Daurade au montage double triple avec Walter Sarret

Publié le vendredi 8 juillet 2022 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Magnifique daurade royale d’1,9 kg prise au crabe par Walter avec son montage double triple !

 

Pour les montages coulissants, les cannes sont positionnées aussi basses que possible

 

Comme il le fait souvent, Walter Sarret a décidé la veille une session pêche à la calée car les conditions annoncées étaient favorables. Avec la canicule de cette fin de juin, les températures atteignent par endroit plus de 40 ° en pleine journée. Le pêcheur s’est donc levé à 4.00 h pour arriver sur poste vers 5.00 h pour une courte session jusqu’à midi. Mais même à une heure aussi matinale, le thermomètre de sa voiture affiche déjà 24 °. La matinée risque d’être chaude – très chaude !

 

Montage coulissant avec deux triples de Walter Sarret

 

Pour cette session, il a décidé de pêcher au crabe avec son montage coulissant en qui il a toute confiance. Celui-ci lui a permis à de nombreuses reprises de sortir de très belles daurades royales. Ce montage est aussi simple qu’efficace ! Le corps de ligne dans son moulinet est du 30/100 car le pêcheur sait que les poissons se trouvent très près des rives lorsqu’on pêche de digues rocheuses ou d’ouvrages portuaires. Il n’est donc pas nécessaire de lancer très loin sur ce type de poste. Le secret de l’efficacité de ce montage est d’être parfaitement coulissant. C’est un réel avantage car il permet de n’opposer aucune résistance quand ce méfiant sparidé goûte l’appât. En effet, la daurade royale possédant une grande sensibilité au niveau des lèvres et ayant l’habitude de se saisir de l’appât puis de le recracher à plusieurs reprises avant de l’avaler, la moindre tension dans le bas de ligne peut l’alerter. C‘est d’autant plus important avec les plus beaux spécimens car avec leur plus grande expérience, les grosses daurades royales deviennent très méfiantes.

 

Ce type de mini coulisseau offre de multiples avantages pour les pêches à la calée de la daurade royale !

 

Walter utilise donc un mini coulisseau qui s’avère très discret. Par rapport au canal interne de la traditionnelle olive en plomb, cet accessoire en plastique offre un bien meilleur coulissement du fil. L’autre avantage est que son agrafe permet de changer facilement et très rapidement de plombée afin de pouvoir s’adapter aux différentes conditions rencontrées (vent, courants, profondeur, etc.). De même, cet accessoire s’oriente automatiquement dans l’axe de fuite du poisson – offrant ainsi un coulissement optimal. C’est vraiment l’idéal pour les pêches à la calée !

 

Un couvre-nœud est très efficace pour écarter le traînard et éviter les emmêlements lors du lancer

 

Walter préfère l’utilisation d’un mini coulisseau à celle d’un anti-angle de grande taille. Il estime en effet trop perdre en distance de lancer avec un coulisseau à tube long. Il lui arrivait néanmoins d’emmêler de temps en temps le long traînard avec l’attache du plomb ou son corps de ligne. Il utilise donc désormais un couvre-nœud Stonfo. Ce petit accessoire en silicone souple ressemble à un stop-float mais dans des tailles bien supérieures. Disponible en différentes tailles, il est initialement fait pour recouvrir les nœuds les plus épais des montages surfcasting (nœuds d’arrachés, corps de montage de 50 à 60/100, etc.) afin d’éviter que ceux-ci ne se chargent en herbes. Sa matière souple recouvre très efficacement le nœud et il tient très bien en place une fois poussé en force pour le recouvrir. Walter l’a ici détourné de son usage initial pour écarter le traînard de l’agrafe du plomb et de son corps de ligne pour éviter les emmêlements. Sa matière souple mais directionnelle éloigne ainsi très efficacement le traînard de l’anti-emmêleur.

 

Un crabe grignoté par une daurade royale sans se faire piquer alors que Walter utilisait un montage wishbone avec deux simples

 

Pour cette session, Walter innove également au niveau de l’armement du traînard puisqu’il a décidé d’utiliser deux triples plutôt que son traditionnel montage wishbone avec deux simples en opposition. Il a ainsi remarqué que lorsque les daurades sont très difficiles, celles-ci mangent les crabes du bout de dents. Bien des fois, il a ainsi ramené son crabe complètement grignoté malgré l’utilisation d’un traînard doté d’un montage wishbone (voir photo !).

 

Le montage à deux triples de Walter pour les daurades difficiles

 

Walter a donc choisi de remplacer les simples par des triples pour se donner plus de chances de piquer ces sparidés si tatillons. Le premier triple est ainsi attaché en terminal au bout du traînard. Le second plus haut coulisse librement sur le fil afin qu’on puisse régler sa position en fonction de la taille du crabe comme avec un montage stewart.

 

 

Les hameçons à hampe courte en taille n° 8 à 10 sont relativement fins de fer mais sont toutefois suffisamment robustes pour supporter la terrible dentition de ce sparidé. Placés en opposition à l’avant puis à l’arrière du crabe, une branche est à a chaque fois planté de chaque côté dans la carapace du petit crustacé.

 

Crabe esché avec le montage à deux triples

 

La tenue est alors parfaite et les deux pointes restantes à l’extérieur de la carapace permettent de bien ferrer une daurade. En effet, que la daurade attaque du bout des lèvres à l’avant ou à l’arrière du crabe, ce montage optimise au maximum les chances qu’elle se pique.

 

Une daurade royale d’ 1,9 kg bien méritée sous ce soleil écrasant !

 

Il faisait déjà 25 ° quand il a installé son poste à 5.00 h du matin. Mais dès que le soleil dépasse l’horizon, les températures montent très vite. À 10.00 h à peine, le thermomètre affiche 35 ° à l’ombre. La canicule annoncée est bien là ! Même les moustiques pourtant nombreux dans cette zone de Camargue que connaît bien Walter sont cette fois-ci absents. Pour un mois de juin, de telles chaleurs sont vraiment exceptionnelles ! Walter sait bien que les belles daurades aiment les fortes chaleurs et qu’elles s’alimentent souvent lorsque le soleil est au plus haut. En se protégeant à l’ombre, ce type de réflexion lui donne au moins le courage de résister à ces chaleurs étouffantes. Et il a bien fait puisqu’après un départ tout en force et un combat impressionnant, il réussit sortir à une magnifique daurade royale d’ 1,9 kg.

 

Les belles daurades aiment décidément les grosses chaleurs !

 

Elle est prise au bord des lèvres et encore une fois, son épuisette lui a été bien utile. Dans ce milieu rocheux peu profond et sans cet accessoire, il n’aurait pu la mettre au sec ! Walter commence à faire ses photos à l’ombre car le soleil est écrasant.

 

Belle daurade de près de 2 kg pour Walter !

 

Afin d’avoir une meilleure lumière pour les photos, Walter s’expose en pleine lumière. Mais il ne tiendra que quelques minutes tant le soleil tape fort !

 

La preuve que les daurades peuvent manger du bout des dents !

 

Durant le reste de la matinée, Walter enregistre plusieurs touches sans suite. Les daurades royales sont vraiment difficiles et même avec un beau crabe vert bien vivant, elles ne mangent qu’avec parcimonie. En remontant un de ses montages, il a même la surprise de constater que son crabe a été grignoté de toutes ses chairs sans que le poisson ne se pique sur un des deux triples ! C’est dire à quel point ces daurades royales mangent du bout des dents !

 

Une belle daurade de près de 2 kg et une autre malheureusement perdue à quelques centimètres de l’épuisette. C’est le jeu !

 

Peu de temps après avoir relancé, Walter a un nouveau départ. Au combat ponctué de lourds coups de tête, il sait déjà qu’il s’agit à nouveau d’une belle daurade royale. En 22/100 et dans cette zone rocheuse présentant de faibles fonds, le pêcheur prend tout son temps. Par deux fois, il réussit à l’amener à quelques mètres du bord. La daurade royale est du même calibre que la précédente – c'est-à-dire près de 2 kg ! Mais à chaque fois, elle effectue un rush impressionnant vers le large. Alors qu’il la ramène une troisième fois, Walter fait l’erreur de trop baisser sa canne à l’horizontale. Prenant appui sur le blank, le poisson se décroche à quelques centimètres de l’épuisette. Pas de chance – mais ça fait partie du jeu !

Vers midi, la chaleur devient étouffante. Sans un souffle de vent, la température dépasse les 38 ° à l’ombre ! Walter en est à sa troisième grande bouteille d’eau et l’attente devient réellement insupportable. Il décide donc de rentrer. Il a perdu une magnifique daurade royale mais a réussi à en sortir une autre. Avec des conditions aussi difficiles, il y a de quoi être satisfait ! Et c’est bien la preuve qu’il est possible de faire une belle session en quelques heures à peine !

 

Réglementation concernant la daurade royale :

 

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. Toute prise de taille inférieure devra être relâchée dans les meilleures conditions possibles.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000041553508/2020-02-10/

De même, selon l’arrêté du 30 décembre 2021 modifiant l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage. Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. »
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044807107?fbclid=IwAR1ntbi3fknwMKZfWzElNBRgKAOxbUcOKBWts0TV6FBnu6vxWptIiVaYYyU