La pêche à la palangrotte est une technique permettant de pêcher au mouillage des petits poissons de roche (girelles, serrans, labres, sars, daurades, pageots, sparaillons, veirades, etc.). Ces prises sont traditionnellement destinées à réaliser la traditionnelle « soupe de poissons » ou encore accompagnées d’espèces plus nobles pour faire la bouillabaisse. Cette technique est généralement pratiquée avec des cannes dont le scion est ultrasensible. Celui-ci est multicolore pour une meilleure visibilité face aux reflets de la surface de l’eau. Cette buscle est généralement conçue en fibre de verre ou en fibre de carbone pleins afin de pouvoir détecter les touches les plus fines des petits poissons de roche. Cette pêche est si simple qu’elle peut se pratiquer à tous niveaux et à tous âges - des enfants aux pêcheurs adultes les plus confirmés. Ainsi, le membre du team Normandie Appâts Mathieu Courtin a dernièrement invité son oncle accompagné de ses 3 fils à faire une sortie palangrotte sur son bateau. De quoi profiter des beaux jours en famille tout en s’amusant !

Les montages palangrotte « classiques » sont généralement considérés comme du « consommable » ne servant que pour une sortie ou même quelques heures. Une fois utilisé, les accessoires en métal sont récupérés et le reste est simplement jeté (agrafes, hameçons, etc.). Ainsi, un montage « soupe » conventionnel est réalisé avec des nœuds de chirurgien. Mais l’absence d’accessoires permettant la rotation des empiles (ex : perles clipots, rolling, etc.) fait que celles-ci vrillent rapidement en cas de trop forts courants. De son côté, le montage palangrotte de Mathieu est réalisé avec des nœuds « drooper loop » - ce qui lui confère de multiples avantages. Ainsi, chaque empile est constituée d’une ligne qui est doublée. Cette « boucle potence » limite donc les risques d’emmêlements ou de vrillages dans les courants. L’autre avantage est que la boucle est parfaitement perpendiculaire car les spires en haut et en bas d’un nœud « drooper loop » rigidifient cette partie. Cette partie de ligne doublée servant d’empile est donc plus directionnelle et elle vrille beaucoup moins dans les courants. L’ultime avantage de ce montage est qu’il ne nécessite qu’un seul morceau de nylon et qu’avec un peu de pratique, il se réalise en très peu de temps. Un montage aussi malin que pratique !

1 : Réalisez une boucle.
2 : Faites passer le fil dans la boucle.
3 : Continuez à faire passer le fil dans la boucle 3 à 4 fois en enroulant dans le même sens. 
4 : Écartez la petite boucle centrale et faites-y passer le fil de la grande boucle.
5 : Ajustez la taille de la boucle ainsi formée à votre convenance et serrez progressivement (humidifiez pour éviter tout échauffement). Votre nœud est réalisé !
Avec l’expérience, ce type de nœud se réalise facilement et très rapidement. Pour ce montage, la longueur de la boucle sera de 3 à 5 cm mais vous pouvez l’allonger à votre convenance (c’est-à-dire jusqu’à plus d’une quinzaine de centimètres de long). L’hameçon à œillet sera bien sûr préalablement enfilé sur la ligne avant la réalisation du nœud. Le faire passer dans la petite boucle avant de serrer le nœud sera la phase la plus délicate.

L’autre originalité du montage palangrotte de Mathieu est l’utilisation d’hameçons à hampe longue très fin de fer en taille 10 à 12. Nommés également Aberdeen, ces hameçons offrent de multiples avantages pour la pêche de la soupe. Ainsi, leur premier atout est qu’en choisissant des modèles très fin de fer comme le fait Mathieu, ces hameçons s’ouvrent facilement sous une pression continue en cas d’accrochage. La palangrotte se pratiquant dans les zones rocheuses encombrées (pierres, algues, etc.), pouvoir récupérer son montage en cas d’accroche est un véritable avantage ! Cette hampe longue limite également les coupes au niveau de la ligne par des poissons à forte dentition (ex : sparidés). Grâce à leur tige longue, les hameçons Aberdeens permettent aussi d’escher à la main plus facilement et plus rapidement le morceau de ver. Cette tige longue facilite enfin le décrochage du poisson. Avec 3 empiles à escher ou à décrocher, c’est autant de temps de pêche de gagné !

Lorsqu’on pêche des petits poissons de roche, il est conseillé de découper vos vers au fur et à mesure aux ciseaux en petits tronçons d’environ 1 à 2 cm pour correspondre à leur gueule étroite. Nous vous conseillons de prévoir plusieurs boîtes par personne pour une session palangrotte car ces petits poissons sont voraces. Lors de cette session pêche à la palangrotte, Mathieu a utilisé ces vers Normandie appâts :

La Dure est un classique incontournable pour la pêche à la palangrotte car il est assez ferme pour offrir une bonne tenue à l’hameçon – même coupé en petits tronçons. Son avantage est qu’il est très attractif sur un maximum d’espèces !

La Demi-Dure est bien adaptée aux plus petits poissons de roche (ex : girelles) ou aux poissons méfiants car sa structure très tendre s’écrase facilement lors de la prise en gueule par le poisson. Cela permet donc d’optimiser votre ferrage en libérant plus efficacement la pointe de votre hameçon.

Mathieu est sorti pêcher à la palangrotte sur son bateau accompagné de son oncle avec ses 3 enfants. À 8 ans, Eliot est le plus jeune. Plus âgé, Gaspard a 13 ans et Anthony l’ainé a 16 ans. Pour donner encore plus de piment à cette sortie palangrotte, Mathieu a décidé de faire une compétition amicale entre les adultes (lui et son oncle) et les 3 enfants. Tous ceux qui connaissent Mathieu reconnaîtront bien là son esprit compétiteur !

Les jeunes commencent très fort et prennent rapidement de l’avance dans ce qu’ils nomment eux-mêmes une battle. Malgré son jeune âge, Eliot enchaîne les poissons tout seul sous l’œil ravi de son père. C’est bien la preuve que la palangrotte est une technique accessible même aux plus jeunes !

Juste à ses côtés, l’ainé Anthony réussit à pêcher un superbe serran écriture à la Dure. Avec la présence de posidonie sur le secteur, Mathieu avait placé une perle flottante sur les empiles supérieures de son montage. Une bonne astuce pour présenter l’appât au-dessus des herbiers que le membre du team Normandie Appâts vous conseille de reproduire dans cette situation.

Compétiteur dans l’âme, le double champion de France Mathieu Courtin donne son maximum pour tenir au score. Bien sûr, cela ne l’empêche pas d’aider ses cousins germains. Et bien évidemment, son oncle fait d’ailleurs de même avec bienveillance.

À la proue du bateau, Anthony doit être sur une tache de posidonie car il réussit à pêcher de gros labres. Autant de beaux poissons qui pèseront lourd dans la balance quand la pesée sera faite. Arrivés au terme de la matinée, les comptes sont faits par Mathieu – le compétiteur étant habitué à ce type de calcul. Et le score est sans appel : les enfants ont gagné. Comme Mathieu et son oncle pouvaient s’y attendre, les 3 frères s’en donnent à cœur joie durant tout le trajet de retour. Les jeunes se moquent d’eux en déclarant avoir gagné contre « les vieux ». Les adultes acceptent bien évidemment de bonne grâce les moqueries des enfants. Car en tant que parents, ils savent qu’ils ont partagé des moments qu’eux et les enfants n’oublieront jamais. Et c’est bien le propre de cette pêche accessible à tous que de pouvoir réunir toutes les générations d’une famille pour passer du bon temps ensemble en pleine mer.