Loups de Camargue avec Mathieu Courtin

Publié le vendredi 17 mai 2024 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Mathieu avec un beau loup pris en surfcasting avec du Ver de chalut Normandie Appâts

 

Les plages de Camargue sont très plates et offrent de faibles profondeurs

 

Pour la pêche du bar en surfcasting, Mathieu apprécie particulièrement les plages à pentes douces telles que celles qu’on peut en trouver en Camargue. En effet, la faible hauteur d’eau fait que les vagues s’y forment plus rapidement. Le loup aime ainsi les eaux agitées car il peut y glaner la nourriture en suspension et y chasser tout à son aise. Il profite alors des coups de mer dont les puissants courants ainsi que les vagues dessablent de nombreux apports nutritionnels (vers, coquillages, crustacés, etc.) et déstabilisent les poissons fourrage. Le fort taux d’oxygène dissous l’aide à affronter les courants et l’écume le camoufle également à la vue de ses proies.

 

Un bon poste à loups en Camargue

 

Les plages à très faibles déclivités formées par les alluvions d’un estuaire sont ainsi d’excellentes zones pour pêcher ce prédateur en surfcasting. Ces secteurs sont très riches en vie et le loup étant euryhalin (poisson supportant très bien l’eau douce), il peut même remonter le cours d’eau pour se nourrir. Certaines de ces plages possèdent même parfois des marches distinctes avec des plateaux sableux de très faibles fonds situés très loin du bord. Mathieu connaît parfaitement ces zones pour y avoir pêché un très grand nombre de loups !

 

Montage empile libre avec circle spécial bars de Mathieu Courtin

 

Le membre du team Normandie Appâts utilise un montage très particulier pour pêcher le loup puisque son originalité est de posséder une empile totalement libre et non fixe comme c’est habituellement le cas. Grâce au rolling laissé sans attache, l’empile bouge en effet librement sous l’action des courants. L’avantage est ici d’avoir une présentation de l’appât bien plus naturelle, - et donc beaucoup plus attractive pour les bars. L’empile n’est retenue qu’à chacune des extrémités, ce qui lui donne donc une large amplitude (2,5 m : la longueur totale du bas de ligne). Grâce aux stop floats, il est même possible de régler le débattement de l’empile et de raccourcir cet espace en fonction des vagues ou des courants. Cela permet de s’adapter immédiatement aux conditions afin d’éviter les problèmes d’emmêlements ou de vrillages de l’empile. En haut et en bas du montage, notez que Mathieu utilise de grosses perles pour protéger les nœuds de raccord des chocs répétés qui pourraient les fragiliser.

 

Hameçon circle hook

 

L’autre atout de cette empile libre est que le poisson ne sent aucune résistance quand il prend l’appât en gueule. Il a donc tendance à beaucoup mieux l’avaler. Ce n’est que lorsqu’il repart appât en gueule que l’empile se retrouve en butée. Grâce au circle hook, il se ferre alors tout seul – ce qui rend ce montage parfaitement auto-ferrant ! Par mer agitée avec des vagues, c’est un réel avantage car la lecture des touches est alors délicate et savoir quand ferrer s’avère difficile. Mathieu vous recommande d’utiliser un circle hook en taille 1 à 2/0 car le loup possède une large gueule. Ainsi, l’ouverture sera assez large pour bien enrober la lèvre du prédateur et faire que la pointe se plante avec efficacité.

 

appat-ver-de-chalut
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Ver de chalut Normandie Appâts

 

Le Ver de chalut Normandie Appâts est d’une impressionnante efficacité sur le bar et notre compétiteur lui fait entièrement confiance. Ce ver large et charnu mesure de 25 à 50 cm et peut être utilisé en tronçons. En effet, l’intérêt de ce ver est de posséder des sucs extrêmement iodés et sapides. La puissance de ses effluves est telle qu’ils attirent les loups sur des distances considérables – ce qui est un réel avantage pour les pêches de nuit ou avec une très faible visibilité (eaux mâchées). Même lors de conditions très agitées avec de forts courants, des vagues et du ressac, ce ver a la propriété de se faire repérer de très loin par les poissons grâce à sa senteur ultra puissante. Coupé en morceaux, ce grand ver permet de nombreux eschages – ce qui le rend plus économique qu’on ne le pense. Mathieu vous conseille de proposer de beaux morceaux de 10 à 15 cm car le loup apprécie les belles bouchées. Ce ver a la réputation justifiée de sélectionner de beaux spécimens.

 

appat-ver-americain
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Vers Américains Normandie Appâts
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Pour pêcher le loup, Mathieu apprécie aussi particulièrement l’Américain Normandie Appâts. Ce ver est long et il possède une forte section. Bien esché à l’aiguille, c’est donc une bouchée conséquente bien adaptée aux loups qui possèdent une grande gueule. Ce ver est également nommé « ver de sang » car il est très sanguin. Cette trace olfactive libérée dans le courant est senti de loin par les poissons. Encore ici, c’est un réel avantage quand on pêche le loup par fortes conditions ou de nuit. Mathieu n’hésite pas à percer avec la pointe de son aiguille à escher son Américain afin que cette hémoglobine se diffuse encore plus dans l’eau. Cette astuce s’avère excellente sur le loup lors de coups de mer ou en présence d’eaux mâchées (ex : estuaires). En effet, l’odeur du sang se diffuse encore plus dans l’eau et attire le poisson de très loin.

 

Avec des plages à pente douce, il est souvent nécessaire de faire des lancers longues distances

 

Pour pêcher le loup en surfcasting, le membre du team Normandie Appâts Mathieu Courtin apprécie particulièrement les plages assez plates de Camargue. Ainsi, elles présentent bien souvent des plateaux sableux de faibles profondeurs où les vagues s’y forment plus facilement – ce qui est parfait pour la pêche de ce prédateur ! Une mer brassée est toujours favorable à la pêche des loups de jour car elle désensable coquillages, crustacés et vers dont ils se nourrissent. Ces poissons ont également tendance à rentrer en activité alimentaire avec la forte oxygénation de l’eau. Afin de prospecter une zone aussi large que possible, Mathieu vous recommande d’espacer vos cannes de 10 à 20 m. Les loups pouvant se concentrer sur des secteurs très réduits (trou, pente plus marquée, goulet où les courants se concentrent), vous aurez ainsi plus de chances de les trouver.

 

Au niveau linguistique, le mot loup venant du latin lupus est bien plus approprié que le terme Bar !

 

Sachez que le loup ou bar (Dicentrarchus labrax) est un prédateur qui peut peser jusqu’à plus de 12 kg et atteindre près d’1,10 m. Ce carnassier se nourrit de petits poissons, de céphalopodes (calamars, seiches), de crustacés ou encore de vers. C’est une espèce grégaire (vivant en banc). De façon étonnante, le Dicentrarchus labrax est nommé « Bar » sur les rives de l’Océan Atlantique et « Loup » en Méditerranée. C’est d’autant plus surprenant que le terme bar vient du néerlandais Baers signifiant pointes (épines). Le terme loup viendrait quant à lui du latin Lupus qui veut dire loup – les romains ayant constaté des modes de chasse en groupe similaires entre les 2 espèces. Sachant que notre langue est d’origine latine et que ce poisson est un féroce prédateur, le terme Loup est donc linguistiquement beaucoup plus approprié pour définir ce carnassier.

 

Comme tous les juvéniles de moins de 42 cm, ce bar immature a été aussitôt relâché par Mathieu – même si la maille est de 30 cm en Méditerranée.

 

Pour pêcher le bar, notez que Mathieu privilégie également l’hameçon circle hook pour relâcher les juvéniles dans de meilleures conditions (no-kill ou catch and release). En effet, un hameçon classique se plante fréquemment au fond de la gorge, créant une blessure qui condamne le poisson à terme. En se plantant systématiquement au coin des lèvres, un circle blesse beaucoup moins votre prise et celle-ci peut donc être relâchée avec l’assurance qu’elle aura beaucoup plus de chances de survivre. Par respect pour la ressource, Mathieu libère ainsi systématiquement les bars de moins de 40 cm - même si la taille légale est de 30 cm en Méditerranée. En effet, il ne faut pas oublier que le bar ne fraie qu’à partir de 40 cm et que le laisser se reproduire au moins une fois permet donc de faire perdurer la ressource.

 

Réglementation 2024 concernant le bar :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar (Dicentrarchus labrax) est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, nous retenons votre attention sur les nouvelles réglementations européennes 2024 :

  • Au nord du 48ème parallèle :
    • Du 1er février 2024 au 31 mars 2024 : no-kill obligatoire
    • Reste de l'année 2024 : quota de 2 bars par jour et par pêcheur
  • Au sud du 48ème parallèle :
    • Toute l’année : quota de 1 bar par jour et par pêcheur

Retrouvez toutes les informations disponibles sur les tailles minimales de capture des poissons dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000041553508/2024-01-09/

De même, selon l’arrêté du 30 décembre 2021 modifiant l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage. Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044807107?fbclid=IwAR1ntbi3fknwMKZfWzElNBRgKAOxbUcOKBWts0TV6FBnu6vxWptIiVaYYyU