Session bars de décembre avec Laureen Dudit

Publié le vendredi 2 avril 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Joli bar de 55 cm pêché par Laureen en décembre et aussitôt relâché

 

En cette fin de d’année 2020, le reconfinement national jusqu’au 15 décembre n’a laissé à Laureen que deux semaines pour pratiquer le surfcasting.  De même, les créneaux météo ont été rares sur les côtes vendéennes où elle pêche habituellement. Alors qu’enfermée elle assistait à des journées radieuses, les conditions météorologiques lors des déconfinements ont été catastrophiques. Ainsi, toute la région a dû subir pendant plusieurs jours des tempêtes hivernales très violentes avec des vents marins dépassant parfois les 110 km/h. Des tornades ont même arraché des toitures à proximité de son domicile – c’est dire !

 

La tempête a rejeté des quantités impressionnantes de couteaux sur la côte !

 

Sachant que la fin des coups de mer est excellente pour la pêche en surfcasting du bar, Laureen a donc attendu avec impatience la fin de la tempête pour aller faire du repérage sur ses plages vendéennes. Ce n’est qu’au bout de plusieurs jours que les conditions se sont avérées suffisamment calmes pour envisager une session surfcasting sur ses spots préférés. Les vagues et les courants ont été si puissants qu’ils ont désensablé des quantités impressionnantes de coquillages. La plage est ainsi jonchée de monticules de couteaux rejetés par la mer durant le violent coup de mer ! Cet échouage massif de coquillages est un excellent signe car une grande partie a dû s’accumuler dans les parties les plus profondes des baïnes – ce qui a dû attirer les bars à proximité des côtes.

 

Montage bars empiles multiples de Laureen Dudit spécial coups de mer et courants puissants

 

Habituée à pêcher après les coups de mer, Laureen utilise un montage qui a maintes fois fait ses preuves. Il s’agit en fait de deux montages distincts qui ont été conçus sur la même base. Le premier est constitué de 3 empiles hautes assez courtes (40 à 60 cm) afin de présenter tous les appâts bien au-dessus du fond en limitant les risques d’emmêlements. C’est l’idéal pour les fins de coups de mer. Il est ainsi parfait pour les fortes conditions lorsque les vagues et les courants sont encore puissants. La nourriture vivement brassée est alors en suspension et les bars se nourrissent donc en pleine eau.

 

Cette photo montre à merveille la très faible déclivité des plages vendéennes

 

Le second montage est de son côté spécifiquement conçu pour pêcher après le coup de mer lorsque les conditions se sont calmées. Vagues et courants sont alors bien moins puissants et les sources de nourriture (coquillages, crustacés, vers, etc.) s’accumulent alors sur le fond. L’empile basse a été ainsi baissée à proximité du plomb afin de reposer sur le fond. Dans sa configuration 2 empiles hautes et traînard bas, ce montage reste néanmoins assez polyvalent et s’adresse donc aussi bien aux bars continuant à se nourrir en pleine eau qu’aux poissons glanant les ressources alimentaires directement sur le substrat. La pêcheuse possédant les deux configurations de montages déjà préparés à l’avance et stockés sur de petits plioirs en mousse EVA peut ainsi s’adapter à toutes les conditions. La mer étant désormais beaucoup plus calme et les dépôts de couteaux s’accumulant sur la plage, elle décide donc d’utiliser la version 2 empiles hautes et traînard bas lors de cette session.

 

Caractéristiques de l’hameçon Aberdeen

 

Laureen utilise des hameçons de type Aberdeen. Ce dernier offre de multiples avantages pour la pêche du bar. Ces hameçons droits sont en effet excellents pour les pêches en pleine eau de ces poissons car leur hampe longue crée un point d’appui qui favorise l’auto-ferrage – surtout par mer agitée. La courbure assez large et la pointe parallèle à la hampe correspondent parfaitement à la grande ouverture de gueule des bars. La hampe droite et longue est idéale pour escher des vers ou d’autres appâts longilignes (ex : couteaux). Celle-ci gagne à disposer d’ardillons inversés pour une meilleure tenue de l’esche. C’est d’ailleurs ce type de modèle que Laureen utilise afin d’éviter que l’appât ne se tasse dans la courbure et ne vienne recouvrir la pointe lors du lancer ou sous l’action des courants. La présentation de l’esche est meilleure et le poisson se pique donc plus facilement. Laureen utilise une taille 2 qui offre l’avantage d’être très polyvalente en termes de variété d’espèces. Elle peut ainsi pêcher aussi bien du bar que d’autres poissons tels que les plats.

 

Sur ces plages plates, Laureen cible les zones les plus profondes

 

L’échouage massif de couteaux est une manne providentielle pour les bars ! Ils sont attirés de très loin par cet amorçage naturel. C’est un réel avantage sur les plages vendéennes qui sont très plates car les poissons se rapprochent alors du rivage. Il faudra néanmoins pêcher à longues distances pour avoir suffisamment de profondeur et Laureen a une entière confiance dans son montage pour les lancers les plus lointains. La pêcheuse sait qu’elle devra également placer son montage dans les secteurs les plus profonds où les coquillages se sont accumulés naturellement durant le coup de mer. Même si le profil de ces vastes plages plates peut sembler dénué de reliefs, des zones plus creuses y sont en effet présentes. Il est possible de les repérer facilement en surface car les vagues s’y forment moins facilement et la mer y est plus lisse. Laureen connaissant parfaitement ses spots, elle sait même où se trouvent les roches éparses qui ont dû retenir les coquillages comme le feraient les tasseaux d’une rampe de lavage d’orpailleur.

 

Comme les bars, les oiseaux marins viennent profiter des couteaux désensablés par la tempête

 

Avec la profusion de couteaux échoués sur la plage, Laureen utilisera bien sur cet appât. Les bars peuvent ainsi se focaliser sur cette ressource alimentaire disponible à profusion. Néanmoins, la pêcheuse sait qu’à la fin du coup de mer, les poissons peuvent s’être tellement gavés de ces coquillages qu’ils en sont parfois écœurés. Elle dispose donc également de vers afin de pouvoir leur proposer d’autres types d’appâts. Différents, ils constitueront de véritables friandises pour les bars si ces derniers deviennent difficiles. Pour cette espèce, la pêcheuse apprécie ainsi les demi-dures, les dures, les vers noirs (arénicoles) ou encore le ver de chalut. Son montage à 3 empiles lui permettra même de mixer les appâts si besoin. Elle pourra ainsi par exemple placer un couteau ou une arénicole (ver noir) sur le traînard sur le bas et des vers tels que des dures, des demi-dures ou du chalut sur les empiles hautes.

 

Demi-dures Normandie Appâts
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Dures rouges Normandie Appâts
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Ver de chalut Normandie Appâts

 

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Petit bar pris par Laureen qui a été aussitôt relâché

 

Laureen est arrivée sur poste vers 14.00 h – juste à la fin de la marée montante. Les traces de la tempête sont encore visibles avec les franges d’écume et l’accumulation de coquillages sur la plage. À peine arrivée, elle enregistre presque immédiatement une série de touches sur une de ses cannes. Le poisson est rapidement ramené : il s’agit d’un bar juvénile. Laureen le relâche aussitôt. La pêcheuse esche à nouveau son montage et le relance pleine d’espoir. Ce premier bar est prometteur. Mais le temps passe et Laureen n’a plus aucune touche. Comme pour tout pêcheur dans ce genre de situation, elle se pose de multiples questions pour en comprendre la raison. Ce petit bar montre bien que les poissons étaient encore actifs alors que la marée montait. Peut-être aurait-elle dû arriver plus tôt pour profiter de la montante ? C’est ce genre de questionnement qui fait progresser en pêche et en bonne compétitrice, Laureen a l’habitude de se remettre en question pour obtenir de meilleurs résultats.

 

Laureen avec un joli bar de 55 cm pris fin décembre

 

Alors que les cannes sont désormais en place depuis 2 h et qu’elle continue à s’interroger sur sa stratégie, Laureen détecte enfin de nouvelles touches. Dès le ferrage, la pêcheuse réalise lors du combat qu’il s’agit d’un bar bien plus gros que le premier. Elle travaille sereinement le poisson car elle sait que les risques d’accrochages sont fortement réduits sur ces plages de sable. Le poisson est rapidement échoué sur la plage. Laureen s’en saisit et demande à son frère de faire la photo d’usage. Ce bar d’hiver est peut-être un des derniers de la saison et Laureen n’a pas besoin de se forcer pour afficher un grand sourire alors qu’elle pose durant le cliché.

 

Laureen posant avec son bar en compagnie de son frère Jimmy et de sa sœur Léane

 

Jimmy – le frère de Laureen – immortalisera même cette prise dans un selfie très familial. En effet, sa jeune sœur Léane s’est malicieusement invitée sur la photo en imitant la pose de Laureen avec une simple planche rejetée sur le rivage. Même si son bar dépasse largement la taille légale, Laureen choisit de le libérer aussitôt. Alors qu’elle s’avance prudemment dans le reflux d’une vague pour éviter de se tremper les pieds en cette fin décembre (ce qui fut d’ailleurs peine perdue), son frère Jimmy la filme. Et alors qu’elle est en train de voir s’éloigner le bar, on peut l’entendre malgré les rafales de vent expliquer son geste en riant :
  -  « Il nage pour aller voir les filles ! »

En cette fin décembre, les bars se préparaient à aller frayer. Laureen a donc choisi de libérer le poisson afin qu’il aille se reproduire. Un geste que nous ne pouvons qu’encourager ! Le pêcheur responsable respectueux de la ressource aura également à cœur de ne pas rechercher le bar durant sa fraie de janvier à mars – une période de repos biologique indispensable pour assurer nos pêches futures. Retrouvez Laureen relâchant son bar de 55 cm dans cette vidéo de la chaîne You Tube Normandie Appâts :

 

 

Réglementation de la pêche du bar en 2021 :

Ce type de bar juvénile doit être aussitôt relâché

Pour l’instant, la réglementation 2021 n’est établie que pour les mois de janvier, février et mars 2021 – les négociations pour les mois suivants étant toujours en cours.
Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise conservée devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Nous retenons votre attention sur le fait que la législation concernant ce poisson change chaque année. Ainsi, en 2019, de nouvelles réglementations européennes ont vu le jour :

  • Au nord du 48°N : quota de 2 bars par jour. Janvier et février, pêche en no-kill uniquement. 
  • Au sud du 48° N : quota de 2 bars / jour en janvier, février et mars.

Retrouvez toutes les informations disponibles sur les tailles minimales de capture des poissons dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000026582642/