Pêche de roche : l’astuce antiaccrochages

Publié le vendredi 12 février 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Marc en pêche de roche avec son montage antiaccrochages

 

Même en hiver et à l’aube, Marc est encore en tee-shirt !

 

L’hiver est une période propice à la pêche de roche. Marc Puig du team Normandie Appâts a donc profité début février d’une belle journée ensoleillée pour tester une astuce permettant de perdre moins de plombs en pêchant dans les milieux rocheux. Arrivé tôt sur zone alors qu’il fait encore sombre, Marc a ainsi le temps de bien installer son poste pour que tout son matériel lui tombe sous la main. Il sait qu’avec cette technique, la rapidité fait bien souvent la différence en termes de résultats. Ainsi, le lever du jour est très propice à cette pêche et le pic d’activité alimentaire des poissons de roche se situe souvent à l’aube. Il est donc très important d’être bien organisé afin de gagner un maximum de temps en action de pêche. Même s’il s’agit ici d’une pêche de loisir, Marc considère cette session comme un entraînement pour de futures compétitions et il ne laisse donc rien au hasard.

 

Le poste de Marc est bien organisé pour gagner un maximum de temps

 

Ainsi, le pêcheur dispose d’un pic avec une large encoche plastique souple permettant de poser plus rapidement sa canne sans avoir à viser. Un gain de temps appréciable ! Une petite encoche additionnelle au centre permet une parfaite circulation du fil une fois que la canne est posée – ce qui est toutefois assez rare en pêche de roche, celle-ci étant le plus souvent tenue en main par le pêcheur. Ce pic possède des peignes horizontaux (comme on en trouve sur les râteliers) afin d’accueillir les montages prêts à pêcher et, ainsi, gagner encore plus de temps. Il dispose même d’une petite tablette pour les plombs et les petits accessoires et d’une autre pour les appâts. Associé à une serviette Napa pour s’essuyer les mains (mucus de poissons ou de vers) et à un seau disposant d’une ouverture « antiévasion » pour ses prises, Marc a tout le nécessaire à portée de main pour une pêche rapide et –il l’espère – productive !

 

Le montage roche antiaccrochages de Marc Puig

 

Pour cette session, Marc utilise un montage roche constitué de 3 empiles hautes en 20/100 qui permettent de rechercher les poissons de roche dans 3 couches d’eau différentes. Celles-ci sont directement attachées au bas de ligne avec un simple nœud. Ce dernier est en 35/100 - un tel diamètre offrant une bonne rigidité structurelle qui limite les emmêlements. Ce type de montage est un classique des pêches de roche car il est simple et il ne dispose pas de beaucoup d’accessoires – le rendant donc facile à fabriquer. En effet, les accrochages étant nombreux, les pêcheurs les utilisent comme des « consommables » qu’ils changent fréquemment en raison des accrochages très fréquents en roche.

 

 

Les empiles sont juste attachées au bas de ligne par un simple nœud de chirurgien. Ainsi, le bas de ligne et l’empile sont juxtaposés puis mis ensemble en boucle. Les deux brins y sont alors passés trois fois et serrés après avoir été humectés afin d’éviter les échauffements. En coupant au ras le brin du bas, celui en position supérieure servira d’empile. En effet, dirigé vers le haut, il restera à la perpendiculaire du bas de ligne dans l’eau malgré le poids de l’esche. Les empiles sont conçues en fluorocarbone. Par rapport au nylon, ce matériau offre l’avantage d’être assez rigide et directionnel - même dans de faibles diamètres (ici 20/100). Il limite donc les phénomènes de vrillages de l’empile et évite que celle-ci se rabatte sur le bas de ligne et s’y emmêle. Les hameçons des empiles sont des modèles fin de fer ultra piquants numéro 10 à 12. Considérant cette pêche de loisir comme un entraînement à la compétition, Marc utilise ici ces tailles d’hameçons pour cibler les petits poissons si utiles pour engranger des points facilement.

Pour cette session pêche de roche, Marc a utilisé des dures rouges, des dures vertes et des demi-dures Normandie Appâts

 

Dures rouges Normandie Appâts
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Dures vertes Normandie Appâts
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En pêches de roche, Marc considère les Dures Normandie Appâts comme des appâts « tous terrains » car ils sont très polyvalents concernant les espèces touchées et ils sont assez résistants pour bien supporter toutes les conditions. « De véritables 4X4 en termes d’appâts » comme il les surnomme !

 

Demi-dures Normandie Appâts
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La demi-dure est l’appât préféré de Marc pour les petits poissons car avec sa structure très tendre, il s’écrase à la moindre pression de la mâchoire - même celle de minuscules girelles. Le pêcheur nous en parle : « À chaque touche, même la plus discrète, on est certain que le poisson est pris – y compris les plus petits. Ce ver est également idéal pour les poissons de pleine eau tels que les mulets, les oblades, les orphies, etc. »

 

 

La plombée antiaccrochages

 

Triplé de girelles sur le montage antiaccrochages de Marc !

 

Si ce montage est assez classique pour les pêches de roches, c’est surtout au niveau de sa plombée qu’il diffère de ce qu’utilisent habituellement les pêcheurs. En effet, plutôt qu’un plomb seul, Marc a ici choisi de tester de petits plombs grenailles juste pincés en bas de bas de ligne.

 

Chevrotines fendues super doux Lemer

 

Il utilise ainsi des plombs doux qui offrent l’avantage de moins abîmer le fil et qui s’ouvrent ou se ferment très facilement. Disponibles en grammages de 1 à 15 g, une simple boîte suffit amplement pour toute une journée de pêche. Pour cette session, Marc a uniquement utilisé des chevrotines de 7 g. Et le moins qu’on puisse dire est que ce lestage a bien fonctionné lors de son test puisqu’il n’a pas accroché une seule fois dans un secteur pourtant très encombré ! Cette plombée en chapelet (ou plombée étalée) offre en fait de multiples avantages pour toutes vos pêches de roche :

 

  • Le montage à plomb perdu

 

Le principal avantage de cette succession de chevrotines est de permettre d’éviter les accrochages si fréquents en milieu rocheux. En effet, ces petits plombs étant juste pincés au bout du bas de ligne, le ou les plombs qui seraient coincés coulissent du fil quand vous tirez pour vous dégager. En s’éjectant sous une traction continue, vous évitez d’avoir à casser et vous pouvez ainsi récupérer votre montage. Il est très rare que tous les plombs accrochent en même temps et il suffit généralement de rajouter un ou deux plombs pour retrouver le lestage de base.

 

  • Accrochages réduits

Jolie girelle prise à la dure Normandie Appât par Marc avec son montage antiaccrochages

 

De même, les chevrotines offrant une section beaucoup plus faible qu’un plomb classique, ce chapelet se faufile bien plus facilement entre les obstacles (failles, trous, algues, etc.) et accroche donc beaucoup moins qu’une plombée classique. De même, en distribuant le poids sur une plus grande longueur et en étant souple, cette plombée étalée a tendance à épouser les reliefs du fond. Elle s’enfonce moins profondément dans les failles ou dans les algues et elle passe donc beaucoup mieux au-dessus des obstacles. Les accrochages sont notablement réduits et elle est ainsi bien plus facile à extirper des zones encombrées.

 

  • Une sonorité attractive

 

En percutant les rochers, ces petits plombs en chapelet produisent également une sonorité aiguë. En effet, en interaction constante avec leur biotope, les poissons sont naturellement curieux. Ce tintement correspond en fait à des vibrations hautes fréquences qui ont la particularité de les attirer sur de grandes distances. Ces cliquetis correspondent en fait à ceux qu’émettent les crevettes ou aux sons clairs que produisent les pattes des crabes lorsqu’ils se déplacent sur les roches. Certains petits alevins produisent également ces sonorités hautes fréquences. Les poissons ayant l’habitude de consommer ces proies faciles sont donc attirées. Ce phénomène est bien connu des pêcheurs sous-marins qui tapotent les roches avec la flèche de leur fusil-harpon pour que les poissons se rapprochent. Les poissons nageurs qu’utilisent d’ailleurs les pêcheurs aux leurres avec succès sont également dotés de billes bruiteuses. Ce chapelet de plomb n’est donc pas uniquement antiaccrochages : il attire également les poissons vers les appâts et vous permet donc d’optimiser vos résultats en termes de prises. Un double avantage très intéressant pour tous les pêcheurs de roche !

 

 

Un montage antiaccrochages pratique et ultra efficace !

 

Carton plein pour Marc avec deux girelles et un beau crénilabre commun pris à la dure

 

Dès le premier test sur le terrain de son montage antiaccrochages, Marc a vraiment été étonné de l’efficacité de ce système. Ainsi, alors qu’il pêchait dans une zone très encombrée, le pêcheur a multiplié les prises de poissons de roche sans jamais avoir à casser sa ligne. Il nous livre ici ses impressions :

 

Avis de Marc Puig, membre du team Normandie Appâts :

 

Marc présentant un joli crénilabre commun (nommé également rocaou dans le sud de la France)

« Voulant tester une plombée en chapelet avec des chevrotines pincées en bas du bas de ligne, je suis allé dans une zone réputée comme un « cimetière à plombs » par les amateurs de pêche de roche. Et en près de 4 h de pêche, je n’ai jamais eu à casser ma ligne. Les deux seuls accrochages que j’ai eus n’ont pas été dûs au plomb. Le premier était un hameçon planté dans une roche qui m’a contraint à casser une empile mais j’ai récupéré montage et plombs. Le second était dû à des algues et encore ici, seul l’hameçon avait accroché. Le montage ayant pénétré peu profondément dans l’herbier, je n’ai pas eu à tirer trop fort pour récupérer mon montage. Cette plombée étalée antiaccrochages n’a rien changé à ma technique de pêche et j’ai même gagné beaucoup de temps en l’utilisant. Je la recommande vraiment à tous les pêcheurs de roche. »

 

La mendole fait partie des multiples espèces prises en pêches de roche

 

L’avantage de cette astuce n’est pas uniquement d’être très pratique ou de faire gagner du temps. En effet, le pêcheur responsable soucieux de l’environnement appréciera surtout sa capacité à réduire notablement la masse de plomb laissé au fond de l’eau. Ce métal est toxique pour le biotope aquatique et la faune sous-marine – et par conséquence les poissons et les êtres humains qui les consomment ! Ainsi, lors d’une simple compétition de roche, chaque pêcheur perd jusqu’à plus d’une dizaine de plombs de 40 à 80 g dans la journée. Un concours réunissant plusieurs dizaines de compétiteurs, imaginez la masse de plomb laissée dans l’eau ! 
Mais même un pêcheur seul pratiquant les pêches de roche ou la calée de nombreuses fois par an perd lui aussi un très grand nombre de montages. Additionnés, plombées, fils, rolling ou agrafes représentent alors un budget conséquent mais surtout une pollution qu’un amoureux de la nature cherchera à éviter. Cette astuce du montage antiaccrochages vous permettant de perdre beaucoup moins de plomb et de montages dans la mer n’est pas seulement économique… Elle est également écologique !