Petites bouchées pour daurades difficiles

Publié le vendredi 24 novembre 2017 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

 

Tous les pêcheurs savent combien les daurades royales sont des poissons méfiants et très difficiles à prendre. Mais parfois, elles peuvent être encore plus tatillonnes et ne manger que du bout des lèvres. Dans cette situation, nous vous avons expliqué il y a peu dans cet article tout l’intérêt d’employer un circle hook : http://www.normandie-appats.com/news/daurades-royales-au-circle-hook

Néanmoins, la seule utilisation d’un circle hook n’est parfois pas suffisante quand les daurades royales mangent mal et n’occasionnent que des touches sans suite. Il est ainsi fréquent que les appâts soient touchés sans pour autant réussir à ferrer le moindre poisson. C’est ainsi le cas par exemple de bibis qui sont juste grignotés superficiellement et sur lesquels on peut voir l’empreinte des dents de ces sparidés.

 

Lorsque les conditions sont très calmes, les daurades peuvent être très difficiles

 

Beaucoup de facteurs peuvent rendre la pêche de la daurade très délicate. Une mer lisse comme un lac, une eau d’une grande transparence leur offrant une grande visibilité, un fort ensoleillement, des températures très élevées, etc. Mais ces facteurs extérieurs ne sont pas les seuls. En effet, les daurades royales peuvent devenir particulièrement difficiles dans des zones riches en nourriture tels que les abords de roches envahies de moules, les parcs à coquillages (ou parcs conchylicoles), les herbiers ou bien encore les secteurs envahis de crabes. Et à l’instar des êtres humains, une fois qu’elles sont rassasiées, ces sparidés peuvent refuser un repas entier mais n’ont rien contre une petite bouchée qu’elles considèrent alors comme une friandise. Les daurades royales sont gourmandes et même lorsqu’elles n’ont plus d’appétit, il est donc possible de les tenter avec une petite esche bien savoureuse. Et ne croyez pas que seuls les plus petits de ces sparidés mordent sur des bouchées de taille réduite. Même les plus gros spécimens de daurades peuvent être touchés sur de petits appâts lorsqu’elles sont difficiles. De quoi contredire le vieil adage « à gros appât, gros poisson » !

Une autre raison peut également expliquer pourquoi les daurades ne mangent parfois que de petits appâts. Ainsi, dans les zones où la seule nourriture disponible est constituée de petits vers enfouis dans le sable (ex : plages), ces sparidés peuvent se focaliser uniquement sur de petits appâts et refuser systématiquement une grosse bouchée qui leur parait suspecte dans un tel environnement.

 

Parfois, les daurades ne mordent que sur de petits appâts

 

Avis de Walter Sarret, membre du team Normandie appâts :

En pêchant au crabe, il est fréquent que les daurades royales mangent mal et grignotent du bout des dents par petits morceaux. A croire qu’elles jouent avec ces crustacés et les tuent pour le plaisir comme les chats le font avec des souris. A moins qu’elles n’aient pas faim ? J’ai donc essayé un jour de juste mettre une pince sur un petit hameçon plutôt qu’un crabe entier Et à partir de ce moment là, les prises se sont succédées. Depuis, dés que je constate que les daurades royales mangent mal, je réduis volontairement la taille de mes appâts et j’avoue que cette astuce m’a souvent sauvé de la bredouille.

 

Un beau bibi coupé en deux au ciseau

 

Tous les vers peuvent être coupés en plusieurs morceaux. L’avantage est bien sûr d’obtenir une plus petite bouchée mais également de libérer beaucoup plus d’effluves attractives dans l’eau. Ainsi, un bibi coupé en deux devient bien plus dur et résiste mieux aux lancers puissants. Ce morceau de bibi sera enfilé sur l’hameçon grâce à une simple aiguille à vers.

 

Même des vers très fins peuvent séduire de grosses daurades royales

 

De même, un ver comme la Super Cordelle (dont la taille peut aller de 30 cm à 1,50 m !) offre la particularité de rester très attractif lorsqu’il est fractionné. Ainsi, chaque morceau coupé au ciseau reste vivant très longtemps dans l’eau. Il est aussi possible d’utiliser des vers plus petits comme le ver de sable. En plage, cet appât fin et délicat fait ainsi régulièrement la différence – y compris sur les plus grosses daurades royales. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les compétiteurs l’utilisent souvent pour la pêche des sparidés.

 

 

Daurades royales prises sur du bibi coupé au ciseau

 

Avis de Walter Sarret, membre du team Normandie appâts :

Quand les daurades sont difficiles et mangent petit, je coupe souvent mes bibis au ciseau afin de leur offrir une bouchée de taille réduite. J’ai remarqué qu’ainsi, l’appât est plus facilement gobé et que les touches sont bien plus franches. Dans cette situation, les daurades sont fréquemment piquées au bord des lèvres, - preuve qu’elles mangent avec parcimonie.

 

Affinez vos montages !

 

Montage daurades royales difficiles

 

Afin de déjouer la méfiance de la daurade royale, il est tout d’abord nécessaire d’utiliser un montage très discret. Ainsi, le traînard sera long (2,5 à 3 m) et fin (22 à 26 / 100). Dans des zones peu encombrées telles que les plages de sable, il est en effet possible de combattre de très beaux poissons avec de tels diamètres en ayant un frein parfaitement réglé. Assurez-vous néanmoins d’avoir un moulinet dont le frein soit très progressif afin d’absorber efficacement les rushs et les coups de tête d’une belle daurade royale. Après le lancer, il sera conseillé de ramener le montage sur quelques mètres afin que le traînard s’étende bien et que l’appât soit parfaitement présenté.

L’hameçon utilisé sera au choix un modèle rond fort de fer à palette de type « chinu » ou un circle hook léger mais néanmoins robuste (ex : Owner Mutu light). Les appâts employés étant plus petits, les hameçons seront choisis en taille 6 à 2. Le circle hook sera bien adapté à un ver de forte section tel que le bibi.

 

Une perle potence transparente offre de multiples avantages

 

Toujours par souci de discrétion, nous vous conseillons aussi d’utiliser une perle à 4 trous transparente (nommées aussi perle clipot ou perle potence). Celle-ci offre en effet de multiples avantages. De petite taille, elle est quasi invisible dans l’eau. Elle joue efficacement le rôle de clipot ou d’anti-emmêleur en positionnant le traînard perpendiculairement au bas de ligne. Même lors du lancer, ce dernier reste ainsi bien écarté de la ligne et ne provoque que rarement des emmêlements. Cette perle à quatre trous offre une parfaite rotation autour du corps de ligne et permet également au traînard de tourner librement sur son axe dans le courant ou lorsqu’on le ramène – ce qui évite le phénomène de vrillage.

 

Perles clipots Flashmer

 

Nous vous recommandons de choisir un modèle de perle clipot dont le perçage correspond au diamètre de votre bas de ligne (40 /100). La perle potence sera maintenue en place de chaque côté par un double nœud simple (passez deux fois le fil dans la boucle) ou encore avec un nœud en 8. Le diamètre de votre traînard étant plus petit (22 à 26 /100), un simple nœud pourrait glisser hors du trou de la perle lors du combat. Nous vous conseillons donc d’intercaler une micro perle qui jouera le rôle de butée. Il est également possible de doubler la ligne de votre traînard et d’effectuer un nœud où vous passerez trois fois dans la boucle (nœud dit « chirurgien »). Ce nœud plus volumineux vous assurera alors une tenue parfaite. Il est aussi possible d’effectuer un autre nœud côté traînard afin de le bloquer complètement mais cela n’est pas indispensable.

 

Ces daurades n’ont accepté de mordre que sur de petits appâts

 

Le plomb Sporteen offre l’avantage d’être très aérodynamique et rester très stable en vol avec sa forme d’obus, ce qui permet d’avoir de très bonnes distances de lancer. En présence de courants, il sera possible d’utiliser un modèle disposant de picots qui l’ancrent mieux dans les fonds sableux. Le but étant de ne pas alerter les daurades méfiantes, on privilégiera un modèle non peint.

 

Une installation de champion !

 

Belle daurade de 2,5 kg prise par Walter Sarret avec une moitié de bibi

 

Conseils de Walter Sarret, membre du team Normandie Appâts

La pêche de la daurade nécessite d’être très réactif et de s’adapter aux circonstances et à l’humeur de ce poisson si fantasque. Ainsi, je n’hésite pas à descendre le diamètre de mes traînards et de les allonger en absence de touches. Lorsque l’esche est juste touchée et que les touches sont inferrables, un appât plus petit est bien souvent la solution. C’est ainsi ce qu’il m’est arrivé il y a peu de temps sur une plage du golfe de Saint-Tropez. Les poissons mordant très mal, j’ai pêché très fin en utilisant de petits morceaux de bibi découpés au ciseau placés sur de petits circle hooks. C’est ainsi que j’ai pu sortir cette magnifique daurade royale de 2,5 kg.

 

Retrouvez en « direct live » le combat et la mise au sec de ce spécimen dans cette vidéo gentiment filmée par Eric Morin :