Comme il en a souvent l’habitude, Walter a choisi en cet fin d’été de faire une courte session pêche à la calée matinale. C’est en effet un des moments les plus favorables pour pêcher la daurade royale et il évite ainsi les trop fortes chaleurs. Ses cannes sont ici posées sur un petit trépied très pratique. Celui-ci est très léger (et donc facile à transporter) et ses pieds sont réglables afin de pouvoir s’adapter à tous les terrains. Walter peut y poser ses cannes le plus possible à l’horizontale et ainsi optimiser le coulissement de son montage. C’est juste parfait pour les pêches à la calée !

Comme à son habitude pour les pêches avec du crabe, Walter a de nouveau utilisé son désormais célèbre montage coulissant anti-emmêlements avec deux triples spécial daurades royales difficiles. Bien que très efficace, il est pourtant très simple à réaliser ! Walter pêche directement avec un corps de ligne de 30/100 dans le moulinet. Il sait en effet qu’en pêche à la calée de digues rocheuses ou d’ouvrages portuaires, les distances de lancer importent peu – les poissons se trouvant généralement très près de la rive pour s’alimenter. C’est en fait le coulissement parfait de la ligne qui rend ce montage particulièrement efficace sur les sparidés. Ainsi, les daurades qui sont très méfiantes ont l’habitude de grignoter le crabe par petites bouchées. Et avec leurs lèvres ultra sensibles, elles ont tendance à recracher l’appât et à s’en désintéresser à la moindre tension dans le traînard. En n’opposant aucune résistance quand ce sparidé goûte à l’appât grâce à son parfait coulissement, ce montage optimise donc les chances de bien le ferrer.

Pour un coulissement parfait de sa ligne, Walter utilise donc ici un mini coulisseau. Il confère au montage de multiples avantages. Tout d’abord, sa matière plastique très douce offre une parfaite glisse du fil. Transparent, il s’avère également très discret. Son agrafe vous permet aussi de changer rapidement et très facilement le poids de votre plombée afin de pouvoir vous adapter aux différentes conditions rencontrées (courants, vents, profondeur, etc.). Enfin, celui-ci s’oriente automatiquement dans l’axe de fuite du poisson – améliorant d’autant le coulissement de votre ligne. Un petit accessoire très économique qui s’avère idéal pour les pêches à la calée !

Ce montage dispose d’autres astuces car il a été optimisé sorties après sorties durant de nombreuses années par Walter Sarret. Plutôt que le rolling simple qu’il utilisait auparavant, le membre du team Normandie Appâts emploie désormais un émerillon rolling triple. D’un côté, celui-ci est inséré en force dans le couvre-nœud puis dans la perle molle située de l’autre côté. L’avantage est double ! Tout d’abord, ce rolling triple limite au maximum les phénomènes de vrillages grâce à sa rotation multidirectionnelle parfaite. C’est d’autant plus utile quand on pêche avec du crabe ! En effet, lors du lancer ou quand il est exposé à de forts courants, cet appât peut faire vriller votre traînard au point de le rendre inutilisable. Son second atout est également de rigidifier cette partie sur une plus grande longueur – ce qui limite grandement les risques d’emmêlements entre le coulisseau et la longue empile lors des lancers. Une astuce antivrillages particulièrement efficace pour tous vos montages calée que Walter vous recommande vivement !

Walter utilise ici encore 2 triples au bout de son traînard plutôt qu’un traditionnel montage wishbone avec deux simples en opposition. Avec sa grande expérience du terrain, il a en effet remarqué que les daurades très difficiles si présentes sur ses spots mangent les crabes du bout des dents. Ainsi, lorsqu’il utilisait auparavant un traînard doté d’hameçons simples, il était très fréquent qu’il ramène son crabe complètement grignoté ou qu’il manque son ferrage. Pour ces daurades tatillonnes mangeant du bout des dents, il est donc passé à un armement à 2 triples. Ainsi, Walter utilise deux petits triples n°8 à 10 en montage stewart – c'est-à-dire montés en ligne. Le premier est directement attaché au bout de son traînard. Le second est juste enfilé sur le fluorocarbone et il coulisse donc librement. Il est ainsi possible de régler l’écartement entre les deux triples afin de s’adapter facilement à toutes les tailles de crabes. Ces triples sont placés en opposition à l’avant puis à l’arrière du crabe, - une branche étant à chaque fois plantée de chaque côté dans la carapace du petit crustacé. Pour chaque triple, il reste donc 2 pointes à l’extérieur de la carapace – soit 4 au total. Même avec une daurade royale ultra méfiante mangeant du bout des lèvres, cet armement spécifique optimise grandement les chances de bien piquer le poisson. Et les résultats sur le terrain parlent d’eux-mêmes puisque Walter a ainsi augmenté considérablement ses prises de daurades difficiles. C’est aussi malin qu’efficace !

Au cours des années, Walter a essayé un grand nombre de triples de toutes marques car beaucoup de modèles ne résistaient pas aux daurades et revenaient tordus ou cassés. Ces sparidés disposent en effet d’une gueule pavée de redoutables molaires associées à une puissante mâchoire. Après de multiples déconvenues avec d’autres triples, il utilise désormais du Kamasan B 990. Ce dernier offre l’avantage d’exister dans de petites tailles (10, 12 et même 14 !) tout en étant ultra renforcé. Effectivement, ils sont initialement conçus pour pêcher à la mouche des saumons pouvant atteindre plusieurs dizaines de kilos ! Et même si Walter a quelquefois constaté une branche ouverte après une touche (les mâchoires des daurades sont terribles !), ce modèle très robuste lui a permis de prendre beaucoup de gros spécimens.

Arrivé sur son spot avant 7 h au lever du jour, Walter a choisi de pêcher uniquement à la calée au crabe. Une technique qu’il adore et dont il a acquis une grande maîtrise au fil des années ! Les dernières sorties ont été dures durant le mois d’août à cause des trop fortes chaleurs de la canicule. Les températures de la mer ont même battu des records – baissant naturellement l’activité des sparidés. Walter pense que la météo plus normale pour la saison en cet fin d’été sera favorable à la venue des poissons. Et ce fut effectivement le cas ! Ainsi, peu après s’être installé, il réussit à salabrer une première daurade d’environ 800 g.

Le membre du team Normandie Appâts enchaîne peu après avec une nouvelle daurade dépassant le kilo. Comme pour la première, ce poisson a surpris Walter par la violence de sa touche. Cela prouve bien que les poissons sont redevenus actifs et qu’ils s’alimentent franchement !

En fin de matinée, Walter prend de nouveau une magnifique daurade royale après une nouvelle touche très franche. C’est la plus grosse de cette session avec un poids de 1.2 kg. Ces 3 poissons ne sont pas des records, mais après plusieurs sorties difficiles sans poisson, de telles prises sont réconfortantes. Et cela prouve bien si besoin était que même les résultats des meilleurs pêcheurs dépendent étroitement des conditions !