Comme pour beaucoup de pêcheurs en surfcasting, la canicule estivale a rendu les pêches difficiles durant l’été. Et même encore en septembre, la chaleur reste persistante. Arrivé très tôt sur son spot 1 h avant le lever de soleil, Marc espère lors de cette session profiter de la relative fraîcheur de l’aube – certainement le moment où les températures sont les plus basses dans la journée. Il a ainsi prévu de pêcher toute la matinée jusqu’à midi. Une session du matin qu’il espère productive !

Comme à son habitude, Marc utilise encore ici son montage fétiche qui lui a rapporté tant de poissons durant bien des années : le montage longues distances ultra polyvalent. Sur ce type de plage plate qu’il connaît bien, il peut ainsi lancer très loin afin d’atteindre des profondeurs suffisantes à la tenue de beaux sparidés. Avec les eaux claires et les faibles fonds, le membre du team Normandie Appâts a choisi d’employer la version light spécial sparidés difficiles de son montage. Directement conçue sur son arraché conique et simplifié au maximum, la base de ce montage offre une modularité extrême et un aérodynamisme parfait permettant des lancers très longues distances. Son secret réside dans l’assemblage d’un minimum d’éléments choisis dans les plus petites tailles possibles. Ainsi, ce montage est juste constitué d’un petit rolling encadré de perles – le tout étant maintenu en place par des stop floats longs offrant un coulissement dur. On peut ainsi déplacer l’empile en hauteur pour présenter l’appât en pleine eau ou la rapprocher du plomb pour qu’elle devienne un traînard reposant sur le substrat.

Le traînard qu’utilise Marc est en fluorocarbone hyper fin (16 à 20/100). Pour une présentation optimisée de l’appât et toujours plus de discrétion, celui-ci est également très long puisqu’il fait 3 m de longueur ! De telles diamètres nécessitent un frein parfaitement réglé et Marc sait qu’il lui faudra prendre tout son temps durant le combat. Néanmoins, il est ainsi possible de prendre de beaux spécimens. Marc utilise ici des hameçons n° 6 à 4 – ce qui est un parfait compromis entre une taille suffisamment petite et une bonne résistance face à de beaux sparidés. Pour le Ver de Sable qu’il utilise lors de cette session, Marc a ici choisi d’employer un hameçon fin de type « chinu » en taille 6.

Comme très souvent pour ses pêches les plus fines en plage, Marc a utilisé du Ver de sable Normandie Appâts. Ce ver long et très fin mesure 15 à 40 cm en moyenne. Sa très faible section le rend très aérodynamique et cela contribue à optimiser les distances de lancer. Malgré son apparente fragilité, ce ver supporte très bien les lancers puissants et il offre une excellente résistance à l’hameçon.

Le ver de sable est bien sûr moins sélectif que le Bibi mais il peut être un véritable sauve-bredouille – surtout en plage lors de conditions très calmes ! Ce ver fin vit dans le sable (ce qui lui a valu son nom) et correspond donc parfaitement à ce que les sparidés (daurades, marbrés, etc.) recherchent sur ce substrat.

Comme il le fait habituellement lorsqu’il pêche en loisir, Marc a disposé ses cannes parfaitement parallèles et légèrement en arrière. Cette façon de positionner les cannes est typiques des pêcheurs en Espagne. Elle offre de multiples avantages. Elle permet en effet de montrer les touches lorsque le poisson revient vers le pêcheur (touche dite « à revenir ») sans avoir à utiliser un écureuil. Ainsi, le scion bandé se détend lors de ce type de touche et part vers l’arrière. En n’étant plus aligné par rapport à l’autre canne, la touche est alors facilement visible par le pêcheur. En plaçant ainsi ses cannes, la soudaine absence de tension dans la ligne lors d’une touche à revenir fait même que la canne penchée en arrière pivote sur elle-même à cause du poids du moulinet – ce qui alerte encore mieux le pêcheur.

Alors qu’il espérait profiter du « coup du matin » généralement productif, Marc n’a malheureusement aucune touche de toute la matinée ! Avec le vent de face, les vagues se sont levées dès l’aube et ont rendu la pêche compliquée. Marc avait commencé avec un traînard de 3 m en 21/100 pour éviter les emmêlements dus au ressac. Mais à chaque fois qu’il ramenait sa ligne pour vérifier ses appâts, il s’est retrouvé avec une empile si vrillée qu’elle en devenait inutilisable. Même en insistant, rien n’y faisait : les emmêlements se succédaient. Il s’agissait pourtant d’un fluorocarbone de grande marque. Mais il semble que sa bobine avait un défaut de fabrication. Après vérification et même sans l’avoir utilisé, tout le fil semblait en effet vrillé à l’origine. Malgré les vagues, il a donc utilisé une autre bobine en fin de matinée – cette fois en 18/100. Et presque aussitôt, Marc a encaissé une grosse touche et a pu sortir une magnifique daurade royale au Ver de sable.

Bien que cela semble illogique, Marc n’a plus subi aucun emmêlement à compter du moment où il est passé à du 18/100 – c’est-à-dire un diamètre moins important que celui qui lui avait posé tant de problèmes ! A partir de midi, il a ainsi enchaîné les prises de belles daurades royales. En 1 heure à peine, le membre du team en a ainsi sorti 4 – chacune d’entre elles dépassant largement le kilo. En fait, il avait passé la matinée à ne pas pêcher à cause de son traînard donnant une mauvaise présentation à l’appât. Cela prouve qu’un simple défaut dans le matériel peut avoir de grosses conséquences dans vos pêches. Et que se remettre en question en changeant de stratégie peut vraiment faire la différence sur le terrain.