Pêche au vif du bord en téléphérique avec Marc Puig

Publié le vendredi 9 septembre 2022 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Magnifique tassergal de 4,6 kg pris au vif par Marc Puig !

 

Pêche au vif sur une plage camarguaise

 

Habitué depuis de nombreuses années à pêcher les liches au vif en Espagne, Marc Puig a décidé d’aller en Camargue pour tenter sa chance. De nombreux commentaires de pêcheurs sur les réseaux sociaux lui ont indiqué une plage où des chasses de ce grand pélagique se déroulaient. Avec sa conjointe Manon et son ami Joël, ils ont décidé d’arriver de nuit. Cela leur permettra ainsi éviter les chaleurs caniculaires de ce mois d’août 2022 pour se rendre sur ce spot nécessitant plus de 30 mn de marche. Ils pourront également avoir le temps de prendre des vifs et d’organiser au mieux leur poste sans subir les chaleurs étouffantes. Et même si les liches ne mordent habituellement qu’au lever du jour et dans la journée, il y a toujours la possibilité de faire d’autres prédateurs chassant de nuit (ex : tassergals, raies, etc.).

 

 

Le montage de surface nocturne de Marc Puig

 

Le montage de surface nocturne de Marc Puig

 

Afin de faire des vifs rapidement, Marc fait confiance à son montage de surface nocturne. Il est spécifiquement conçu pour pêcher les poissons mangeant en pleine eau la nuit tels que les sévereaux, les oblades, etc. Ce montage est semblable à celui qu’il utilise pour les mulets mais il remplace les pop-ups par des perles flottantes autobloquantes phosphorescentes. Marc les associe à un plomb qui est lui aussi phosphorescent afin d’attirer les poissons vers les appâts sur de grandes distances dans la pénombre de la nuit. Ces accessoires lumineux sont rapidement rechargés en lumière par la barre de leds UV qu’il a installé sur son chariot pour une efficacité maximale. Le montage de Marc est constitué de 3 empiles en fluorocarbone d’1 m en 16/100 – ce diamètre permettant une discrétion maximale face à des poissons méfiants. Ces empiles sont maintenues sur le bas de ligne par des mini perles clipots rondes. Celles-ci sont bloquées avec des micro-perles collées - l’ensemble assurant ainsi une parfaite rotation multidirectionnelle de l’empile. Simple, fonctionnel et…très efficace !

 

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Avec son montage, Marc cible en priorité les sévereaux qui sont d’excellents vifs car ils sont très attractifs et surtout très résistants. Et comme pour le mulet, un des meilleurs appâts pour le pêcher reste la Demi-Dure Normandie Appâts ! Ses effluves attirent les sévereaux sur de grandes distances. Ce poisson apprécie également beaucoup sa structure tendre et très sapide. Cet appât permettra également de prendre d’autres poissons tels que l’oblade ou encore au lever du jour des orphies et des mulets. Cette nuit-là, Marc prendra aussi plusieurs bogues mais ceux-ci ont fait de piètres vifs qui n’ont résisté que quelques dizaines de minutes. Il vous déconseille donc d’utiliser ces poissons comme vifs du bord.

 

Montage vifs en téléphérique de Marc Puig

 

Alors qu’il continue à pêcher des sévereaux, Marc place 2 autres cannes destinées cette fois-ci à la pêche de beaux carnassiers. Le montage vif en téléphérique qu’il utilise est aussi simple qu’efficace ! Ses moulinets sont garnis en direct de nylon de fort diamètre (50/100) afin de pouvoir combattre de beaux prédateurs tels que les liches, les gros tassergals, etc.

 

Marc utilise un plomb grappin à branches en laiton

 

Le principe de ce montage téléphérique est d’une grande simplicité ! Une fois le plomb directement attaché à la ligne, celui-ci est envoyé à quelques dizaines de mètre du bord. Marc utilise ici un plomb grappin à branches en laiton. Par rapport à un plomb débrayable, celui-ci tient mieux en place et permet donc de mettre une plus grande tension dans la ligne.

 

Marc attache l’empile coulissante sur la ligne

 

Le plomb en place, Marc attache directement l’empile sur la ligne grâce à l’agrafe. Juste sorti du vivier et bien vivant, le vif a été installé sur le montage stewart quelques secondes auparavant. Les hameçons 5/0 ont été plantés juste sous la peau du dos de cette orphie au niveau de la deuxième dorsale. Ainsi esché par l’arrière, le poisson aura ainsi tendance à nager vers le large.

 

Sur cette plage très plate, Marc aide l’empile avec le vif à coulisser sur les premiers mètres

 

Marc lève sa canne et tend sa ligne

 

Le vif une fois dans l’eau, il lève sa canne aussi haut qu’il le peut et tend son fil afin de mettre plus d’angle à la ligne. Il favorise ainsi le coulissement de l’empile et aide le poisson à s’éloigner.

 

Le principe du montage vif en téléphérique

 

Il est important que le fil soit bien tendu car cette plage offre une faible déclivité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’a lancé qu’à quelques dizaines de mètres du bord. En lançant trop loin, l’angle du fil avec la canne serait trop faible pour que l’empile avec le vif coulisse jusqu’à une bonne distance. Sur des plages à faible pente, il préfère donc des lancers courts afin d’avoir un angle suffisant. Au bord, les prédateurs chassant dans de très faibles profondeurs, le membre du team Normandie Appâts vous déconseille ainsi de rechercher de grandes distances de lancer.

 

La canne est placée sur un pique haut

 

Marc dispose alors sa canne sur un pique haut puis il tend bien sa ligne – toujours dans le but d’avoir un angle aussi prononcé que possible. Le vif bien en place, il n’a plus qu’à s’occuper de placer un autre vif sur sa seconde canne.

 

Magnifique tassergal de 4,6 kg pris par Marc Puig !

 

Les amis ont passé la nuit à attendre un départ sur une des cannes à vifs mais aucun prédateur ne s’est manifesté. L’aube se lève - et avec elle l’espoir que les carnassiers rentrent enfin en chasse. Les vifs sont rapidement changés par des poissons plus frais et le résultat ne se fait guère attendre. En peu de temps, Marc encaisse un gros rush vers le large. Sa canne pourtant forte plie sur toute sa longueur et son frein hurle sous la puissance du départ. C’est du beau poisson ! Alors qu’il combat, le pêcheur constate uniquement des remous en surface. Le tassergal étant un poisson à la défense très aérienne, il pense donc tenir une liche. Le poisson est finalement échoué et Marc est très étonné : il s’agit bien d’un tassergal. Et c’est même un beau spécimen puisqu’il fait 4,6 kg !

 

Ce tassergal a eu une défense très aérienne !

 

Après la séance photo, Marc remet donc immédiatement un vif sur la canne. Les poissons sont décidément très actifs au lever du soleil puisque 10 minutes après, il a un nouveau départ. Ayant déjà fait un beau poisson, il laisse le combat à son ami Joël. Et le pêcheur a eu de quoi se faire plaisir puisque contrairement au premier tassergal, ce prédateur n’a cessé de sauter hors de l’eau durant tout le combat. L’impression de combattre un tarpon sur les côtes françaises est un des plaisirs de pêcher ce poisson ! Mais cette défense aérienne est néanmoins périlleuse pour le pêcheur car les risques de décrochages sont nombreux si on tente de le brider. Joël prendra donc tout son temps pour le fatiguer et l’échouer. Une fois pesé, ce tassergal s’avère un peu plus petit que le premier mais il s’agit néanmoins d’un très beau poisson : 2,2 kg !

 

Joël (l’ami de Marc) avec un tassergal de 2,2 kg pris au vif

 

Alors que Joël pose pour la photo, les amis savent qu’ils « ont déjà fait pêche » comme on dit !

Marc avec les deux tassergals pris avec son montage vif en téléphérique !

 

C’est au tour de Marc de poser avec les 2 tassergals pris avec son montage vif en téléphérique. Cette matinée prouve en tous cas que ce montage qui lui a permis de prendre beaucoup de beaux poissons en Espagne fonctionne également très bien en France ! Nous vous montrerons d’ailleurs dans de futurs articles les multiples prises de beaux spécimens que Marc a pu prendre grâce ce montage. Vous serez surpris de son efficacité !

 

La terrible dentition d’un gros tassergal : attention aux doigts !

 

Le tassergal (Pomatomus Saltatrix) est un prédateur pélagique qui peut atteindre la taille d’1,30 m pour plus de 14 kg. Ce carnassier de plus en plus présent en Méditerranée offre la particularité de posséder une dentition hyper tranchante. Ainsi, il n’est pas rare que des pêcheurs en surfcasting ramènent des prises dépassant le kilo qui ont été coupées en deux ! Nous vous conseillons donc d’être très prudent lorsque vous manipulez ce poisson. Faites aussi très attention à l’extérieur de sa mâchoire ou à ses opercules car ils sont également très coupants. Marc utilisait du 100/100 en empile autant pour la liche que pour le tassergal. En effet, dans de tels diamètres, le fluorocarbone s’avère assez résistant à l’abrasion pour résister à la terrible dentition d’un tassergal. À l’usage, ce matériau transparent (indice de réfraction proche de celui de l’eau) s’avère donc beaucoup plus discret que du fil d’acier et il est donc beaucoup plus polyvalent en termes d’espèces. Pour avoir pris de très nombreuses liches, des raies énormes et de très beaux tassergals avec, Marc vous recommande donc vivement d’employer comme lui du fluorocarbone en 100/100 pour réaliser vos empiles à vifs !

 

Note de Normandie Appâts :
Vous noterez que le tassergal ne fait pas partie des poissons ayant une taille minimale de capture et qu’il n’est pas nécessaire d’effectuer un marquage de la queue pour sa conservation (ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale).