Comme chaque année, Marc Puig d’origine ibérique passe ses vacances de Noël en Espagne. Pêcheur passionné, ce membre du team Normandie Appâts profite alors du climat très favorable pour pratiquer le surfcasting. Il pêche ainsi souvent dans une zone portuaire riche en très beaux poissons (gros maigres, énormes raies, tassergals records, etc.) où il utilise un montage conçu localement : l’Urfe long à empile libre. Mais ce jour de Noël, le vent s’est levé et a créé de beaux rideaux de vagues sur ses plages préférées. Marc a donc changé ses plans à la dernière minute et a opté pour une pêche du bar en surfcasting dans les rouleaux. Ses cannes étant déjà équipées d’Urfe long, il a ainsi décidé de les tester dans les vagues en les adaptant à ce prédateur. Il utilisera ici un corps de ligne en 26/100 avec un arraché intégré car l’absence de nœud offre l’avantage de ne pas retenir les algues dérivantes quand elles sont présentes en grand nombre par mer formée.

Le montage Urfe long à empile libre spécial bar de Marc est une déclinaison light du montage Urfe long qu’il utilise habituellement pour la pêche du maigre. Cet Urfe artisanal est initialement réalisé par les pêcheurs espagnols du club de Marc pour pêcher les gros poissons sur des substrats sablo-vaseux où le plomb s’enfonce - l’empile restant ici bien au-dessus du fond. Il permet également de pouvoir lancer à de très grandes distances un long traînard quand on pêche en surfcasting. Cet accessoire donnant une parfaite rotation multidirectionnelle à l’empile, Marc souhaite vérifier s’il est performant dans de fortes conditions en plage et qu’il évite bien les emmêlements dans ces forts courants.

Cet accessoire ingénieux est réalisé avec 40 / 50 cm de fil d’acier 100 / 150 lb avec un rolling sleevé à chaque bout – l’un pour l’attache de la ligne et l’autre pour l’agrafe du plomb. Grâce au rolling coulissant sur l’Urfe, l’empile est totalement libre, ce qui retarde également le moment où le poisson ressent le poids du plomb. Pour le bar, Marc a uniquement modifié le diamètre de son empile libre - un des nombreux avantages de ce montage étant sa grande polyvalence. L’Urfe limitant au maximum les problèmes d’emmêlement, il a choisi de conserver une bonne longueur (2 m). Réalisée en fluorocarbone 35/100, son empile laisse une plus grande liberté à l’appât dans les courants et permet ainsi d’avoir une bien meilleure présentation.

Le Bibi est un appât idéal pour la pêche du bar lors de fortes conditions. Sa peau épaisse lui donne une excellente tenue dans les forts courants et il résiste longtemps aux assauts des petits poissons indésirables. Lors de cette sortie, Marc a utilisé les plus gros modèles qu’il a pu trouver afin d’avoir une grosse bouchée. Il les a eschés sur un simple hameçon rond à palette de type « chinu » fort de fer et ultra piquant – la palette permettant un eschage plus simple et plus propre de ce ver à l’aiguille.

Pour cette session, il a également utilisé du beau calamar entier – un appât très attractif qui permet d’attendre longtemps le passage d’un poisson. Son empile était alors dotée de 2 hameçons octopus avec œillet décalé 2/0 à 4/0 montés en « stewart ». Ce type de montage en ligne permet d’optimiser les chances de bien piquer le poisson malgré un appât très charnu. L’hameçon terminal est fixe alors que celui situé plus haut coulisse afin de s’adapter à la taille de l’appât. Ce dernier peut être maintenu sur l’empile grâce à une simple ligature en nylon pour offrir un coulissement dur. Quelques tours d’élastique fin autour de l’appât au niveau de cet hameçon tracteur permettront également un bien meilleur maintien dans les courants et éviteront que l’esche ne se tasse lors du lancer.

Pour cette session surfcasting, Marc a décidé de pêcher sur une de ses plages espagnoles préférées. Il a repéré qu’un petit ruisseau venant des terres s’y déverse dans la mer. Ce type de secteur est toujours favorable pour la pêche ! En effet, de tels cours d’eau transportent beaucoup d’alluvions et de substances nutritives qui créent lors de leur rencontre avec la mer un biotope très riche en vie. Toute cette nourriture est consommée par les petits poissons qui se concentrent dans la zone et ces derniers attirent naturellement des prédateurs tels que le bar.

Avec les pluies d’hiver, le débit de ce cours d’eau augmente et son lit s’élargit. Les plus fortes quantités d’eau douce creusent alors un bassin de déversement dans le sable. Cette vaste cavité s’étend même jusqu’à plusieurs dizaines de mètres dans la mer. Marc sait que sur cette plage très plate offrant une très faible déclivité, le creux ainsi créé est très propice à la pêche de beaux poissons. C’est dans cette zone qu’il va lancer ses montages.

Comme à son habitude, Marc a positionné ses cannes sur ses piquets « à l’espagnole » - c’est-à-dire légèrement en arrière et parfaitement parallèles. Grâce à ses piques dotés d’embouts possédant un système de fermeture par loquet métallique, il évite ainsi les risques de chute de ses ensembles ! Avec les scions qui sont exactement dans la même position et très proches l’un de l’autre, ce parallélisme rend alors la perception des touches beaucoup plus facile. En effet, en se plaçant latéralement, le plus infime décalage d’un scion par rapport à l’autre est immédiatement visible par le pêcheur. Même les touches les plus subtiles sont ainsi immédiatement repérées – y compris les touches dîtes « à revenir ». Vous pouvez ainsi vous passer de l’utilisation d’un écureuil et vous gagnez donc du temps. C’est ultra pratique !

Marc a lancé à quelques dizaines de mètres à peine dans le bassin créé par la petite embouchure. Pêcher en surfcasting ne veut pas dire pour autant qu’on pêche toujours à longues distances ! Sur cette plage très plate, la plus grande couche d’eau fait que les rouleaux de vagues y sont moins formés – rendant cette cavité facilement repérable en surface. Ces profondeurs plus importantes sont idéales pour le passage de gros poissons et Marc le sait bien ! Il est arrivé tardivement dans la matinée (10.00 h) mais toutes les conditions sont propices. En attendant la touche, il appelle son ami Walter Sarret – membre comme lui du team Normandie Appâts. Fidèle à ses habitudes, Walter a noté que le lever de lune est à 13.00 h et il lui annonce qu’il y a de fortes chances que les poissons soient actifs à partir de cette heure.

Le temps passe et alors que Marc pense à remonter une de ses lignes, il note une violente tapée dans un de ses scions. La touche est d’autant plus visible avec l’alignement parfait des blanks. Marc se saisit de la canne et ferre. C’est très lourd ! Après de forts coups de tête, le poisson effectue des rushs latéraux très puissants. Le poisson oppose toute sa masse et avec ses larges flancs, il s’appuie sur le courant durant tout le combat. Marc étant en 26/100 en corps de ligne, il prend tout son temps pour fatiguer le poisson. Après plusieurs nouveaux rushs, il réussit enfin à l’échouer sur la plage en s’aidant d’une vague. Il s’agit d’un bar – et c’est même un magnifique spécimen !

Il pèse rapidement ce magnifique poisson trophée. Au peson, le bar affiche le poids respectable de 3,250 kg ! Alors que son camarade de pêche fait les photos souvenirs, Marc lui rappelle avec amusement les prédictions de Walter concernant le lever de lune. En l’occurrence, son ami et partenaire du team Normandie Appâts avait vu juste. De quoi reconsidérer les influences bénéfiques de cet astre sur la pêche !

Marc qui souhaitait tester dans les vagues son montage Urfe long avec empile libre pour la première fois a de quoi être satisfait ! Malgré plusieurs heures de pêche à 2 cannes dans une mer démontée, il n’a subi aucun problème de vrillages ou d’emmêlements. Et la prise de ce superbe bar montre qu’il est également hyper efficace dans de telles conditions !

Le hasard a voulu que Marc pêche sa plus grosse prise de l’année durant les fêtes. Un magnifique cadeau de Noël qui restera certainement gravé à jamais dans sa mémoire !