Pêche de la daurade royale en bateau au mouillage

Publié le mercredi 22 mai 2019 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

Bien plus pratique pour la pêche de la daurade royale, le fait de s’ancrer permet de proposer de montages plus discrets et sensibles qu’en pêchant à la dérive. Il est ainsi possible d’utiliser des montages coulissants ou possédants de longs traînards avec des appâts fragiles.

Connaitre la dorade royale

Nom scientifique : Sparus Aurata
Famille : sparidae (sparidé)
Noms communs : Daurade royale. Daurade ou dorade. Gueule pavée. Belle aux sourcils d’or. Les plus jeunes sujets sont souvent appelées blanquette ou soccanelles.

Comme d’autres sparidés, la daurade royale est hermaphrodite. Ainsi, elle est tout d’abord mâle puis devient femelle à trois ans (taille de 30 à 40 cm). C’est un poisson qui peut atteindre la taille de 70 cm pour plus de 10 kg et vivre jusqu’à plus de 11 ans. Elle est facilement reconnaissable par la barrette dorée entre les deux yeux qui lui a valu son nom (du provencal daurada ou de l’espagnol dorada signifiant doré). La gueule de la daurade royale est pavée de rangées de molaires très robustes. Associé à sa mâchoire particulièrement puissante, elle est ainsi capable de briser des huitres ! Outre les coquillages, les oursins, les crabes, les crevettes ou encore les bernard-l’hermite, la daurade royale apprécie particulièrement les vers marins. Un vrai met de choix pour cette espèce !

 

Présente sur toutes les côtes françaises, la daurade royale migre en fonction de la température de l’eau. Dés les beaux jours du printemps, elle se rapproche des côtes pour s’y établir en été. Elle se trouve alors dans des fonds d’une vingtaine de mètres à quelques mètres à peine. Dés les premières baisses de température annonçant l’hiver, elle repart dans des fonds pouvant atteindre jusqu’à 150 m. Necto-benthique, la daurade vit à proximité du substrat dont elle tire sa nourriture. Elle apprécie les plages de sable mais on la trouve aussi en zones rocheuses ainsi que dans les herbiers.

 

Réglementation :
Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »

 

Le matériel

Les ensembles utilisés différeront selon que vous vous trouviez en Atlantique ou en Méditerranée mais également en fonction des poissons visés et des conditions (vents, courants, marées).

 

 

 

En Atlantique, la présence de daurades royales de plusieurs kilos ainsi que les forts courants et les marées rendent nécessaire l’usage de combos plus puissants qu’en Méditerranée. Ainsi, l’utilisation d’une tresse de 20 à 30 lb en corps de ligne (parfois plus !) et de montages réalisés dans des diamètres de Ø 0.30 à Ø 0.40 sera recommandée pour affronter des spécimens combattant dans des courants puissants. Certains montent même en Ø 0.45 pour affronter des poissons trophées ! Les hameçons correspondront à de tels poissons et seront choisis dans des tailles comprises entre 4 et 1/0.

 

 

En Méditerranée, la grande clarté de l’eau et la faiblesse des courants rendront nécessaire l’utilisation de montages bien plus fins et donc d’ensembles bien plus sensibles. Ainsi, dans des fonds peu importants, les adeptes du nylon pêcheront avec des lignes de Ø 0.25 à Ø 0.35. Pour les pêches profondes, de la tresse d’un diamètre allant de # PE 0.8 (10/100) à # PE 1.2 (14/100) sera recommandée. La puissance de ce corps de ligne ira ainsi de 15 à 20 lb, ce qui s’avère suffisant pour combattre de belles daurades royales tout en étant assez fin pour n’avoir qu’une faible résistance au courant. Les montages utilisés seront eux aussi beaucoup plus fins afin de tromper la méfiance légendaire de la daurade royale et il n’est ainsi pas rare d’utiliser des bas de ligne de Ø 0.24 à Ø 0.28. La taille des hameçons utilisés iront du 6 au 1, les tailles 4 et 2 étant les plus fréquemment utilisés.

 

 

 

 

Mais encore ici, le choix dépendra également des conditions rencontrées ainsi que des poissons visés. Ainsi, les pêcheurs méditerranéens recherchant des poissons record ou pêchant profondément avec de forts courants pourront utiliser des lignes et des montages plus forts. Inversement, lors de conditions difficiles en Atlantique (marées et courants faibles, eaux très claires, poissons méfiants, etc.), il sera recommandé de pêcher bien plus fin. Ici encore, il est nécessaire de constamment s’adapter, - sachant que la pêche est bien loin d’être une science exacte !

 

Conseil Normandie Appâts :

Concernant l’hameçon, nous vous recommandons vivement d’utiliser des hameçons ronds à hampe courte qui conviennent mieux à la pêche des sparidés. Privilégiez des modèles forts de fer car la mâchoire de la daurade royale est très puissante. Cet hameçon devra également avoir un excellent piquant face à la gueule pavé de ce sparidé. Un modèle à palette conviendra mieux à l’eschage de vers.

 

La pêche au mouillage

 

S’ancrer offre de multiples avantages pour la pêche de la daurade royale. Il est ainsi possible d’utiliser des appâts fragiles qui ne supporteraient pas la dérive tels que la piade, la cordelle, le chalut, etc. De même, la pêche au mouillage rend possible l’utilisation de montages coulissants ou possédant de longs trainards qui seront bien plus discrets et prenants. Le fait de pêcher sans dérive apporte également une plus grande sensibilité en action de pêche et vous permet de détecter les touches les plus infimes, ce qui peut faire la différence sur les plus belles daurades qui sont généralement plus méfiantes que les juvéniles. L’ancrage permet enfin d’exploiter une zone ultra localisée susceptible de concentrer les poissons comme par exemple une tête de roche, un tombant rocheux, etc.

 

 

Le montage coulissant

Le montage coulissant sera privilégié dans des fonds peu importants ne dépassant pas le 20 mètres. Il est possible de l’utiliser jusqu’à une quarantaine de mètres de profondeur mais il sera nécessaire d’avoir d’excellentes conditions. Il n’oppose qu’une très faible résistance lorsque la daurade prend l’appât en gueule et n’alerte donc pas ce méfiant sparidé. C’est d’ailleurs avec ce type de montage que les plus grosses daurades royales sont prises. Celui-ci pourra être réalisé avec une simple olive mais nous vous recommandons l’utilisation d’un coulisseau ou d’un anti-angle possédant une agrafe. Il sera ainsi possible de changer de plombée rapidement afin de s’adapter aux profondeurs ou aux conditions rencontrées sans avoir à couper la ligne ou à faire de nœuds. Il sera même possible d’attacher le plomb avec un fil de plus faible diamètre que la ligne qui fera office de cassant. Une astuce très pratique dans les fonds les plus encombrés !

 

 

 

Si vous utilisez de la tresse, nous vous conseillons d’intercaler avant votre montage 3 à 5 m de fluorocarbone afin de gagner en discrétion. Evitez également de trop tendre votre montage en action de pêche. Ainsi, la daurade sentira moins de résistance et engamera plus facilement.

 

 

 

 

Dans de très faibles fonds et avec de bonnes conditions, il sera même possible d’utiliser plusieurs ensembles simultanément en utilisant des porte-cannes orientables placés en position basse. Cette technique est surtout utilisée lors de conditions très calmes comme on peut en rencontrer en plein été en Méditerranée.

 

 

Astuce du team :

En cas de pêche difficile et en présence de poissons très méfiants, il est possible d’éloigner la plombée de l’appât. En profitant du courant, cette astuce consiste à libérer plusieurs brasses de ligne à la main en gardant le plomb ou le coulisseau dans le bateau. Quand vous avez sorti suffisamment de fil (parfois jusqu’à plus de 10 m), il suffit de jeter votre plombée par-dessus bord. Celle-ci rejoint alors le fond sous le bateau et votre appât s’en retrouve alors éloigné. En attente de la touche, nous vous conseillons néanmoins de laisser le fil détendue afin de ne pas résorber la ligne ainsi libérée. En agissant comme un immense bas de ligne, la présentation de l’esche dans le courant sera bien plus attractive. De même, vous gagnez en discrétion et la daurade sentant beaucoup moins de résistance, cette dernière aura tendance à mieux engamer l’appât.
Notez que l’utilisation d’un coulisseau amovible ou d’un plomb de type « Catherine » permettant un montage ou un démontage sans avoir à couper la ligne peut s’avérer très pratique avec cette astuce.

 

 

Le montage traînard

 

Le montage traînard sera privilégié dans des fonds importants compris entre 20 et 60 m ainsi qu’en présence de courants. La daurade se nourrissant sur le fond, le trainard bas fait reposer l’appât sur le substrat. Si les courants sont trop puissants, il sera possible de raccourcir sa longueur afin d’éviter les emmêlements. Néanmoins, sachez que plus celui-ci sera long et plus votre montage sera discret et efficace. Encore ici, tout sera ici affaire de compromis. Dans cette pêche à soutenir, évitez de trop tendre la ligne car une trop grande tension engendre des vibrations dans le courant qui peuvent alerter les daurades. Avec de long trainards, ne laissez pas directement couler le montage mais lancez le délicatement sous la canne à quelques mètres de vous. Votre montage se déploiera à l’impact et l’appât plus léger que le plomb restera vers le haut. Votre trainard s’emmêlera ainsi beaucoup moins et vous éviterez donc d’attendre inutilement une touche avec un montage inéfficace.

 

Conseil du team :

Afin d ‘améliorer la présentation du ver dans la courant et pour limiter les emmêlements tout en conservant un traînard relativement long (et donc plus efficace), nous vous conseillons une astuce simple. Il suffit de placer 40 cm à 80 m de fluorocarbone de plus fort diamètre que votre trainard au niveau de la perle clipot. Par exemple, 50 cm de Ø 0.30 à Ø 0.35 devant 1 m de Ø 0.24 constitue un trainard d’1,5 m. L’avantage est ici de profiter de la rigidité naturelle du fluorocarbone de plus fort diamètre pour faire office d’anti-emmêleur en écartant le trainard de la ligne. De même, à l’instar des queues de rats utilisés par les moucheurs, la présentation de l’esche dans le courant est optimisée et votre appât est ainsi bien plus attractif.

 

 

Le choix du ver

 

Comme tous les sparidés, la daurade royale apprécie particulièrement les vers. Certaines espèces seront néanmoins privilégiées pour sa pêche en bateau. En effet, dans de tels fonds, la présence de nombreux petits poissons parasites (ex : girelles, serrans, etc.) mettant à nu votre hameçon rend nécessaire l’utilisation de vers résistants. De même, un ver épais et charnu représentant une belle bouchée permettra de sélectionner les plus belles daurades royales. Enfin, notez que certaines espèces sont plus attractives que d’autres sur les sparidés. Voici une sélection de vers conseillés par Normandie appâts pour la pêche de la daurade royale en bateau :

Le Mouron

Ce ver de 10 à 18 cm est résistant et supporte bien les attaques du menu fretin en attente de la « belle aux sourcil d’or ». Il est particulièrement attractif sur la daurade royale.

Mouron

L’américain et l’américain XL

L’américain mesure 6 à 20 cm environ alors que l’américain XL peut atteindre de 15 à 25 cm. Ce dernier sera donc privilégié pour tous ceux recherchant les plus grosses daurades. Ce ver est également nommé « ver de sang » car il est très sanguin. Cette trace olfactive libérée dans le courant est senti de loin par la daurade.

Ver américain

Ver de chalut

Ce ver large et charnu mesure de 25 à 50 cm et peut être utilisé en tronçons. Il est extrêmement iodé et attire les daurades royales sur de très grandes distances. Il peut ainsi permettre des pêches exceptionnelles et il a la faculté de sélectionner les spécimens. Il est néanmoins conseillé de l’utiliser sur des fonds ayant peu de poissons parasites comme des fonds sableux ou corraligènes.

Ver de chalut

Super Cordelle

Ce ver épais mesure de 30 cm à prés d’1,5 m ! Même quand il est coupé en tronçon, il a la particularité de continuer à bouger sur l’hameçon. Il est également flottant, ce qui augmente encore son attractivité par sa mobilité dans les courants. Il possède enfin une odeur spécifique particulièrement appréciée par la daurade royale.

Super Cordelle

Bibi

Ce ver de 5 à 12 cm est l’appât par excellence des belles daurades. Très charnu, il possède une forte section et représente une belle bouchée pour sélectionner les plus beaux spécimens. Il offre l’avantage d’avoir une peau épaisse et il ne craint donc pas l’attaque du menu fretin. Un excellent appât pour tous ceux recherchant les grosses daurades ! Nous vous conseillons de l’escher de part en part et non pas en passant par la tache blanche sur le côté. En effet, il aurait alors tendance à tournoyer dans le courant. Pour un eschage parfait, l’utilisation d’une aiguille à vers doté d’une petite boucle sera privilégié.

Bibi

Rag

Ce ver épais et charnu de 10 à 20 cm est un véritable aimant à daurade royale (comme d’ailleurs de tous les sparidés !) C’est une excellente alternative aux vers américains car il est plus économique et il également plus disponible tout au long de l’année. Nous vous conseillons de l’escher entièrement de telle manière que sa tête très robuste se trouve au niveau de l’hameçon pour une tenue parfaite dans le courant.
Notez que ce ver est exclusivement distribué par Normandie Appâts

Rag

 

 

 

Conseil du team :

Quel que soit le ver utilisé, nous vous conseillons de l’enfiler à l’aiguille pour une tenue optimisée ainsi que pour une meilleure présentation. En effet, les daurades royales ont tendance à manger du bout des lèvres, - y compris les plus gros spécimens. Privilégiez les aiguilles longues (plus de 20 cm) et d’un diamètre de Ø 1 à 1.2 mm pour escher les vers charnus. A l’usage, un modèle avec une cavité à chaque bout est bien plus pratique car il est possible d’escher par la bouche (plus simple) tout en permettant de disposer le ver avec la tête au niveau de l’hameçon (partie la plus robuste d’un ver). Eviter les cavités biseautées qui ont tendance à couper le ver et privilégiez un modèle avec bouts arrondis et lissés qui abîment moins le ver.