Session daurades royales de septembre avec Walter Sarret

Publié le samedi 21 septembre 2019 par Walter Sarret
  • Technique de pêche
 

 

Il est 5.00 h et je me hâte d’installer mes cannes pour le lever de lune !

 

Profitant d’un court créneau ce début septembre, je décide d’aller caler quelques cannes sur un poste qui m’a souvent rapporté de belles daurades. Comme à mon habitude, je choisis mes horaires en fonction du lever de lune car j’ai constaté que les poissons y étaient très sensibles. En effet, il est fréquent que leur période d’alimentation coïncide avec l’apparition de l’astre lunaire. Cette levée de lune correspond à la marée montante. Même si elle n’est pas importante en Méditerranée, celle-ci joue un rôle très important en pêche. Ainsi, les poissons sont souvent actifs durant les deux premières heures de montante. J’ai également remarqué que la période d’activité alimentaire recommençait environ 1 heure avant la fin de cette marée. J’ai d’ailleurs noté que c’est fréquemment à ce moment – juste avant l’étal - que les plus beaux sparidés se nourrissent.

 

A peine mes cannes sont installées que je vois déjà le lever de lune !

 

Le lever de lune est prévu pour 5 h 15 ce samedi matin. Avec la reprise du travail après les vacances, le réveil à 4.00 h est difficile. Il s’avère néanmoins plus simple que pour aller travailler et j’ai hâte d’être en place pour pêcher ! Une fois arrivé, je me hâte d’installer mes cannes rapidement car je peux déjà voir la lune commencer à se lever. Afin de voir la tendance du jour, j’ai choisi de diversifier les appâts. J’ai ainsi de gros bibis et des petits crabes verts. Sortant directement des viviers Normandie Appâts, ceux-ci sont d’une fraîcheur remarquable !

 

Bibi Normandie Appâts

 

Aiguille à vers de forte section avec une cavité de chaque côté

 

Afin d’installer le bibi sur l’hameçon, j’utilise une simple aiguille à vers creuse. Je sais que beaucoup de pêcheurs eschent avec une aiguille à chas comme expliqué dans cet article : http://www.normandie-appats.com/news/eschage-d-un-bibi-pour-des-lancers-longues-distances

 

Walter utilise une aiguille à vers de forte section pour escher plus rapidement les gros bibis

 

De mon côté, j’ai pris l’habitude d’employer une aiguille à ver de forte section (1,8 mm) qui offre l’avantage de ne pas plier même lorsqu’on applique une très forte tension. La cavité est de même plus grosse et peut accueillir la pointe de beaux hameçons ou encore celles de circle hooks. Une fois celle-ci en place et en tendant bien le fil, le transfert du bibi de l’aiguille à l’hameçon est alors très facile et je ne perds que peu du jus attractif contenu dans le ver. Je préfère cette façon d’escher mon bibi car elle est plus rapide et ne nécessite pas de faire passer tout le bas de ligne dans le corps du vers comme avec une aiguille à chas. Autant de temps de gagné en évitant d’avoir à refaire des nœuds. Pour les mêmes raisons, on peut également remplacer l’appât plus rapidement en action de pêche.

 

 

Le montage coulissant pour les fonds vaseux ou herbeux

 

Le montage coulissant avec circle hook spécial fonds meubles et herbeux

 

Pour des poissons tatillons comme les daurades royales, un montage coulissant avec un long traînard reste une valeur sûre et je l’utilise en priorité pour mes pêches à la calée à courtes distances. En effet, les sparidés ont l’habitude de prendre et de recracher l’appât à plusieurs reprises avant de l’engamer. Ils peuvent également le prendre en bouche et se déplacer avec avant de le manger. A la moindre résistance, ces poissons à la méfiance légendaire recrachent aussitôt l’esche. L’avantage d’un montage coulissant est donc de n’offrir qu’une tension très limitée dans la ligne, celle-ci glissant librement dans le coulisseau. Un must pour des espèces difficiles telles que les daurades royales !

 

Mini coulisseau Flashmer

 

Ce montage est simple et très facile à réaliser. On utilise en corps de ligne pour le moulinet un simple nylon de 30/100 sans arraché – la pêche à la calée ne nécessitant généralement pas de lancers longues distances. Un mini coulisseau en plastique procure un bien meilleur coulissement du fil et son agrafe offre l’avantage de pouvoir interchanger le plomb en fonction des conditions ou du poste. Quelques perles molles noires ou transparentes permettront d’amortir le coulisseau lors du lancer et éviteront d’abîmer le nœud de raccord.

 

Plombs de couleur plastifiés

 

Les sparidés étant naturellement curieux, un plomb plastifié de couleur vive les attirera visuellement sur de grandes distances vers votre montage – et donc votre appât. J’adore la gamme de plombs LSC Concept qui est fabriquée artisanalement car leurs couleurs sont très vives et leur finition est exemplaire.

 

Les hameçons circle hook Mutu Light Owner sont parfaits pour la pêche de la daurade royale !

 

Le circle hook offre de multiples avantages pour la pêche de la daurade royale. En se plantant systématiquement au niveau des commissures des lèvres du poisson, il évite que le fil du bas de ligne soit en contact avec les redoutables dents de la daurade. Il est ainsi possible de pêcher beaucoup plus fin et donc d’avoir bien plus de touches. Auto-ferrant, il ne nécessite pas de ferrage et assure une prise parfaite limitant les décrochages si fréquents avec ce poisson. Se plantant uniquement au niveau des lèvres, le circle hook permet également une meilleure relâche des plus petites prises. Mon préféré est le Mutu light Owner qui est d’une redoutable efficacité sur les daurades royales. Ils est léger et ultra piquant tout en étant très résistant. Certaines de mes plus belles daurades ont été faites avec cet hameçon et je lui fais entièrement confiance.

 

 

Astuce : allégez votre appât !

 

L’astuce pour alléger l’appât sur des fonds vaseux ou herbeux

 

Certains fonds sont constitués d’un substrat très mou de type vase où l’appât alourdi par son hameçon peut s’enfoncer. C’est également le cas sur des fonds tapissés de quelques centimètres d’algues marines. Celles-ci sont généralement très fines et filamenteuses ou donnent l’impression d’une mousse recouvrant le fond. Sur ces fonds herbeux ou vaseux, votre appât peut ainsi s’enfoncer sur plusieurs centimètres et ne plus être visible par les poissons – ce qui limite fortement la chance de les faire mordre. Certains poissons fouisseurs pourront le trouver mais la plupart des autres espèces telles que la daurade royale l’ignoreront.

 

Perles flottantes LIL CORKY 12 mm

 

La solution est alors d’utiliser une perle flottante qui compense le poids de l’appât et l’allège suffisamment pour qu’il reste au-dessus des substrats mous ou des algues fines. La daurade étant un poisson necto-benthique se nourrissant directement sur le fond, il ne s’agira pas de faire flotter l’appât mais juste de compenser son poids pour qu’il reste sur le substrat. Pour un appât lourd tel qu’un bibi associé à un circle, il sera nécessaire d’utiliser une grosse perle à haute flottabilité. L’appât étant allégé, la présentation dans les courants est bien plus naturelle et donc plus attractive. De même, la perle soulageant le poids de l’appât, l’aspiration par la daurade est dès lors facilitée et les touches sont donc bien plus franches.

 

Perle flottantes LIL CORKY verte métallisée

 

Avec un beau bibi, j’utilise ainsi une perle LIL CORKY 12 mm (marque américaine) ultra flottante qui a la particularité d’avoir des couleurs nacrées ou métallisées qui sont visibles par les poissons à de grandes distances.

 

 

Une stratégie qui marche !

 

L’apparition de la lune a correspondu au début de l’activité alimentaire des daurades royales

 

A peine ai-je lancé mes montages et placé mes cannes sur le trépied que j’enregistre déjà des touches. Je suis en poste depuis 5.15 h et comme je l’avais prévu, les poissons sont rentrés en activité alimentaire dès l’apparition de la lune. Il fait encore nuit quand je sors la première daurade royale qui a mordu sur un crabe vert. Ce poisson de 800 g est très nerveux et me gratifie d’un combat sympathique. Durant cette première heure, j’aurais beaucoup de touches mais bien souvent mes bibis et mes favouilles reviennent grignotés. Il doit s’agir de daurades juvéniles si petites qu’elles n’ont pas la gueule assez grande pour l’hameçon. Ce n’est pas plus mal car ça évite de les blesser inutilement. Ce sont elles qui garantiront nos futures pêches !

 

Ayant oublié mon appareil photo à la maison, je tente de me prendre en photo avec les daurades grâce à mon portable : pas facile !

 

Durant les deux premières heures de montante, j’enchaîne ainsi avec deux autres daurades malgré les touches ratées causées par les « blanquettes » (petites daurades royales). Une prise de 800 g comme ma première puis, juste après, une autre qui fera passer l’aiguille du peson au-delà de la barre symbolique du kilo. C’est bon signe et je suis optimiste. Ayant oublié mon appareil photo à la maison, je tente de me prendre en photo avec mon portable mais le cadrage d’un selfie avec des poissons à la main n’est vraiment pas facile !

 

Un beau pageot qui a mordu sur un beau bibi Normandie Appâts

 

Malgré le grand nombre de touches des deux premières heures, l’activité semble baisser progressivement au fur et à mesure que le jour s’installe. Après une attente plus longue, j’enregistre toutefois une grosse touche sur un montage esché avec un beau bibi. Il s’agira d’un beau pageot de 600 g, - ce qui représente déjà une belle prise du bord, les plus gros sujets vivant généralement dans des profondeurs plus importantes. Peu après, j’aurais la surprise de toucher sur un montage coulissant esché d’un crabe un beau rouget barbet de plus de 20 cm. Je suis étonné car c’est le premier que je fais à la favouille. Etonnant !

 

Comme d’habitude, le circle s’est planté à la commissure des lèvres !

 

Les touches sont désormais très rares et même les daurades juvéniles semblent avoir cessé de s’alimenter. Il ne me reste qu’environ une heure avant la fin de la montante et ma session touche donc à sa fin. En effet, dès la renverse, je sais que les poissons arrêteront aussitôt leur activité alimentaire. C’est alors que j’enregistre une touche violente sur un de mes montages coulissants esché avec un beau bibi. Comme d’habitude avec le circle hook, le poisson s’est déjà ferré tout seul et je ne fais que prendre contact en prenant la canne.

Je sais déjà que cette daurade est plus belle que les précédentes. Pêchant fin par souci de discrétion, je gère le combat en douceur et la laisse s’exprimer. Elle effectue plusieurs rushs qui, au fur et à mesure diminuent d’intensité. Lorsque je la juge suffisamment fatiguée, je la dirige vers l’épuisette qui est déjà dans l’eau. Je fais ainsi pour éviter de l’effrayer car comme on dit : « c’est le poisson qui va au salabre et non l’inverse ». C’est une belle daurade royale ! Je constate que le circle hook est solidement planté à la commissure des lèvres. C’est un endroit particulièrement résistant et il évite que le fil ne soit en contact avec la redoutable mâchoire de la daurade. Encore ici, le circle a parfaitement rempli son office !

 

On voit bien que la dentition de cette daurade royale est capable de casser des coquillages…ou de couper un bas de ligne !

 

Cette daurade royale fait 1,8 kg – ce qui représente déjà un beau poisson. Je sais que je suis déjà sur la fin de la montante et cette session de quelques heures a été prolifique. Je prends donc tout mon temps pour tenter à nouveau de faire quelques photos souvenirs. Mais le faire seul avec un Smartphone est décidément très difficile ! J’arrive néanmoins à en cadrer une ou deux avec ce beau poisson mais je me promets de ne plus jamais oublier mon appareil photo avec son trépied et son retardateur !

 

Une jolie daurade royale d’1,8 kg en mode selfie !