Gros pageots au Rag

Publié le samedi 20 avril 2019 par Stéphane Charles
  • Sortie Pêche

Présentation du Rag

 

Distribué en exclusivité par Normandie Appâts, le Rag est un ver vivant dans les mers du nord qui est particulièrement attractif sur les beaux sparidés. C’est d’ailleurs une excellente alternative aux vers américains car il est plus économique. Il est à noter qu’il est également très efficace sur le bar, le lieu, etc. C’est un vers très charnu qui peut atteindre plus de 20 cm. Il est ainsi très utilisé en Europe du nord et il a même été le seul ver autorisé au championnat du monde de pêche à soutenir en 2015. Grâce à un centre d’élevage situé en Hollande et la distribution Normandie Appâts , ce ver est désormais disponible toute l’année.

 

 

Essai du Rag sur les beaux pageots

Le pageot est un sparidé dont la population est importante sur nos côtes. C’est une espèce grégaire vivant en bancs importants et il n’est pas rare d’enchainer les prises lorsque le secteur est bon. Cette espèce très combative et doté d’une grande qualité culinaire est donc particulièrement intéressante à pêcher à l’appât. Le Rag étant connu pour sélectionner les beaux poissons et s’avérant très attractif sur les sparidés, notre team a donc décidé d’aller le tester sur les gros pageots avec le célèbre compétiteur Jean-Pierre Caginicolau.

 

Portrait : Jean-Pierre Caginicolau

Célèbre compétiteur, Jean-Pierre Caginicolau a été directeur technique national de la F.F.P.M. (Fédération Française de Pêche en Mer) et capitaine de l’équipe de France bateau (pêche à soutenir) pendant plus de vingt ans. Sous son égide, cette équipe a ainsi rapporté un grand nombre de médailles dans différents championnats du monde dont plusieurs en or. Il est à noter qu’individuellement, il a été également vice champion du monde en 2008 et 2009. Jean-Pierre conseille la société Normandie Appâts et participe même à la conception des bas de ligne Napa au sein du département recherche et développement de la société. 

Le pageot peut vivre jusqu’à 200 m de profondeur en Méditerranée et même jusqu’à 300 m en Atlantique mais de telles pêches restent difficiles à la canne et nécessitent l’usage d'un moulinet électrique. La pêche à soutenir que nous avons pratiquée s’est déroulée sur des fonds sablo-vaseux situées entre 60 et 120 m de fond que ce sparidé affectionne particulièrement. Cette technique peut se pratiquer au mouillage mais afin de couvrir plus de terrain et avec la météo favorable, nous avons ici choisi de pratiquer en dérive libre. Il est possible de rechercher cette espèce dans des fonds moins importants mais nous souhaitons toucher de gros spécimens. Par expérience, nous savons que plus la profondeur est importante, plus les pageots seront gros. Etant données les profondeurs rencontrées, un matériel puissant pouvant soutenir un plomb pesant entre 150 et 300 g sera nécessaire. La longueur de la canne dépendra du choix du pêcheur, sachant que l’usage d’une canne longue offrira un débattement plus important qui permettra de rester plus longtemps à l’aplomb lors de la dérive. L’avantage est également de pouvoir pêcher avec de nombreuses empiles ou encore avec un très long traînard destinés aux sparidés les plus méfiants. Enfin, ces cannes étant très progressives, elles permettent de combattre de beaux poissons sur des lignes très fines en limitant les risques de casse.

 

 

Ainsi, un compétiteur tel que Jean Pierre Caginicolau utilise une canne de 4,80 m doté d’un scion très sensible de type buscle. Un moulinet à forte récupération (1 m par tour de manivelle minimum) de taille 4000 à 5000 et doté d’une large bobine sera conseillé dans de tels fonds. Afin de repérer les touches parfois subtiles de ce sparidé dans ces grandes profondeurs, nous vous recommandons également d’utiliser une bonne tresse en 8 brins de 16 à 20 lb. Cette finesse fend mieux les courants et permet ainsi de pêcher avec moins de poids tout en restant mieux à l’aplomb. Un bas de ligne de 5 / 6 m en fluorocarbone sera conseillé pour plus de discrétion. Nos montages en 35 / 100 sont dotés d’une empile haute, d’un traînard bas plus long en 30/100 et d’hameçons numéro 4 : un ensemble parfait pour la recherche de beaux pageots !

 

 

Le saviez-vous ?

Le terme pageot vient de l’ancien provencal « Pagel » ou  « Pageu », lui-même dérivé du latin « Pagellus» (diminutif de Pager : « pagre ».) Le record de France F.F.P.M. (Fédération Française de Pêche en Mer) du plus gros pageot a été établi en 2006 par M. Jean-Louis Latxague à Saint-Jean de Luz avec un pageot commun (Pagellus Erythrinus) d’un poids de 1,770 kg. Sachez néanmoins que des individus de plus de 2 kg sont fréquemment pêchés dans toute la France sans être enregistrés en tant que records. Ainsi, de nombreux pêcheurs ont pris des individus qui atteignaient plus de trois kilos. Le plus beau sujet capturé pesait ainsi 3,240 kg. Ce record de France est donc très facile à battre et n’attend plus que vous !

 

Arrivés sur zone, la faible dérive nous permet de pêcher par prés de 100 m de fond assez facilement. 150 à 200 g suffisent pour rester suffisamment longtemps à l’aplomb. Les prises s’enchainent rapidement et les doublés ou triplés sont fréquents. Nous touchons des pageots pesant en moyenne 500 g à 1 kg. Les plus gros atteignent prés de 50 cm pour 1,5 kg et leur combat puissant est un véritable plaisir à la canne. Le pageot possède en effet une défense redoutable par rapport à son poids et cette espèce offre la particularité de ne pas être affecté par la décompression. Il dégaze régulièrement au cours de la remontée comme un pagre. Son combat impressionnant s’effectue donc tout le long de la remontée, augmentant encore la plaisir du pêcheur. Un poisson que nous vous recommandons vivement de pêcher !

 

 

Lors de la première heure, nous touchons quelques labres dont de magnifiques crénilabres paon (nommées aussi coquettes) mais la majeure partie des poissons touchés est constituée de beaux pageots, montrant encore ici l’attractivité du Rag sur les gros sparidés. Nous faisons ainsi plusieurs doublés de poissons de 40 à 50 cm qui, en bataillant de concert offrent un combat impressionnant. Nous avons commencé à compter nos prises pour un petit concours amicale mais bien vite, il faut se rendre à l’évidence : Jean-Pierre nous devance et de loin. Il n’a pas été capitaine de l’équipe de France de pêche à soutenir pour rien ! Il en profite pour nous montrer quelques astuces pour toucher plus de poissons.

 

 

Conseil de Jean-Pierre Caginicolau

Il faut profiter de la dérive pour faire traîner le plomb sur le fond sablo-vaseux. Il soulève des nuages de particules attirant les poissons fouisseurs qui pensent que des congénères sont en train de se nourrir. Quand les touches se succèdent sans arriver à bien faire mordre ce sparidé, il y a également l’astuce de remonter progressivement la canne après une touche timide. Le poisson voyant partir l’appât pense qu’il peut s’échapper et a tendance à mordre plus franchement.

 

 

 

Lors de la deuxième heure, le vent commence à se lever et la dérive est plus rapide. Nous sommes contraints de lester d’avantage nos montages et montons jusqu’à plus de 250 g pour tenir le fond. Nous continuons de toucher de beaux pageots mais les conditions sont de plus en plus difficiles et la lecture des touches est délicate. Au bout de deux heures de pêche, la dérive trop forte nous contraint à stopper notre session. Nous faisons les comptes et c’est prés de 20 kg de gros pageots qui ont été pris au Rag. En n’ayant pêché qu’aussi peu de temps et en n’étant que trois, c’est véritablement la preuve de l’efficacité de ce ver sur les gros sparidés !

 

 

 

Au retour, nous décidons de tester le Rag sur de plus petits poissons dans des fonds moins importants. Nous en coupons quelques uns en morceaux et utilisons des montages plus fins mieux adaptés à cette technique. Cette pêche de la « soupe » est bien connue du capitaine de l’équipe de France de pêche à soutenir qui la pratique régulièrement depuis des années, aussi bien en compétition que pour le plaisir. Et encore ici, son expérience fait la différence sur le terrain. Il enchaine prises sur prises et la joute amicale tourne rapidement en sa faveur. Nous tentons bien de coller au score mais l’écart se creuse vite. C’est sans surprise que Jean-Pierre gagne la manche encore une fois. C’est du moins la preuve que le Rag fonctionne également très bien sur les poissons de roche !

 

 

De retour au port, nous partageons nos impressions sur l’essai du Rag. La majeure partie de nos prises est constituée de beaux pageots. Peut-être est-ce lié à la taille importante de ces vers dont certains atteignent plus de 20 cm et qui sont particulièrement épais ? Ces bouchées conséquentes contribuent certainement à sélectionner les beaux poissons. De même, ce ver charnu contient peut-être un suc spécifique qui attire les beaux poissons ? Jean-Pierre souligne que la phosphorescence de ce ver contribue à son attractivité dans ces grandes profondeurs où règnent l’obscurité. Nous discutons longuement de son efficacité mais une chose reste sure : les résultats parlent d’eux-mêmes. Le Rag est véritablement hyper attractif sur les sparidés et a le don de sélectionner les beaux poissons !