Laureen connaît parfaitement la réglementation des plages vendéennes où elle pêche. L’été, les plages sont ainsi interdites à la pêche afin de ne pas gêner les plaisanciers. Seules les pêches nocturnes y sont autorisées. Une mesure d’ailleurs étonnante quand on considère que le littoral marin appartient à tous ! Pour cette session, Laureen et son frère ont donc attendu jusqu’à 19.00 h pour se rendre sur une de leur plage préférée. En arrivant, les pêcheurs ont alors la surprise de trouver un tout nouveau panneau avec une déclaration officielle. Le maire a créé une délimitation de la plage réservée aux pêcheurs en surfcasting afin qu’ils puissent pratiquer leur loisir en pleine journée. Une initiative intelligente que nous ne pouvons que saluer même si un accès totalement libre des plages aux pêcheurs aurait été plus souhaitable. Cette zone d’une longueur d’environ 800 m correspond à leurs spots habituels et les pêcheurs regrettent de ne pas l’avoir su plus tôt. C’est néanmoins une bonne nouvelle pour leurs prochaines sorties !

Le montage que les pêcheurs utilisent est constitué de deux longues empiles de 2 m – ce qui lui a valu le nom de « montage 2 X 2 ». Il est initialement destiné aux plages profondes et quand les poissons évoluent à mi eau ou à proximité de la surface. Les 2 longues empiles de 2 m sont constituées de nylon en 26/100. Leur fixation sur le bas de ligne est assurée par un petit rolling encadré de perles dures collées pour assurer une parfaite rotation multidirectionnelle.

Comme pour son montage « tout-venant », Laureen a placé juste devant l’hameçon une perle flottante recouverte de paillettes métallisées et d’un sequin à facette couleur chrome. La perle flottante surélève l’appât vers les couches de surface et grâce à sa portance dans le courant, le sequin le fait bouger de façon très attractive. Grâce aux reflets apportés par cet ensemble, les poissons sont ainsi attirés sur de grandes distances. Avec un hameçon taille 5, ce montage est assez polyvalent pour intéresser un grand nombre de poissons évoluant en pleine eau ou juste sous la surface tels que les maquereaux, les bars mouchetés, les orphies, etc.

Pour cette session, Laureen s’est fait livrer des dures vertes et des dures rouges. Ces vers ultra polyvalents offrent en effet l’avantage d’intéresser un maximum d’espèces. N’ayant pas pêché sur cette zone depuis quelques temps, elle a ainsi l’assurance de toucher un maximum de poissons. Une fois enfilé à l’aiguille sur l’hameçon, c’est un appât qui tient très bien à l’hameçon et qui permet d’effectuer des lancers longues distances. L’eschage à l’aiguille permettra également d’avoir une parfaite présentation – ce qui rend ce ver encore plus attractif.

Retrouvez dans cet article ce tutoriel comment escher un ver de taille moyenne (ex : dure, demi-dure, mouron, etc.) afin http://www.normandie-appats.com/technique-eschage/enfile-entier

Dès qu’ils commencent à installer leur poste, les deux pêcheurs constatent de forts rassemblements d’oiseaux piquant à la surface de l’eau. Ces chasses indiquent une activité des prédateurs et, même s’ils ne savent pas encore l’espèce, Laureen et Jimmy se pressent de terminer le montage de leurs cannes. La zone où se trouve les sternes est facilement à portée de lancer puisqu’elle se trouve à environ 70 m. Excités par ces chasses si accessibles, sœur et frère ont le sourire ! Ils ont toute confiance en leur montage 2 X 2 qui offre l’avantage de pêcher dans les couches d’eau supérieures. Avec les forts coefficients, cette plage vendéenne initialement plate a désormais suffisemment de profondeur et les chasses indiquent que les poissons mangent près de la surface. C’était donc le montage idéal dans ces circonstances !

Ils eschent leurs empiles de dures et lancent assez loin leurs montages pour pouvoir les ramener précisément dans la zone d’activité. En quelques minutes, c’est la première touche. Celle-ci est nerveuse et dès le ferrage, Laureen sait qu’il s’agit de maquereaux. Laureen et son frère Jimmy sont arrivés un peu tardivement (19.00 h) et ces poissons bleus chassant à vue préfèrent quand la lumière est suffisante. Les pêcheurs réussiront toutefois à sortir 7 maquereaux à la dure verte et à la dure rouge mais l’activité cesse rapidement.

Retrouvez dans cette vidéo Laureen Dudit avec un beau doublé de maquereaux :

Néanmoins, les jours sont longs en été et ils espèrent que d’autres chasses puissent apparaître à nouveau. Les maquereaux sont bien moins présents et n’occasionnent plus que quelques touches timides. Après avoir de nouveau esché son montage 2 X 2, Laureen relance dans la zone où se situait l’activité et elle retend sa ligne. Elle enregistre alors une touche violente qui lui indique clairement qu’il ne s’agit pas cette fois-ci de maquereaux ! Le poisson combat âprement et, même arrivé à proximité de la rive, il continue de se défendre avec autant d’énergie. Alors que Laureen l’échoue sur le sable en profitant d’une vague, elle comprend immédiatement : il s’agit d’un beau bar moucheté. Ce type de combat jusqu’à la rive est typique de ce poisson ! Le bar moucheté étant une des espèces que Laureen préfère pêcher en surfcasting, la pêcheuse est ravie de sa prise. Elle trouve ce poisson magnifique et elle apprécie vraiment ses qualités de combattant. Celui-là fait 43 cm – ce qui pour cette espèce représente déjà un beau poisson puisqu’il a atteint l’âge vénérable de 7 ans ! Amusée, Laureen nous confiera lors de l’interview que « ce bar était aussi moucheté que moi ».

Avec leur arrivée tardive sur zone, le crépuscule tombe rapidement. Laureen et son frère savent qu’ils ne toucheront plus de maquereaux mais ils espèrent tomber sur une belle prise. Ils ont prévu de pêcher jusqu’à minuit. Les pêches nocturnes en été peuvent être prolifiques et la douceur des températures est très agréable par rapport à la chaleur de la journée. Au cours de la nuit, Laureen enregistre une belle touche. Elle prend contact avec la prise et ferre. Elle subit aussitôt un beau rush ponctué de gros coups de tête. C’est à nouveau un beau poisson !

D’après le combat, il s’agit d’un bar – mais s’agit-il d’un bar franc ou d’un bar moucheté ? Comme plus tôt dans la journée, Laureen doit redoubler de prudence tant le poisson lui oppose une défense opiniâtre jusque dans les dernières vagues. Avant même que sa frontale n’éclaire sa prise, Laureen sait déjà qu’elle a un bar moucheté au bout de la ligne. Même dans quelques dizaines de centimètres d’eau, le poisson continue à combattre violemment. Une fois le poisson échoué, Laureen savoure son plaisir : un second bar moucheté de la même taille que le précédent ! Laureen se presse de le décrocher et demande à son frère Jimmy de prendre les photos d’usage. À chaque fois différente, la livrée de ce poisson est toujours aussi magnifique ! Avec ses 42 / 43 cm, ce moucheté dépasse la talle légale de 30 cm mais la pêcheuse décide de le remettre immédiatement à l’eau. Voici la vidéo de la relâche de ce splendide poisson par Laureen :

Les conditions ont joué pour eux puisque les grands coefficients de marées ont permis d’avoir suffisamment d’hauteur d’eau sur ces plages très plates. Ils sont arrivés au début de la descendante et il restait suffisamment de profondeur pour que les maquereaux chassent à portée de lancer. Il est même arrivé à certains moments de la session qu’ils se rapprochent à près de 20 m du bord. Toute cette activité de maquereaux a certainement attiré les bars mouchetés. Ces chasses sont en effet une aubaine pour ces gros prédateurs car les petits carnassiers sont si focalisés sur les alevins qu’ils chassent qu’ils oublient qu’ils peuvent être également des proies. Les bars peuvent ainsi les gober avec une grande facilité. Comme souvent en pêche, les résultats sont directement liés aux conditions et aux circonstances. Quand elles sont toutes réunies ou – mieux encore - que le pêcheur sait les reconnaître et s’adapter, il lui est alors possible de faire de superbes pêches. Et une excellente pêcheuse telle que Laureen nous montre ici qu’une partie de pêche réussie tient souvent autant à la connaissance qu’à la faculté d’adaptation. Ce qu’on appelle en somme le « sens de l’eau ».