Nom scientifique : Belone belone
Famille : Belonidae
Noms communs : orphie, aiguille, bécassine, bécasse de mer, ecarfi

L’orphie est un poisson très effilé et de faible section. Elle mesure en moyenne 30 à 40 cm mais elle peut dépasser les 1 m pour un poids atteignant 5 kg ! Ainsi, le team Normandie Appâts a pu prendre des spécimens dépassant les 1,10 m ! Cette espèce est facilement reconnaissable par son corps effilé et long ainsi que par son long bec fin garni de petites dents très acérées. Elle a la particularité d’avoir une caudale très échancrée et ses nageoire dorsales et anales sont très en arrière de son corps. Si ses flancs sont argentés, son dos offre une couleur vert-bleue et son ventre est blanc.

L’aire de distribution de l’orphie s’étend sur toutes les côtes françaises (Méditerranée, Atlantique, Manche, Mer du nord). De mai à septembre, ce poisson est surtout côtier et il reste généralement dans les couches de surface. Dès l’automne, il repart au large pour y passer l’hiver. C’est une espèce grégaire qui vit en bancs – ceux-ci étant très fournis quand les individus sont jeunes et plus petits à mesure qu’ils deviennent adultes. C’est un poisson carnassier qui se nourrit de petits poissons fourrage mais elle est également friande de crustacés, de larves et de vers. Aussi étonnant que cela paraisse, ce poisson est capable de faire des migrations importantes. Elle peut ainsi faire de très longs trajets vers le grand large pour y passer l’hiver ou faire des migrations de la façade Atlantique vers la Mer du Nord pour frayer !

Mathieu utilise comme de nombreux compétiteurs des demi-dures Normandie Appâts pour pêcher les orphies et les mulets. C’est certainement le ver le plus attractif pour ces espèces car elles apprécient particulièrement sa structure tendre et très sapide. De véritables friandises pour ces poissons !

Comme tous compétiteurs, Mathieu Courtin utilise un montage mulets qui est en fait assez polyvalent car il lui permet aussi de prendre d’autres espèces telles que les orphies, les oblades, les palomines, les sévereaux, etc. La longueur des empiles et leur diamètre varient selon qu’il pêche en Méditerranée ou en Atlantique. Pour un maximum de discrétion, Mathieu utilise 120 cm de fluorocarbone 16 à 18/100 en Méditerranée et monte à 140 cm en 20/100 en Atlantique. Son montage est constitué de trois longues empiles qui permettent une parfaite présentation de l’appât tout en bénéficiant d’une grande discrétion. Pour la fixation de ses empiles, il utilise un mini rolling GM 1007 Colmic en taille 20 maintenu en place par des micro-perles collées. Cet ensemble permet une rotation multidirectionnelle parfaite des empiles et minimise les risques d’emmêlements. Mathieu apprécie surtout les pop-ups pour surélever ses appâts quand il pêche surtout les mulets. Cette espèce ayant les lèvres sensibles, les poissons mordent alors plus franchement. Les mulets étant recherchés en même temps que les orphies ou d’autres poissons de surface, ce montage offre un maximum de polyvalence en termes d’espèces.

Mais lorsque Mathieu veut spécifiquement cibler les orphies, il utilise une astuce. Ainsi, il enlève les pop-ups de son montage mulets et il les remplace par une perle flottante autobloquante pailletée et un sequin en teasers juste avant l’hameçon. Les orphies étant curieuses (comme tous les prédateurs), ils sont attirés sur de grandes distances par les reflets lumineux.

Cette combinaison sequin / perle flottante pailletée en surface est vraiment très attractive sur cette espèce carnassière. Avec sa grande portance face aux courants, le sequin bouge constamment – ce qui a pour effet de démultiplier la production de reflets. Il a même la propriété de faire bouger l’appât, ce qui augmente encore son efficacité ! Ce montage est d’ailleurs également très efficace sur les oblades (elles aussi carnassières) et d’ailleurs même sur les mulets – mais dans une moindre proportion.

Les orphies sont des poissons très intéressants en compétition. Ils représentent en effet de précieux points particulièrement importants lors de concours difficiles où quelques poissons seulement peuvent faire la différence au classement. Ce fut ainsi le cas avec Mathieu Courtin lors du championnat de France 2021 où ces poissons lui ont permis de recoller au score et de terminer vice champion de France.

L’orphie est généralement peu appréciée par les pêcheurs de loisir pour diverses raisons. La toute première est que même si sa chair est comestible, celle-ci est dure, sèche et peu goûteuse. Ses arêtes de couleur verte / turquoise ne rendent d’ailleurs pas ce poisson très appétissant ! Très vorace, elle présente aussi l’inconvénient d’attaquer sans relâche les appâts tout en étant très dure à ferrer à cause de son rostre effilé. Une fois accrochée à l’hameçon, elle a également tendance à créer des emmêlements dans vos empiles en se débattant avec son long corps. Elle présente aussi le désagrément de laisser une odeur très désagréable sur la main lorsqu’on s’en saisit pour enlever l’hameçon. Ses écailles très petites ont enfin tendance à coller à la canne et elles sont particulièrement difficiles à enlever – ce qui a enragé plus d’un pêcheur !

Mais l’orphie peut également apporter de multiples avantages aux pêcheurs ! Ainsi, ce poisson est une proie très prisée des gros carnassiers et c’est donc un excellent vif pour les pêcher. Sachez d’ailleurs que ce poisson est un des vifs préférés des pêcheurs de dentis ou de sérioles en traîne lente (plomb guardian, downrigger). Marc Puig qui pêche souvent au vif du bord les liches et les tassergals le sait également très bien ! Ce poisson étant abondant et très facile à pêcher fait donc partie de ses vifs préférés lorsqu’il cherche à pêcher de gros prédateurs !

Pour le pêcheur de loisir, ce poisson offre également l’avantage d’être très abondant et il s’avère amusant à pêcher sur lignes lights – y compris par des débutants ou des enfants. Comme nous l’avons précédemment expliqué, les compétiteurs y verront de leur côté de précieux points lors des concours. Alors que ce soit pour le seul plaisir de la pêche, pour monter en classement lors de compétitions ou pour une utilisation en vif, l’orphie est donc un poisson sous-estimé mais qui reste intéressant pour tous les pêcheurs à l’appât.