Comme à son habitude, Walter a organisé sa session pêche en fonction de multiples conditions. Il a ainsi choisi d’aller rechercher la dorade royale lors de la marée montante avec un beau coefficient. Par expérience, il sait que même si les marées sont moins puissantes en Méditerranée, elles influent directement sur l’activité alimentaire de ces sparidés. Walter tient aussi compte de l’influence de la lune et il privilégie généralement le moment où elle se lève pour ses sessions. Il a ainsi souvent constaté que ces périodes étaient très favorables pour la pêche. Mais lors de cette session, le cycle lunaire ne correspondait pas à la marée. Les créneaux pêche étant rares quand on travaille et même si toutes les conditions n’étaient pas toutes remplies à ses yeux, Walter a néanmoins décidé d’aller profiter de cette matinée libre pour aller pêcher dès le lever du jour à 5.30 h. Et les événements lui montreront qu’il a bien fait !

En pêche à la calée, Walter utilise son montage fétiche qui lui a rapporté tant de belles dorades royales. Ce montage pour les pêches à la calée est ultra efficace sur ce sparidé ! Il utilise un nylon de 30/100 directement en corps de ligne dans son moulinet – les distances n’ayant que peu d’importance pour ces pêches se pratiquant à faibles distances. Coulissant, ce montage est constitué d’un petit coulisseau ou « anti-angle » transparent ou noir pour une plus grande discrétion.

Le mini coulisseau disposant d’un canal en plastique, le coulissement du fil est ainsi parfait – un réel avantage face à la dorade à la méfiance légendaire ! L’autre atout de ce coulisseau est de se mettre dans l’axe de fuite du poisson et donc de n’opposer qu’une résistance minimale quand la dorade se saisit de l’appât. Par rapport à un plomb percé, ce coulisseau offre également l’avantage de disposer d’une agrafe qui permet de changer rapidement de plombée. Il est ainsi possible de s’adapter facilement aux différentes conditions rencontrées telles que la force des courants, la profondeur, la vitesse du vent, etc.

Walter intercale devant l’émerillon une perle dure suivie d’une perle molle afin de préserver le nœud des chocs qui pourraient l’abîmer lors du lancer ou durant le combat. Vous pouvez comme ici utiliser un rolling seul pour avoir un poids minimal mais il est également possible d’utiliser un combo rolling avec agrafe pour un changement plus rapide du traînard.

Le bas de ligne wishbone est un réel avantage pour la pêche de la daurade royale avec un crabe. Il est particulièrement efficace car ce sparidé a l’habitude de croquer le crabe à plusieurs reprises avant de l’avaler. Placés en parallèle sur deux brins courts, la présence de ces deux hameçons positionnés de chaque côté du crustacé optimise les chances de bien piquer le poisson. C’est d’autant plus le cas quand la dorade devient difficile et qu’elle mange du bout des lèvres (eaux cristallines, fortes chaleurs, profusion de nourriture, etc.).

Pour son bas de ligne wishbone, Walter utilise des hameçons ronds à hampe courte n° 4 à 1. De type « chinu », ceux-ci ont une forme parfaitement adaptée à la gueule de la dorade royale. Des modèles ultra piquants et suffisamment fort de fer pour résister à la puissante mâchoire d’une dorade seront recommandés. Un bas de ligne wishbone est très simple à réaliser. Mais si vous voulez gagner du temps ou si vous souhaitez éviter d’avoir à acheter tous les éléments séparés (bobine de fluorocarbone, pochette d’hameçons), sachez que plusieurs marques en distribuent déjà montés dans des pochettes très pratiques.

Pour la traque des « belles aux sourcils d’or » à la calée, Walter a de nouveau choisi le crabe Normandie Appâts pour pêcher. Un beau crabe de 3 à 5 cm de diamètre s’avère être est un excellent appât pour cibler les plus grosses dorades royales. Le pêcheur sait en effet que seuls de beaux spécimens disposant d’une mâchoire assez puissante pour briser leur robuste carapace s’y intéresseront. C’est un réel avantage quand on est en présence de nombreux petits poissons parasites ou de dorades de petites tailles car cet appât a tendance à sélectionner les beaux sparidés.

Walter Sarret nous montre dans cette vidéo que le crabe esché avec ce bas de ligne wishbone reste bien vivant – ce qui le rend d’autant plus attractif pour les dorades :

Certains pêcheurs coupent ou arrachent une partie ou la totalité des pattes du crabe afin d’éviter que celui-ci n’aille se cacher sous une pierre ou dans les algues. De son côté, Walter préfère laisser les pattes pour que le petit crustacé continue à bouger sur le fond. En évoluant ainsi au bout du bas de ligne qui peut mesurer jusqu’à près de 2 m, son rayon d’action est plus important qu’un appât inerte. Les dorades royales étant de véritables prédatrices de ces petits crustacés, celles-ci sont attirées visuellement par cette activité. Le bruit des pattes du crabe sur la roche est également perçu par ces sparidés. Ces vibrations hautes fréquences couvrent de grandes distances dans l’eau et les dorades royales les ressentent sur leur ligne latérale de très loin. Walter préfère donc un crabe bien actif car il est beaucoup plus attractif pour ces sparidés. Afin d’éviter que celui-ci ne se camoufle pour se protéger, il récupère juste son montage d’un ou deux tours de manivelle régulièrement. Encore ici, une stratégie pêche réfléchie à l’avance fait régulièrement la différence en termes de résultats !

Walter récupère fréquemment son montage pour voir si son appât est toujours intact. Et il fait bien puisque dès le premier ramené, il constate que son montage n’a plus de crabe. Pire encore : un de ses hameçons a été complètement écrasé. Pourtant très solide, il a été définitivement tordu sous la pression énorme de la gueule d’une dorade royale. C’est dire la puissance de la mâchoire de ces sparidés !

La matinée passe mais les touches sont vraiment timides. Alors qu’il vient de ramener à nouveau un de ses montages peu après, Walter découvre encore un de ses crabes complètement déchiqueté par la forte mâchoire d’une dorade royale. Elles croquent ces crustacés avec tant de finesse qu’elles ne se piquent pas malgré l’utilisation d’un wishbone. Walter en est déjà à près de 8 crabes broyés sous la redoutable dentition de ces sparidés sans même qu’il ait pu voir la touche ! Les poissons mangent vraiment du bout des lèvres et cela montre bien à Walter que deux hameçons ne sont pas de trop pour optimiser les chances de pouvoir ferrer correctement une dorade !

Vers la fin de matinée, un départ violent courbe enfin une de ses cannes et fait hurler le frein du moulinet. Walter prend contact et ferre immédiatement. Même si la dorade s’est déjà bien piquée lors du rush, il souhaite ainsi ancrer encore plus solidement les hameçons dans la gueule pavée de fortes molaires de la dorade. Le combat est puissant et Walter travaille le poisson patiemment pour le fatiguer. Il conserve sa canne haute afin d’éviter que le fil ne croise un rocher et casse. Frein parfaitement réglé, il réussit enfin à ramener la dorade royale jusqu’à l’épuisette. C’est un beau spécimen. Au peson, la dorade royale affiche un poids respectable : 1,8 kg !

Walter est déjà heureux de cette belle prise mais il relance aussitôt car il lui reste encore du temps de pêche. Ayant prévu de partir vers 14.00 h, il a toujours l’espoir de faire une dorade encore plus grosse – le désir de tous les pêcheurs ! Il fait bien car après une trentaine de minutes d’attente, il enregistre à nouveau un beau départ. Mais alors qu’il vient juste de ferrer et qu’il ressent le poids du poisson, la canne se détend soudainement. Après avoir ramené son montage, il comprend rapidement : un des hameçons est cassé ! Pourtant fort de fer et très robuste, il n’a pas résisté à la mâchoire de cette dorade. Walter réalise que ce devait être un beau spécimen. Dommage !

Peu avant son départ, Walter enregistre une nouvelle touche franche. Il ferre et le combat qui s’engage lui prouve que le poisson s’est cette fois-ci bien piqué. Les coups de tête marqués lui confirment qu’il s’agit bien d’une dorade royale mais elle semble moins grosse que la précédente. Walter l’épuisette rapidement. Elle affiche un peu plus de 700 g. Ayant déjà une belle dorade pour la consommation familiale, le pêcheur choisit de la libérer. Ce poisson dépasse amplement la taille légale mais Walter est soucieux de la ressource et il préfère ne conserver que de beaux poissons. Une forme d’offrande à la mer pour la remercier de la belle dorade de presque 2 kg qu’elle a bien voulu lui donner ce matin-là.