Dernier bar de Laureen avant la trêve hivernale

Publié le vendredi 16 avril 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

 

Avec les deux confinements, la météo capricieuse et un nouveau travail très prenant, l’année 2020 n’a pas permis à Laureen de sortir pêcher autant qu’elle l’aurait voulu. Sa dernière sortie de décembre lui a permis de prendre un joli bar de 50 cm. Mais étant arrivée en fin de marée montante, la pêcheuse était alors convaincue d’avoir manqué beaucoup de poissons. Elle a donc choisi d’y retourner le lendemain beaucoup plus tôt afin de commencer à pêcher dès la renverse. La montante après un coup de mer est en effet très favorable à la recherche du bar car les puissants courants ont soulevé beaucoup de nourriture.

 

Les vagues violentes ont laissé une frange mousseuse d’écume sur la plage

 

Comme lors de sa précédente session, la plage vendéenne où va pêcher Laureen montre les signes visibles de la forte tempête hivernale qui a duré plusieurs jours. Avec des vents à plus de 100 km/h, l’océan s’est déchaîné et a laissé sur la plage une frange mousseuse d’écume sur plusieurs mètres.

 

Montage bars empiles multiples de Laureen Dudit spécial coups de mer et courants puissants

 

Comme lors de sa sortie précédente, Laureen fait confiance à son montage 2 empiles + traînard pour les pêches après un coup de mer. Les conditions étant devenues bien plus calmes, coquillages, vers et crustacés qui étaient brassés par les puissants courants se sont ainsi accumulés sur le fond. Traînard et empiles sont assez courts (40 à 60 cm) et conçus dans du nylon sans mémoire assez directionnel afin de limiter au maximum les phénomènes de vrillages ou d’emmêlements. Les eaux étant encore chargées et troubles, la pêcheuse emploie donc un nylon de couleur rouge pour attirer l’attention des bars. La fixation sur le bas de ligne est assurée par un petit rolling encadré de perles dures pour une parfaite rotation multidirectionnelle. Ces dernières sont maintenues en place par de simples nœuds de ligature collés. Les courants et les vagues étant moins forts après la tempête, Laureen utilise ici la longueur maximale pour ses empiles – soit 60 cm. Ce montage 2 empiles avec traînard permettra de toucher autant les poissons se nourrissant en pleine eau que ceux glanant leur nourriture sur le fond.

 

Gaine thermorétractable Flashmer

 

Les courants restant puissants – surtout lors de la marée-, ceux-ci véhiculent de grandes quantités d’algues dérivantes arrachés des fonds durant la tempête par la forte houle. Ces herbes s’accrochent alors sur la moindre aspérité du montage et s’y accumulent progressivement. Ces dépôts d’algues peuvent être si importants qu’ils donnent une très forte prise aux courants. La perception de la touche est alors très réduite et ils sont même capables de désensabler le plomb – ce qui a pour effet de rejeter le montage vers la plage. Ces algues peuvent également recouvrir complètement les appâts et les rendre alors totalement inefficaces. Afin de limiter au maximum ce phénomène, Laureen recouvre donc la boucle et l’émerillon du plomb avec une gaine thermorétractable. Une fois chauffée, celle-ci enserre fermement ces parties et enlève donc ces sources d’accrochages aux algues. La couleur rouge de cette gaine sert également de teaser afin d’attirer visuellement le bar sur de grandes distances. Dans la même logique, Laureen utilise un petit morceau de tube silicone transparent pour recouvrir le rolling et les nœuds d’attaches hauts du montage qui constituent autant d’aspérités. Sa souplesse permet de le faire coulisser vers l’arraché en cas de changement de montage et de le replacer facilement. Une bonne solution pour éviter de ramener trop de « salade » - selon l’expression couramment utilisée par les pêcheurs !

 

Plombs surfcasting pour le bar lors de coups de mer

 

Les eaux étant encore assez chargées et assez troubles, Laureen apprécie les touches de rouge sur son montage pour attirer visuellement les bars sur de plus grandes distances. En plus de sa gaine thermorétractable, la pêcheuse utilise ainsi du nylon de cette couleur pour la réalisation de ses empiles. Même ses plombs sont également rouges ! Alors qu’elle utilise un modèle débrayable lorsque les vagues sont encore hautes, elle utilise ici un plomb portugais car les conditions sont moins fortes. Si les fonds avaient été moins durs (vase, sable mou), elle aurait utilisé un simple plomb bombe (ou D.C.A.) plus facile à désensabler.

 

Hameçon Aberdeen

 

Laureen utilise des hameçons de type « aberdeen » sur ses empiles et son traînard. En taille 2, ils s’avèrent très polyvalents car ils permettent la prise de multiples espèces – du bar aux poissons plats. La hampe longue crée un point d’appui lorsque le poisson mord – ce qui les rend auto-ferrant lorsque l’appât est suspendu en pleine eau. Il permet également une excellente présentation des appâts longs tels que les vers, les couteaux, etc.

 

Des quantités impressionnantes de couteaux ont été rejeté sur la côte par la tempête !

 

Les puissantes vagues et les violents courants ont soulevé de grandes quantités de coquillages et les ont rejetés sur les côtes. Toute la plage est ainsi recouverte de dépôts impressionnants de couteaux ! Ces tas peuvent parfois atteindre près de 10 cm d’épaisseur et montre combien la tempête a été violente. Les oiseaux marins attirés par cette manne de nourriture providentielle font bombance et se gavent littéralement de tous ces coquillages échoués. Et à l’instar de ces oiseaux, les bars sont également appâtés sur de grandes distances par cet amorçage naturel. Désensablés par la forte houle et transportés près du rivage, ces couteaux ont dû s’accumuler dans les creux de cette plage très plate à proximité de la rive. Et avec la marée montante, les bars ont alors suffisamment de profondeur d’eau pour aller glaner ces coquillages. L’observation de la nature et la compréhension de ses cycles est indispensable pour obtenir de bons résultats en pêche. Très observatrice, Laureen sait ainsi que le début de la montante offre donc des conditions idéales pour espérer pêcher un maximum de bars.

 

Demi-dures Normandie Appâts
Acheter sur appats.shop

 

En plus des couteaux disponibles sur la plage, Laureen utilise des vers qui lui permettent de proposer un menu plus varié aux poissons. En effet, ceux-ci se sont nourris de ces coquillages jusqu’à l’écœurement et un ver bien sapide peut vraiment faire la différence en jouant sur leur gourmandise. Dans ces circonstances, elle apprécie ainsi les demi-dures, les dures ou encore les vers noirs (arénicoles). Ces vers sont très polyvalents et s’adressent à un maximum d’espèces. Elle a ici esché les demi-dures et les dures sur les empiles hautes et du couteau ou du ver noir sur le traînard bas.

 

Dures vertes Normandie Appâts
Acheter sur appats.shop

 

Vers noirs Normandie Appâts
Acheter sur appats.shop

 

Cette plage vendéenne très plate nécessite d’effectuer des lancers longues distances

 

Sur ces plages très plates, les distances de lancer sont importantes pour pouvoir pêcher dans suffisamment de profondeur et Laureen fait confiance à son montage qui se propulse très loin. Cette fois-ci, Laureen à commencer à pêcher dès la renverse et profite donc de toute la marée montante - en espérant que cette période lui soit plus favorable que la dernière fois où elle ne l’avait pêché que tardivement. Et elle fait bien car à peine a-t’elle installé ses cannes qu’elle enregistre rapidement une touche. Le bar est petit et se ramène assez facilement. Laureen le relâche aussitôt.

 

Un hameçon à hampe longue permet une meilleure relâche

 

Avec sa hampe longue, l’hameçon aberdeen est ici un véritable avantage car le poisson n’a pas engamé profondément et peut donc être relâché dans de bien meilleures conditions. De même, en offrant plus de prise, ce type d’hameçon s’enlève facilement et rapidement. Laureen avait raison : les bars profitent de la montante pour se nourrir et la pêcheuse multiplie les prises pendant plusieurs heures. Les touches s’enchaînent avec régularité mais les bars sont de petites tailles.

 

Doublé de petits bars

 

Il n’est pas rare qu’elle fasse des doublés. Comme souvent avec cette espèce, ces poissons évoluent généralement en bancs constitués d’individus de la même classe d’âge. Laureen relâche ainsi près d’une vingtaine de ces bars immatures en quelques heures. Elle espère qu’ils grossiront et qu’ils pourront alors être repêchés – que ce soit par elle ou un autre pêcheur !

 

Le plus beau bar de cette dernière session de l’année pour Laureen

 

Alors que la fin de la montante s’annonce, Laureen enregistre une touche plus franche que les autres. Dès la prise de contact, elle sait qu’il s’agit d’un poisson un peu plus gros. Laureen est ravie car comme tous les pêcheurs, son objectif n’est pas de multiplier les prises des juvéniles mais bien de sortir un beau spécimen. Ses coups de tête sont assez lourds et son combat est nerveux mais Laureen sait déjà qu’il ne s’agit toutefois pas d’un gros poisson. Elle l’échoue avec précaution sur la plage. Ce bar mesure 45 cm. Même s’il n’est pas énorme, c’est le plus beau de la journée ! Comme pour beaucoup de choses dans la vie, tout est affaire de proportion. Ainsi, Laureen s’est beaucoup amusée sans temps mort avec une vingtaine de poissons et ce bar de 45 cm constitue sa plus belle prise de la journée. De quoi donner le sourire à notre pêcheuse qui sait de plus qu’avec la trêve hivernale pour cette espèce, c’est le dernier bar de l’année !

 

Ce jour-là, Laureen a relâché près d’une vingtaine de bars juvéniles tels que ceux-ci

Réglementation de la pêche du bar en 2020 :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise conservée devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »

  • Au nord du 48°N : quota de 2 bars par jour. Janvier et février, pêche en no-kill uniquement. 
  • Au sud du 48° N : quota de 2 bars / jour en janvier, février et mars.

Retrouvez toutes les informations disponibles sur les tailles minimales de capture des poissons dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000026582642/

 

Ce bar a été libéré après une grosse bise de Laureen – un poisson décidément très chanceux !

 

Respectueuse de la ressource Laureen sait que ce bar de 45 cm est mature et qu’il peut aller frayer. La pêcheuse a donc décidé de le relâcher après lui avoir fait une bise pour le remercier d’avoir mordu. Retrouvez sur notre chaîne You Tube Normandie Appâts la vidéo de cette relâche :