Daurades royales en surfcasting avec Mathieu Courtin

Publié le vendredi 15 janvier 2021 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Mathieu avec une magnifique daurade royale prise en surfcasting

Compétiteur de talent, Mathieu Courtin est passionné par la pêche de la daurade royale. Ce magnifique sparidé pouvant atteindre plusieurs kilos est en effet un farouche combattant à prendre à la ligne. Réputée pour sa proverbiale méfiance, la « belle aux sourcils d’or » demande de bonnes stratégies de pêche, d’excellents appâts ainsi que des montages irréprochables. Retrouvez ici tous les conseils de ce champion pour la pêche de la daurade royale en surfcasting.

 

 

Le montage daurades royales en surfcasting de Mathieu Courtin

 

Montage daurades royales en surfcasting de Mathieu Courtin

 

Ici encore, le montage qu’utilise Mathieu Courtin pour rechercher les belles daurades royales en surfcasting étonnera de nombreux pêcheurs. Double champion de France, ce redoutable compétiteur emploie un montage qui paraîtra atypique pour tous ceux qui pêchent en surfcasting ce magnifique sparidé. La base de sa conception reste classique puisqu’il est constitué d’un bas de ligne d’1,8 m en 50/100 sur lequel le traînard est fixé grâce à un micro rolling. Cet émerillon est maintenu entre deux perles dures – l’ensemble assurant au traînard une parfaite rotation multidirectionnelle qui limite considérablement les problèmes de vrillages.

 

Belle daurade royale prise de nuit en surfcasting par Mathieu Courtin

 

Mais l’originalité de ce montage se situe dans l’emplacement de cette fixation. Ainsi, alors que la plupart des pêcheurs disposent leur traînard très près du plomb, Mathieu le fixe à plus de 90 cm de ce lest – soit à la moitié du bas de ligne ! Avec sa grande expérience, ce compétiteur a ainsi remarqué qu’il touchait plus de daurades royales en surfcasting avec un traînard assez haut. Cela pourra paraître étonnant pour beaucoup mais après de nombreux tests et aux vues des résultats, Mathieu en est convaincu. La raison de l’efficacité de ce traînard assez haut vient peut être du fait que la méfiante daurade royale ressente plus tard l’inertie du plomb et qu’elle a ainsi plus tendance à avaler l’appât ? Cet emplacement inédit pour un traînard contribue peut-être aussi à un meilleur auto-ferrage de ce sparidé à la gueule pavée ?

 

Cette superbe daurade royale prise en concours a rapporté de nombreux points à Mathieu Courtin

 

L’autre aspect inédit de ce montage vient également de l’utilisation d’un fluorocarbone dur dit « hard ». Plus rigide qu’un fluorocarbone classique, ce fil est bien plus directionnel. Cela peut ici encore en étonner plus d’un car la plupart des pêcheurs ont des traînards très souples pour rechercher les beaux sparidés. Lors de ses nombreux essais sur le terrain, Mathieu a en fait remarqué que les résultats de ce type de fil sur la daurade royale étaient en fait bien supérieurs. À nouveau, on ne peut qu’émettre des hypothèses sur les raisons de cette efficacité. En étant plus rigide, ce fluorocarbone apporte peut-être à l’appât une meilleure présentation ? Ce fil étant plus directionnel, le traînard a en effet tendance à mieux s’étaler et à rester ainsi éloigné du plomb. De même sachant que ce fluorocarbone est bien plus dense et coulant plus vite, peut-être que celui-ci se plaque mieux sur le fond – apportant donc une meilleure présentation de l’appât ?

 

Nicolas Moreau avec une daurade royale prise en plein concours lorsqu’il était en duo avec Mathieu Courtin

 

Sachez d’ailleurs que les pêcheurs de carpes utilisent très souvent du fluorocarbone « hard » avec succès pour la réalisation de leur traînard. Et quand on connaît le niveau de finesse des montages carpistes, cela donne à réfléchir ! Vous noterez que ce type de fluorocarbone dit « à haute densité » offre une résistance à l’abrasion supérieure aux autres fluorocarbones - ce matériau étant pourtant déjà connu pour cette propriété. Sa surface hyper dure est appréciée des carpistes pour les zones à dressenes (moules d’eau douce) – ces coquillages rompant souvent le traînard lors des combats. Cette exceptionnelle résistance à l’abrasion sera également un avantage certain pour les pêcheurs de dorades royales car ce sparidé à la mâchoire puissante possède une redoutable dentition capable de couper facilement un fil.

 

Hameçons ronds de type « chinu »

 

Le traînard de ce montage est doté d’un hameçon rond de type « chinu ». Le modèle choisi est un fort de fer afin de résister à la gueule pavée des daurades royales. Il est également muni d’une pointe ultra piquante pour pouvoir percer les durs cartilages de la bouche de ce sparidé.

 

 

Stratégies de pêche de Mathieu pour la daurade royale

 

Cette magnifique daurade royale a été prise en surfcasting à l’aube

 

Mathieu a remarqué que les daurades royales évoluaient généralement en bancs de mêmes tailles. En effet, jusqu’à un certain poids, ces sparidés grégaires vivent en groupes d’une même classe d’âge. Les grosses daurades plus âgées sont généralement plus solitaires. Le compétiteur a d’ailleurs noté que les plus beaux spécimens étaient pris le matin.

 

Bien organiser son poste facilite la pêche – surtout la nuit !

 

Pour pêcher la daurade royale, Mathieu dispose ses cannes à des distances différentes. Ainsi, la première sera lancée à 50 m ; la seconde à environ 70 m ; la troisième servira à lancer le montage à environ 100 / 120 m – voire plus. En absence de touches, le compétiteur n’hésite pas à placer son montage « au plus près » avec sa première canne à une distance de quelques dizaines de mètres. Il est en effet fréquent que les poissons évoluent très près de la rive – surtout de nuit. Une grande discrétion sera alors recommandée – surtout avec l’utilisation de lampes frontales.

 

Pour les pêches de nuit de la daurade royale, Mathieu utilise des écureuils lumineux

 

Pêcher la daurade en surfcasting de nuit peut être très productif. Avec l’obscurité, ces sparidés se rapprochent des côtes et sont alors moins méfiants. Les daurades s’alimentent alors volontiers – surtout lors de la marée montante. Pour repérer les touches à revenir si fréquentes avec cette espèce, Mathieu utilise des écureuils lumineux. Ces petits contrepoids accrochés à la ligne entre les deux premiers anneaux de la canne sont très utiles car ils permettent de voir lorsqu’une daurade ramène le montage vers vous – ce qui est quasi impossible à percevoir au niveau du scion. En laissant également une certaine quantité de fil non tendu, ce petit accessoire permet aussi de n’opposer qu’un minimum de résistance lorsque la daurade goûte l’appât – qui est un avantage certain avec ce sparidé ultra méfiant.

 

Avec la daurade royale, prendre la canne en main dès les premières touches et attendre une série de touches plus fortes pour ferrer est recommandé

 

Lors d’une touche, Mathieu vous recommande de prendre la canne en main et d’attendre une tirée plus prononcée. La daurade royale a en effet la caractéristique de goûter et de recracher à plusieurs reprises l’appât. Cette façon particulière de se nourrir fait qu’un ferrage trop précoce n’aurait comme effet que de la manquer et de l’effrayer. Mathieu vous conseille donc d’attendre une tension plus prononcée en vous saisissant de la canne et de ferrer exactement à ce moment. Cette tirée plus forte correspondant au fait que la daurade part avec l’appât en gueule vous garantira un ferrage bien plus efficace. N’hésitez pas à ferrer « à la japonaise » avec un débattement important de la canne afin de bien ancrer l’hameçon dans la gueule si robuste de ce sparidé. C’est d’autant plus important en pêches de distances avec l’élasticité du nylon.

 

Réglementation :

Cette petite daurade royale prise par Mathieu Courtin est aussitôt repartie à l’eau

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id

 

 

Les appâts utilisés par Mathieu pour la daurade royale

 

Pour sélectionner les grosses daurades royales, Mathieu n’hésite pas à utiliser de gros bibis

 

Pour la pêche de la daurade royale, Mathieu Courtin utilise généralement du bibi, du ver de chalut, de l’américain et du couteau. Pour la daurade royale, il lui arrive même de panacher plusieurs de ces appâts entre eux - ce qu’il nous montrera dans un futur article. Pour les pêches les plus fines en plage, ce compétiteur apprécie également le ver de sable.

 

Bibis Normandie Appâts
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Pour Mathieu, le bibi est un des appâts rois pour cibler les grosses daurades royales ! Pouvant résister sur une longue durée aux assauts des petits poissons indésirables, ce ver très charnu permet d’attendre longtemps un beau spécimen.

 

Ver de chalut Normandie Appâts

 

Même utilisé par petits tronçons, Mathieu a remarqué que ce ver permettait également la prise de très belles daurades royale. Le compétiteur apprécie également son suc iodé hyper puissant qui émet des effluves perceptibles sur de très grandes distances. Cette particularité est encore plus appréciable de nuit.

 

Un morceau de ver de chalut esché à l’aiguille est un excellent appât pour les belles daurades royales

 

Vers Américains Normandie Appâts
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Quand il utilise de l’américain, Mathieu a une astuce pour le rendre encore plus attractif : Une fois esché sur le bas de ligne, il utilise la pointe de son aiguille et le perce de multiples trous. Ainsi, le sang se diffuse mieux dans l’eau et attire les daurades royales de très loin.

 

Vers de sable Normandie Appâts

 

Mathieu utilise le ver de sable pour les pêches les plus fines de la daurade royale - quand celle-ci est peu mordeuse et très méfiante. Sur les plages de sable, ce ver est une de ses principales sources de nourriture. Ce petit appât représente pour ce sparidé une véritable friandise qui n’alerte pas sa méfiance. Malgré sa taille réduite, ce ver fin est capable de séduire des poissons de plusieurs kilos. Un véritable sauve-bredouille quand les daurades royales sont difficiles !