Sous l’appellation générique de « poissons plats », il existe en fait un très grand nombre d’espèces de poissons. Les scientifiques les ont regroupés en 3 familles distinctes : 

Retrouvez dans ces trois familles les poissons plats les plus couramment pêchés sur nos côtes ainsi que les bons montages et les meilleurs appâts pour les cibler.

Famille de poissons pleuronectiformes couchés sur le côté gauche. Ils possèdent un corps aplati asymétrique, de forme généralement quadrangulaire et dont les yeux sont sur le même côté du corps.

Nom scientifique : Limanda limanda 
Famille : Pleuronectidae (pleuronectidés)
Noms communs : Limande, flondre

La limande est un poisson plat assez petit puisque sa taille moyenne est de 25 à 30 cm adulte mais certains sujets peuvent atteindre la taille de 40 cm pour environ 1kg.  Elle a la particularité d’être un poisson dit droitier « ou dextre » - c'est-à-dire qu’elle possède les yeux sur le côté droit. Sa livrée est brun clair. Elle présente la forme quadrangulaire du flet ou de la plie mais on la distinguera de ces poissons par sa peau rugueuse et par sa ligne latérale très courbée dont l’arc est dirigé vers la nageoire pectorale droite.

La limande se retrouve en Mer du Nord et en Manche. Elle s’approche assez peu des côtes et préfère les fonds de plus de 20 m. Elle sera donc surtout pêchée en bateau ou de jetées donnant sur des profondeurs suffisantes. Les meilleures pêches s’effectueront en automne et en hiver. 

Nom scientifique : Platichthys Flesus
Famille : Pleuronectidae (pleuronectidés)
Noms communs : Flet, fiandre, flandre, picot, yonde, etc.

Adulte, le flet mesure 50 cm en moyenne mais certains spécimens dépassent les 60 cm pour un poids supérieur à 1,5 / 2 kg. Ce pleuronectidé présente lui aussi une forme quadrangulaire comme la limande et la plie mais, sa robe est plus sombre et il possède des tubercules à la base des nageoires dorsales et anales. Sa livrée peut varier en fonction de son environnement et présenter des tons verdâtres, bruns ou gris avec des marbrures plus foncées.

Vivant jusqu’à plus de 100 m de profondeur, le flet se retrouve sur toutes les côtes françaises : Mer du Nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. Le flet est amphihalin, c'est-à-dire qu’il supporte très bien les variations de salinité. Il est considéré par les scientifiques comme un migrateur talassotoque, c'est-à-dire que les adultes descendent les cours d’eau douce où ils ont passé la bonne saison pour aller se reproduire en mer dès les premiers froids. Il peut ainsi vivre pendant des mois en eau douce durant les beaux jours et remonter très haut en terre sur plusieurs centaines de kilomètres. Il peut être pêché toute l’année avec une prédilection pour l’automne et le printemps.

Nom scientifique : Pleuronectes Platessa 
Famille : Pleuronectidae (pleuronectidés)
Noms communs : plie, carrelet, pleisenn, platin, fléau, platuche.

La plie est un poisson plat qui peut atteindre la taille de 1 m pour près de 5 kg. C’est un poisson possédant les yeux sur le côté droit (poisson droitier ou « dextre »). De forme quadrangulaire comme le flet ou la limande, on la reconnaît par les points orange à rouges bien nets de sa livrée et sa caudale est légèrement plus arrondie. Au toucher, il est facilement identifiable par une rangée de 4 à 7 petites protubérances en arrière de son crâne.

La plie est surtout présente en Atlantique, en manche et en Mer du Nord mais on peut en trouver à moindre proportion en Méditerranée. Elle apprécie les fonds sableux, vaseux ou encore graveleux (fonds constitués de graviers). Elle sera surtout pêchée d’avril jusqu’à la fin de l’automne – l’été étant une des meilleures périodes pour la rechercher.

Flets et plies sont les poissons plats les plus difficiles à différencier. Ils ont également des livrées pouvant varier fortement selon l’environnement et il sera donc difficile de les distinguer de cette façon. Ainsi, les points orange à rouges caractéristiques de la plie n’apparaissent qu’une fois adulte. Une bonne manière de les différencier est en fait de toucher leur dos du plat de la main. La plie possède une rangée de 4 à 7 petites protubérances en arrière de son crâne alors que le flet possède de son côté une ligne de tubercules à la base des nageoires dorsales et anales. De même, la plie possède un museau pointu alors que celui du flet est court. Enfin, la caudale de la plie est arrondie alors que celle du flet est droite.

Famille de poissons de l’ordre des pleuronectiforme (poissons plats) de forme ovale et dextre (yeux sur le côté droit). Il existe plus de 170 Soleidés dans le monde mais la sole sera la principale représentante de cette famille dans les eaux françaises. 

Nom scientifique : Solea solea ou Solea vulgaris vulgaris. 
Famille : Soleidae (soleidés)
Noms communs : Sole, sole commune

La sole est un poisson plat dont la taille moyenne adulte est de 30 à 40 cm mais elle peut atteindre près de 70 cm pour plus de 3 kg. Sa couleur est variable selon son environnement – du gris au brun en passant par le jaune. La sole possède les yeux sur le côté droit (poisson dit droitier « ou dextre ») Sa gueule est petite, arquée et tordue. Par rapport aux autres poissons plats, la forme ovale caractéristique de la sole la rend facilement identifiable. 

Pouvant vivre jusqu’à 200 m de profondeur, la sole se rencontre surtout dans moins de 100 m de fonds. Elle apprécie les substrats sablo / vaseux avec néanmoins une prédilection pour les fonds avec une forte proportion de sable. Les secteurs uniquement vaseux sont surtout des zones à soles de petites tailles. Étant capable de supporter une salinité très faible (10 ‰ à peine !), ce poisson aime les zones d’estuaires et peut remonter assez loin des cours d’eau douce tels que des fleuves ou des rivières. La sole sera pêchée sur nos côtes de mars / avril à octobre / novembre.

Famille de poissons de l’ordre des pleuronectiforme (poissons plats) ayant les yeux à gauche, et une grande bouche avec une mâchoire inférieure proéminente. Ce sont des poissons dits senestres : leur ventre est leur face droite et leur dos est leur côté gauche. Vient du grec scops (qui regarde) et ophtalmos (œil).

Nom scientifique : Scophtalmus maximus
Famille : Scophthalmidae (scophthalmidés)
Noms communs : Turbot, Feuille de vergne, turboden, eturbo, prabot, turboden, clouté, turbodat, ronclavelé, clavetat, roumbou clavetat,  roun clavetat, roumb, etc.

Le turbot peut mesurer un mètre et atteindre le poids de 15 kg. Le record de France FFPM est de 9.09 kg (pris par Jean Cortichiato le 13/09/1991). Il présente une forme arrondie tirant sur le losange et possède des tubercules osseux sur le dos qui sont en fait des écailles transformées (d’où son nom de « clouté »). Il dispose d’une grande gueule et d’une ligne latérale très incurvée. Il peut être confondu avec la barbue mais celle-ci est plus ronde et la peau de son dos est lisse.

Cette espèce est présente sur toutes nos côtes Françaises. Ce poisson vit sur des substrats sableux, vaseux ou encore graveleux (fonds constitués de graviers). Il supporte très bien les variations de salinité et peut vivre dans des eaux saumâtres – surtout quand il est jeune. Il mange vers, mollusques, copépodes, céphalopodes, etc. Adulte, il devient plus carnassier et consomme alors plus de petits poissons. Vous noterez que ce sont surtout les plus jeunes sujets qui seront touchés en côte. Les plus gros spécimens vivant en plus grande profondeur (jusqu’à 100 m) seront surtout pêchés en bateau.

Nom scientifique : Scophtalmus rhombus 
Famille : Scophthalmidae (scophthalmidés)
Noms communs : Barbue, griete, rite, alèse, barbache, barbuen, barbude, lingarua, barbuche, alaizen, alaise, rhum, barbuda, barbut, roumbou, barbuda, passar-roun.

La barbue mesure en moyenne 30 à 50 cm une fois adulte mais peut atteindre la taille de 75 cm pour près de 8 kg. Sa forme est ovale – presque ronde. Le début de sa nageoire dorsale est très en avant de l’œil et s’arrête juste avant la gueule. Les premiers rayons sont séparés et libres près de la bouche – ce qui lui a valu son nom de « barbue ».

La barbue est présente sur l’ensemble du littoral français. Elle préfère les fonds sableux mais on la trouve parfois sur des substrats vaseux ou graveleux. Les jeunes fréquentent les côtes dans peu de fonds mais les adultes préfèrent des fonds supérieurs à 15 m. Tout comme le turbot, elle supporte très bien la faible salinité des embouchures mais on y trouvera surtout les plus jeunes sujets. 

Même si leur profil aplati est semblable, il ne faut pas confondre les poissons plats avec les raies car ce sont des espèces différentes. Les poissons plats tels que la sole, la plie, le turbot, la barbue, le flet, etc. sont des poissons osseux. Ils n’ont donc aucun rapport avec les raies qui sont des poissons cartilagineux. Les raies sont ainsi plus proches des requins car elles font partie de la classe des Chondrichthyes. L’utilisation de terme « poisson plat » pour une raie est donc erronée. 

Les vers sont des appâts de prédilection pour pêcher les plats car ils représentent une partie importante de l’alimentation de ces poissons fouisseurs fouillant les substrats meubles pour se nourrir.

Ces vers gagneront à être eschés sur un hameçon de taille 6 à 2 car la bouche des plats est généralement petite. Un modèle à hampe longue de type Aberdeen ou un hameçon à hampe courbe seront bien adaptés à la forme particulière de la gueule des plats. Cet hameçon pourra disposer d’un ou plusieurs ardillons de maintien sur la hampe afin d’éviter que le ver ne glisse et ne vienne se tasser dans la courbure. Encore ici, la couleur rouge pourra être privilégié pour le choix de l’hameçon car la pointe qui dépasse du ver ressemblera à un petit filet de sang – ce qui a tendance à attirer les plats.

Les Vers noirs ou Arénicoles sont certainement les vers les plus appréciés des poissons plats. Ces vers sont très attractifs mais restent assez fragiles. Ils peuvent être éviscérés pour une meilleure tenue dans les courants et afin de pouvoir être lancés à de plus grandes distances. Cette opération est  nommée « ébroder ». Une autre astuce est de les faire reposer dans du papier absorbant ou du papier journal. En enlevant une partie de l’humidité de la peau, ils seront ainsi plus résistants.

Certains utilisent même du fil à ligaturer fin pour enrouler de quelques tours le ver une fois que celui-ci est transféré sur l’hameçon grâce à une aiguille à escher. D’autres utilisent une astuce étonnante : ils le projettent violemment contre une surface plane (ex : planche à découper) afin qu’il se contracte et durcisse. Autant d’astuces qui font qu’une fois eschés à l’aiguille sur l’hameçon, leur tenue est alors bien meilleure.

Le Rag est un must pour la pêche des plats ! Charnu et épais, il a tendance à sélectionner les beaux poissons. Ferme, il supporte très bien les lancers longues distances. Pour encore plus de tenue, il sera conseillé de l’escher de telle manière que la tête se retrouve au niveau de l’hameçon.

Les effluves puissants du Rag attirent les plats sur de grandes distances. C’est d’ailleurs l’appât de prédilection des pêcheurs scandinaves pour rechercher les poissons plats qui sont très abondants dans leurs eaux ! Il est à noter que ce ver possède une légère phosphorescence visible par les poissons.

La Demi-dure possède une texture tendre qui est particulièrement appréciée par les plats. Une véritable friandise pour ces poissons ! Il ne faudra pas hésiter à escher plusieurs demi-dures sur la même empile afin d’avoir une bouchée durant suffisamment longtemps pour attendre un beau plat.

Retrouvez ici les différents montages exposés dans le site Normandie Appâts pour la pêche des poissons plats.

Il sera également possible d’utiliser une palette en teaser dont les éclats lumineux et les vibrations attireront sur de grandes distances les poissons plats. Vous pouvez aussi les rechercher de manière plus active « à la tirette ». Cette pêche en lancer ramené vous permettra de prospecter beaucoup de terrain.