurer d’éviter les décrochages – même si l’hameçon doit être désormais bien ancré après un tel départ ! Mais son ferrage n’a que peu d’incidence sur la course du poisson et même en augmentant la puissance de freinage de son moulinet, le poisson continue sa course. « Une locomotive. C’était inarrêtable ! » nous avouera le pêcheur. Le corps de ligne de Mathieu est en 18/100 et sa bobine long cast en contient environ 250 / 300 m. Avec un lancer à 120 / 150 m, le fil restant est normalement amplement suffisant pour la plupart des poissons – y compris les plus beaux. Mais alors qu’il dirige sa frontale sur la bobine, il constate que celle-ci va être bientôt vide. Et malgré tous les efforts de Mathieu avec un frein réglé fort par rapport à la puissance de sa ligne, le poisson continue sa fuite en avant ! Afin d’éviter de perdre tout son fil, Mathieu est finalement forcé de mettre la main sur la bobine pour casser. Il fait bien car il constatera qu’il ne lui restait que moins d’une dizaine de mètres de ligne ! Les discussions avec les autres pêcheurs vont bon train pour savoir quel pouvait être ce poisson si puissant. Une énorme dorade ? Une grosse raie ? Ils ne le sauront jamais mais il est certain que ce rush impressionnant continuera longtemps à inspirer d’amers regrets à Mathieu.

 

Vers Américains Normandie Appâts
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Pour cette session, Mathieu pêche avec des vers américains Normandie Appâts. Ce ver est également nommé « ver de sang » car il est très sanguin. Cette trace olfactive libérée dans le courant est senti de loin par les poissons. Les vers américains dont il dispose sont assez petits (5 cm en moyenne) – ce qui les rend très polyvalents concernant les espèces. Ils intéresseront aussi bien les marbrés à la petite gueule que de plus gros sparidés comme de belles dorades royales. Leur petite taille les rend également très discrets, - ce qui est un avantage sur les beaux poissons qui sont généralement plus méfiants.

 

Un écureuil permet de repérer les « touches à revenir »

 

Comme à son habitude pour les pêches très sensibles à grande distance, Mathieu utilise un écureuil. Muni d’un crochet, ce petit lest est placé entre les deux premiers anneaux de la canne. Pour pouvoir le repérer facilement dans l’obscurité, il est ici doté d’un petit bâtonnet lumineux. Cet accessoire offre l’avantage de ne pas alerter les méfiants sparidés en n’opposant qu’une très faible résistance lorsque le poisson se saisit de l’appât. Son autre atout est également de montrer les touches les plus fines – et surtout celles « à revenir » qui n’auraient pu être visualisées sur le scion. À l’usage, ce petit accessoire optimise la détection des touches et augmente donc logiquement le nombre de vos prises dans des proportions considérables !

 

Joli marbré de 34 cm pris avec un petit ver américain

 

Après un tel début de session, tous les espoirs semblent permis ! Mathieu détecte assez rapidement des touches fines « à revenir » sur un de ses écureuils. Après le ferrage et un combat en douceur, il échoue rapidement le poisson : il s’agit d’un marbré. Son intuition était juste concernant les petits américains sur cette espèce. Il s’agit d’un beau spécimen puisqu’il fait 34 cm.

 

Belle dorade royale pour le jeune Noè !

 

Cette session s’avère très productive pour tous les pêcheurs présents. Le jeune Noè prouve d’emblée qu’il n’est pas venu pour jouer les spectateurs puisqu’il prend rapidement une belle dorade royale.

 

Noè posant avec ses 2 jolies dorades en compagnie de son père Mathieu

 

Ce beau spécimen sera vite suivi d’une deuxième pour le jeune pêcheur. Alors que Mathieu Courtin prend la photo d’usage, le père de Noè pose avec son fils. Inutile de dire que ces prises remplissent le papa de fierté !

 

Père et fils posant pour la photo avec leurs prises. La pêche est aussi un plaisir à partager en famille !

 

Mais le père n’est pas en reste puisqu’au fil de la soirée, il prend également de nombreux marbrés. L’occasion pour lui de poser pour la photo en compagnie de son fils avec quelques beaux spécimens. Un beau souvenir de famille ! Lors de cette session, les 3 amis feront d’ailleurs plus d’une trentaine de marbrés en tout. Seuls les plus gros ont été conservés et les plus petits furent immédiatement remis à l’eau.

 

Réglementation concernant le marbré :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du marbré est de 20 cm. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000026582642/

 

Ce bar a mordu sur un américain présenté sur le fond !

 

De son côté, Mathieu Courtin a la surprise de prendre un bar sur son montage initialement dédié aux marbrés. Ce poisson était goulu puisqu’il a complètement avalé le ver américain. Au peson, il affichera le poids de 700 g.

 

Réglementation de la pêche du bar en 2021 :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise conservée devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Nous retenons votre attention sur le fait que la législation concernant ce poisson change chaque année. Ainsi, en 2019, de nouvelles réglementations européennes ont vu le jour :

  • Au nord du 48°N : quota de 2 bars par jour. Janvier et février, pêche en no-kill uniquement. 
  • Au sud du 48°N : quota de 2 bars / jour en janvier, février et mars.

Retrouvez toutes les informations disponibles sur les tailles minimales de capture des poissons dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000026582642/

 

Une « belle aux sourcils d’or » d’1,1 kg prise à l’Américain par Mathieu Courtin

 

Au cours de la nuit, Mathieu réussit lui aussi à prendre une belle dorade royale. Comme le pêcheur le prévoyait, ces petits vers Américains sont décidément ultra polyvalents en termes d’espèces ! Ce poisson fait 1,1 kg.

 

Les dorades royales conservées dépassent largement la taille légale de capture !

 

Au cours de cette soirée, les amis n’ont conservé que les plus beaux poissons. Ainsi de ces belles dorades royales de plus de 42 cm !

 

Réglementation :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000026582642/

 

La différence de livrée d’une dorade royale à l’autre !

 

Au cours de la nuit, Mathieu a la surprise de constater que les 2 plus grosses dorades royales conservées dans un bakkan rempli d’eau présentent une différence de livrée étonnante. Ce sparidé est également nommé « belle aux sourcils d’or » en raison de la barrette dorée sur son front. Et alors que l’une présente cette ligne caractéristique, l’autre en est dépourvue. Une étonnante différence de livrée alors que ces deux poissons ont été pris sur le même spot à quelques dizaines de minutes d’intervalle !

Cette session nocturne fut productive et surtout très intéressante en termes de diversité d’espèces. Ainsi, ils ont pu toucher plus d’une trentaine de marbrés, 4 belles dorades royales (2 dépassant le kilo et deux autres d’environ 700 g) et même un loup ! De quoi ravir ces passionnés car la pêche n’est pas uniquement la traque d’un poisson record : la diversité des prises fait également partie du plaisir en pêche. Et ce fut aussi l’occasion de se retrouver à nouveau entre amis dans un espace de liberté dont on a été malheureusement privé pendant un temps.