Ombrines et bars mouchetés d’Aquitaine

Publié le vendredi 12 mai 2023 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Belle ombrine prise à l’Américain par Julien !

 

Mathieu Courtin avec son ami Julien partent pêcher sur cette plage du sud-ouest !

 

Lors de son séjour à Hossegor dans le sud-ouest chez Julien Andrillon, Mathieu Courtin du team Normandie Appâts a eu l’occasion d’aller pêcher avec son ami sur les plages d’Aquitaine. Une bonne occasion de passer du bon temps avec ses amis et de pêcher des poissons qu’il ne prend pas en Méditerranée ! Parmi les nombreux poissons qu’ils ont pêchés ensemble, Julien a eu ainsi la chance de toucher du bar moucheté et de l’ombrine. Mathieu nous fait ici le compte rendu du montage et des appâts que son ami a utilisés.

 

Montage empile haute avec rolling triple de Julien

 

Pour ses pêches dans les vagues, Julien utilise avec succès un montage qu’il a spécifiquement créé pour cet environnement et ces conditions agitées. L’empile est en position très haute puisqu’elle est placée à 250 cm du plomb sur le corps du montage. Cette hauteur permet en effet de s’assurer que l’appât soit bien présenté en pleine eau malgré l’angle réduit de la ligne causée par la distance entre la canne et le montage. Afin qu’il soit bien au-dessus du fond, Julien rajoute même une perle flottante autobloquante ovale Sunset (7 X 15 mm). Sa flottabilité très élevée allège ainsi l’esche de façon considérable – même en utilisant de belles bouchées. La présentation de l’appât est ainsi plus naturelle car celui-ci bouge dans les courants et la perle blanche servant aussi de teaser rajoute encore à son attractivité.

 

 

Pour ce montage, Julien utilise un hameçon droit qu’on nomme « aberdeen » (5013 BN Sunset). Ce type d’hameçon a la particularité d’avoir un œillet droit, une hampe longue, une large courbure et une pointe parallèle à la hampe. Ce grand classique du surfcasting permet d’avoir une excellente présentation du ver. Il contribue également à un meilleur auto-ferrage grâce à sa hampe longue qui crée un point d’appui lorsque le poisson mord. Ce type d’hameçon est ainsi particulièrement efficace dans les courants et les vagues - comme on en rencontre souvent en Aquitaine.

 

Astuce anti-vrillages avec utilisation d’un rolling triple

 

Mais le secret de ce montage réside en fait surtout dans le système original de fixation de l’empile. Les courants et les vagues étant très puissants en Atlantique, ceux-ci ont tendance à la faire vriller rapidement. C’est d’autant plus le cas avec une empile haute car elle est très exposée aux flux marins et à la houle. Julien l’attache donc à un rolling triple maintenu en place entre deux nœuds de ligature collés. Des perles intercalées entre le rolling et les nœuds assurent une excellente circulation axiale. De même, le rolling triple offre une bien meilleure rotation de l’empile que si elle était maintenue par un rolling simple. Un petit morceau de gaine silicone insérée en force sur la première section du rolling contribue à écarter l’empile du corps du montage. Ce système de fixation limite ainsi considérablement les problèmes de vrillages et les emmêlements dans les courants. Un montage fonctionnel, malin et surtout…très efficace !

 

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Lors de cette session, bars et ombrines ont été pêchés avec de l’Américain. Également nommé « ver de sang », il a la particularité d’avoir une hémoglobine qui diffuse de puissants effluves olfactifs que les poissons repèrent de loin – même avec de forts courants et des vagues. Ce ver est très polyvalent puisqu’il intéresse aussi bien les poissons benthiques et fouisseurs (ex : ombrines, marbrés, etc.) que les poissons évoluant en pleine eau (ex : bars francs, bars mouchetés, etc.).

 

Julien avec un bar moucheté pêché au ver Américain sur son montage à empile haute

 

Au cours de cette sortie surfcasting, Mathieu a ainsi pu prendre Julien en photo avec du bar moucheté – un poisson emblématique des plages aquitaines ! Pour le membre du team Normandie appâts, avoir l’occasion de pouvoir pêcher avec ses amis des espèces endémiques à l’Atlantique telles que celle-ci est toujours intéressant.

 

Les bars mouchetés de moins de 30 cm doivent être libérés

 

Réglementation concernant le bar moucheté :

 

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar moucheté (Dicentrarchus punctatus) est de 30 cm en Mer du nord, Manche et en Atlantique. Toute prise de taille inférieure devra être relâchée dans les meilleures conditions possibles. Vous noterez que le bar moucheté ne fait pas partie des poissons devant être marqué par l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. Retrouvez toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel : 
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000041553508/2020-02-10/

 

Julien avec une jolie ombrine prise à l’Américain

 

Lors de cette session avec Mathieu Courtin, Julien a également eu la chance de pêcher une belle ombrine – un autre poisson emblématique du sud-ouest ! En fait, cette espèce n’est pas endémique à l’Atlantique puisqu’on en trouve également en Méditerranée. Mais sa population est par contre beaucoup plus abondante sur les plages Aquitaine. Ainsi, Mathieu a eu la chance de prendre de beaux spécimens en Méditerranée (dont un spécimen de 4 kg !). Mais il faut reconnaître que ce poisson est bien plus rare en Méditerranée. Une bonne occasion pour Mathieu de nous rappeler tout ce qu’il faut savoir sur ce poisson magnifique !

 

Ombrine– Umbrina cirrosa (Gravure de 1862 - libre de droits)

Nom scientifique : Umbrina cirrosa
Famille : Sciaenidae (sciaenidés)
Noms communs : Ombrine, ombrine côtière, ombrine commune, ombrine de sable, ombrine véritable, oumbrino (provençal), verrue (sud-ouest), daïne (Var)

L’ombrine est un poisson pouvant peser plus de 12 kg et qui peut dépasser le mètre.
Il est facilement reconnaissable par sa magnifique livrée grise argentée marbrée de stries obliques jaunes dorées avec des irisations bleutées. Il présente aussi une large tache noire sur le bord de son opercule. On peut également le reconnaître par sa mâchoire prognathe (mâchoire inférieure sous la tête) dotée d’un barbillon mentonnier lui permettant de mieux repérer sa nourriture dans le sable. C’est une espèce carnassière et fouisseuse qui cherche sa nourriture sur les fonds meubles de type sablo-vaseux. Ce poisson se nourrit ainsi de vers, de crustacés, de petits mollusques ou encore de coquillages. Ce poisson ne doit pas être confondu avec l’ombrine bronze (Umbrina canariensis) dont le corps est très foncé (de couleur…bronze !) et qui ne possède pas de barbillon – ce qui rend les deux espèces facilement identifiables.

 

L’ombrine est un poisson magnifique qui mérite d’être préservé

 

L’ombrine ne bénéfice malheureusement pas d’une taille minimale réglementaire de capture – ce qui est étonnant ! Étant donné sa rareté sur nos côtes, il est donc vivement recommandé de libérer les poissons juvéniles. Ainsi, le pêcheur sportif respectueux de la ressource aura à cœur de préserver la pérennité de cette espèce en relâchant systématiquement les plus jeunes sujets (moins de 40 cm) car à cette taille, ceux-ci ne se sont pas encore reproduits.