Sars en surfcasting

Publié le mardi 24 avril 2018 par Emmanuel Laubu
  • Technique de pêche

 

Le sar apprécie les milieux rocheux

 

Connaître le sar

 

Nom scientifique : Diplodus sargus

Famille : sparidae (sparidé)

Noms communs : Sar, sar commun, sargue

 

Le sar est reconnaissable grâce à ses bandes verticales sombres

 

Le saviez-vous ?

L’origine de son nom scientifique Diplodus vient du grec diplo (double) et ondontos (dent). En effet le sar a deux types de dents : des incisives plates et tranchantes ainsi que plusieurs rangées de molaires en forme de meules. De son coté, sargus signifie poisson de mer en latin.

 

Le sar est un sparidé dont la taille moyenne est comprise entre 15 et 30 cm. Il peut atteindre près de 50 cm pour un poids de plus deux kilos pour les plus gros individus. On sait néanmoins que des spécimens atteignant les 3 kg peuvent être pêchés. Ainsi, le record de France FFPS du sar commun établi par Robert Bacchiddu le 20 novembre 2005 est de 3,155 kg.

 

Le sar vivant en bancs, il n’est pas rare de multiplier les prises

 

Le sar commun est grégaire et vit en bancs parfois importants. Il est facilement identifiable par son corps ovale et ses 8 à 9 lignes longitudinales sombres. Il se différencie du sar au museau pointu (Diplodus puntazzo) grâce à sa gueule plus busquée. Si les juvéniles sont omnivores, les sujets adultes sont carnivores. Ces derniers consomment des vers, des crustacés (crevettes, crabes, etc.), des coquillages et peuvent même être à l’occasion des prédateurs sur les autres poissons.

Ces sparidés apprécient particulièrement les zones rocheuses où ils glanent leur nourriture et où ils peuvent se camoufler. Ils peuvent aussi se rencontrer sur des substrats sableux ou des prairies de posidonie pourvu que ces derniers soient parsemés de quelques roches. Les sars aiment évoluer dans les failles ou les roches plates dont le dessous est creux et parcouru de galeries. Nommées « ragues », ces cachettes sont malheureusement la cible des pêcheurs sous-marins qui les tirent alors avec une grande facilité.

 

Réglementation :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du sar est de 25 cm en Atlantique, Manche, Mer du nord et de 23 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage ». « Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »

 

Les spots pour le sar en surfcasting

 

Une plage en lisière de structures rocheuses est un excellent spot à sars

 

Il est courant de rechercher le sar à la calée dans des zones rocheuses. Mais lors de fortes conditions avec de la houle, des vagues et de puissants courants, cette technique pratiquée sur les fonds encombrés est cause de trop nombreux accrochages. La solution est alors de pêcher le sar en surfcasting dans des secteurs mixtes sable / roches / herbiers.

 

Une plage encadrée de digues rocheuses est un secteur intéressant pour rechercher le sar

 

Il peut s’agir de plages de sable à proximité de digues rocheuses, un tombant rocheux à proximité d’un champ de posidonies, une crique encadrant une étendue sableuse, etc. Les plateaux rocheux ne présentant pas trop de reliefs sont également de très bons spots pour la recherche spécifique de ce sparidé. Tous ces types de biotopes sont très riches en nourriture et les sars viennent y chercher les vers, les coquillages ou les crustacés que les vagues et les courants soulèvent des roches.

 

Sar pris en Atlantique derrière de gros rouleaux

 

Bien présent en Méditerranée, le sar peut également être pêché en Atlantique. Ainsi, en Atlantique sud, les plages avec des digues transversales ou bordées de roches constituent des secteurs très propices à la recherche de ce sparidé lorsque la mer est formée. Les tombants rocheux situées après les plus gros rouleaux seront particulièrement productifs. Les coefficients de 80 lors des premières heures du montant jusqu’à l’étal de pleine mer seront alors privilégiés. De nuit, l’étal de pleine mer est également intéressant pour la pêche en surfcasting du sar.

 

Une plage avec des patates de roche est parfaite pour la pêche du sar en surfcasting

 

Conseil d’Emmanuel Laubu :

Par mer calme, il ne faut pas hésiter à aller nager avec un masque et un tuba afin de repérer les bons spots à sars. Je recherche ainsi sur les plages les patates de roche ou les tombants rocheux à proximité de champs de posidonies situés à portée de lancer. Ils constituent d’excellents secteurs pour rechercher les sars. Il n’est d’ailleurs pas rare de les voir évoluer en bancs autour de ces structures.

 

Le montage

 

Montage sars en surfcasting

 

Le montage utilisé est relativement simple et convient à de nombreux sparidés. A proximité de milieux encombrés de roches et par mer agitée, il ne sera pas nécessaire de trop descendre en diamètre de nylon. Ainsi, un 26/100 sera parfait en corps de ligne pour ce sparidé dépassant rarement les 2 kg. Par mer calme et en pêche de nuit, il sera possible de descendre à du 22/100. Un arraché dont la pointe se termine en 55/100 permettra de lancer des plombs de 120 à 150 g environ.

L’utilisation du traînard a l’avantage d’offrir une meilleure présentation de l’appât. Sa longueur dépendra de l’état de la mer, sachant que plus celle-ci sera agitée et plus il sera nécessaire de le raccourcir afin d’éviter les emmêlements. Veillez toutefois à toujours conserver un maximum de longueur afin d’avoir la meilleure présentation possible de votre esche. Le sar étant très méfiant, celle-ci influera directement sur vos résultats.

 

Petits émerillons rolling Flashmer

 

Micro perles transparentes et irisées Flashmer

 

Le traînard est maintenu au bas de ligne grâce à un micro rolling qui assure une parfaite rotation dans toutes les directions afin d’éviter les phénomènes de vrillage lors de fortes conditions. Celui-ci est placé entre deux mini perles dures transparentes pour une meilleure rotation et il est bloqué par des nœuds de type ligature qui sont fixés avec de la colle cyanoacrylate.

 

Comment faire des nœuds de blocage collés

 

Astuce de la réserve de nœuds de blocage

 

Comme nous vous l’avons déjà montré, ce type de nœud peut être préparé à l’avance et disposé sur un tube pour un montage facilité et plus rapide.

 

Hameçons ronds de type « Chinu »

 

Au bout du traînard, nous vous recommandons d’utiliser un hameçon rond à palette de type « chinu » qui est bien adapté à la bouche de ce sparidé. Il sera nécessaire que celui-ci soit très robuste car comme la daurade royale, le sar possède une puissante mâchoire et une redoutable dentition. Privilégiez ainsi un fort de fer dont le piquant est irréprochable. Le 3310 F Gamakatsu reste une référence dans ce domaine. Il sera également possible d’utiliser deux hameçons montés en tandem (montage wishbone) afin de proposer une grappe de ver (voir conseil appâts).

 

Plomb Sporteen Lemer

 

Plomb surf grip Lemer

 

Afin d’atteindre de grandes distances de lancer, il sera conseillé d’utiliser un plomb de type Tommy ou Sporteen. Un plomb phosphorescent pourra être intéressant dans les eaux teintées ou pour les pêches s’effectuant de nuit, à l’aube ou au crépuscule.

 

Stratégie de pêche

 

Par fortes conditions, un plateau rocheux lisse comme celui-ci est un excellent spot à sars !

 

Dans la journée, la pêche du sar en surfcasting s’effectuera surtout par mer formée. Le sar étant très craintif, l’écume camouflera votre présence et le brassage de l’eau soulevant de la nourriture l’attirera. Toujours par souci de discrétion, il sera également possible de le pêcher au crépuscule ou de nuit par mer calme car il profite de l’obscurité pour sortir alors des roches afin de rechercher sa pitance.

 

Sars pris en plage derrière un tombant rocheux

 

Par mer agitée, il sera recommandé d’utiliser une canne assez longue (ex : 4,5 m) pour que le fil reste bien au-dessus des premières vagues. La lecture des touches en sera facilitée et vous éviterez des vibrations parasites alertant les poissons. Un trépied ou un pique assez haut contribuera à dégager la bannière des premiers rouleaux.

 

Ferrage et beau combat !

 

Le sar est un poisson particulièrement combattif. Avec son corps ovoïde aux flancs hauts, il possède une forte musculature lui permettant de nager au sein même des roches malgré les vagues et les puissants courants. Dans ces pêches par fortes conditions, le sar s’est généralement ferré tout seul grâce à la seule inertie du plomb. Il suffira juste de prendre contact pour terminer d’ancrer plus solidement l’hameçon dans sa gueule pavée. Une fois pris, il a tendance à se mettre sur le flanc en s’appuyant sur les courants afin d’opposer un maximum de résistance. En pêchant à proximité de roches, il sera alors nécessaire de le brider pour éviter qu’il ne retourne dans une faille. Le frottement du fil en tension provoquerait alors la casse de façon inévitable. Ramenez-le néanmoins sans précipitation et prenez bien votre temps pour l’échouer car il peut à tout moment effectuer de puissants rushs.

 

Un sar de cette taille est un farouche combattant !

 

Avec sa couleur argentée irisé de reflets bleus et jaune, le sar est vraiment un sparidé magnifique ! C’est également un très bon combattant sur ligne fine. Nous vous conseillons lors de sa manipulation de vous méfier de ses épines qui sont particulièrement piquantes.

 

Conseils d’Emmanuel Laubu : Les appâts

 

Les vers marins sont particulièrement efficaces pour la pêche du sar en surfcasting car ils constituent de véritables friandises pour ce sparidé !

 

Le ver de chalut attire les sars sur de grandes distances

 

 

J’apprécie beaucoup le Ver de chalut que j’utilise en morceaux de 4 à 8 cm enfilés à l’aide d’une aiguille à ver. Il est très iodé et dégage une forte odeur qui attire le sar sur de grandes distances – même par mer agitée. Il est d’une grande efficacité pour sa recherche spécifique lors de fortes conditions.

 

Des Jumbos en grappe sur un montage wishbone permettent de cibler les plus gros sars

 

 

Afin de sélectionner les beaux spécimens, j’ai aussi l’habitude d’utiliser du Jumbo Normandie Appâts. D’une taille de 15 à 25 cm en moyenne, il est ferme et supporte très bien les fortes conditions.

 

Sar ayant mordu sur du Jumbo Normandie Appâts

 

Je l’esche par grappe de plusieurs vers sur un montage wishbone (montage de deux hameçons en tandem). J’obtiens ainsi une grosse bouchée qui a la particularité d’être très mobile par mer agitée. En effet, les Jumbos ondulent et offrent un effet de volume très attractif sous l’effet des courants. J’ai ainsi pris de très beaux spécimens de sars.

 

Sar pris de nuit au bibi

 

 

En présence de nombreux petits poissons indésirables grignotant vos appâts, le Bibi Normandie Appâts reste une valeur sur incontournable. Avec sa peau épaisse, il résiste en effet beaucoup mieux à la dentition des poissonnets et permet donc de sélectionner les sars. Pour de bonnes distances de lancer et une meilleure présentation, je vous recommande d’escher votre bibi de part en part. Voici un tutoriel qui vous sera utile : http://www.normandie-appats.com/news/eschage-d-un-bibi-pour-des-lancers-longues-distances