Lors de sa dernière sortie, Marc a profité d’un coup de mer pour rechercher les sars par mer agitée. Le membre du team Normandie Appâts utilise souvent le Bibi pour la pêche du sar – qu’il soit « ligaturé à l’espagnol » ou juste esché à l’aiguille. Il apprécie particulièrement ce ver pour pêcher ce sparidé car il est généralement recherché lors de conditions agitées – voire très agitées. En effet, le sar aime les vagues et l’écume. L’avantage de cet appât est ici d’être très robuste et de parfaitement supporter les mers formées et les puissants courants.

Avec sa peau très résistante, ce ver ne peut être attaqué par le menu fretin. Seul un beau sparidé doté d’une mâchoire puissante tel qu’une daurade royale ou un beau sar pourra donc le manger. En présence de très nombreux petits poissons indésirables, ce ver permet donc de sélectionner les sparidés recherchés. Doté d’une forte section, ce ver est très charnu et résiste bien sur l’hameçon. Cet appât constitue une véritable friandise pour les beaux sparidés – dont les gros sars !

Le Bibi peut être esché directement avec une simple aiguille à vers dotée d’une cavité de chaque côté. Il est traversé de part en part avec une aiguille puis transféré sur le bas de ligne comme le fait ici Marc, - offrant ainsi un excellent maintien. Mais le membre du team Normandie Appâts a une façon bien particulière de placer son hameçon rond de type « chinu ».  Sachez dans un premier temps qu’il utilise à la base une taille d’hameçon supérieure à celle généralement utilisée. De même, il fait ressortir nettement une grande partie de l’hameçon hors du bibi – quitte même à mieux le maintenir dans cette position avec quelques tours de fil élastique à ligaturer. Avec l’hameçon de taille plus importante et une fois bien sorti hors du Bibi, l’appât n’est pas tassé dans la courbure et la pointe est bien mieux dégagée de l’esche.

Afin d’accentuer encore l’exposition de la pointe, Marc fait même ressortir l’intégralité de son hameçon rond. La palette joue alors le rôle de butée afin d’éviter que le Bibi ne recoulisse jusqu’à la courbure. Le principe est en fait le même que pour le montage au cheveu utilisé par les pêcheurs de carpes. Lorsque le poisson ouvre la bouche pour manger le Bibi, il crée en fait une aspiration. L’hameçon plus léger est ainsi aspiré avant même l’appât ! De même, l’avantage est d’avoir la pointe et la courbure de l’hameçon bien plus dégagées que si elles dépassaient juste du Bibi. L’auto-ferrage est ainsi fortement optimisé !

Pour nous montrer l’efficacité de cet eschage particulier du Bibi, Marc Puig est donc aller le tester sur les sars. Comme tous nos lecteurs le savent maintenant, le membre du team Normandie Appâts utilise encore ici son désormais célèbre montage qui lui offre l’avantage d’une extrême polyvalence et des lancers ultra longues distances. Il a ici utilisé sa variante pour le sar qui consiste juste à faire remonter les stop-floats d’1,30 à 1,60 m afin que l’appât soit présenté en pleine eau. Avec les vagues, ces sparidés se nourrissent en effet au-dessus du fond. Avec son micro rolling et ses stop floats directement sur l’arraché, le montage de Marc est simplifié au maximum. Il ne possède que très peu d’éléments et ceux-ci sont choisis dans les plus petites tailles possibles. Cela permet de gagner en aérodynamisme et donc en distances de lancer. L’exemple même que simplicité correspond bien souvent avec efficacité !

Celui-ci est directement réalisé sur un arraché conique nommé aussi « queue de rat » pour encore plus d’aérodynamisme. La mer étant très agitée et chargée d’algues lors de cette session, le membre du team Normandie Appâts a même ici choisi d’employer une « Tapered line ». Il s’agit d’un arraché conique mesurant 20 m directement relié à un corps de ligne en 20 /100. D’une longueur totale de 220 m, il est sans aucun nœud et permet donc de gagner encore en distance de lancer. En effet, même un nœud de raccord fin fait avec un arraché conique fait perdre de précieux mètres en passant dans les anneaux. Mais le principal intérêt de cette absence de nœud de raccord est bien ici d’éviter que les algues très présentes lors d’un tel coup de mer ne s’y accrochent – ce qui rendrait la ligne rapidement inopérante. L’autre avantage de cette ligne est de présenter une couleur différente tous les 25 m. Marc peut ainsi relancer à la même distance où il a enregistré les premières touches. C’est aussi pratique qu’astucieux !

Le premier sar pris avait d’ailleurs la particularité d’avoir la queue à moitié coupée mais cicatrisée depuis longtemps – ce qui montre la résistance de cette espèce. Certainement une ancienne morsure de tassergal !

Lors de son essai pour ce reportage, Marc a été malheureusement exposé à une mer très chargée de limon suite à de fortes pluies. L’eau était marron et la visibilité était donc très faible – ce qui est loin d’être favorable lorsqu’on pêche ! Marc a toutefois réussi à sortir des sars, - montrant ainsi que cet eschage est particulièrement efficace. N’hésitez pas à essayer : vous risquez d’être surpris !