Bars en surfcasting avec Mathieu Courtin

Publié le vendredi 6 décembre 2019 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Mathieu Courtin avec un joli bar pris en surfcasting

 

Connaissance du bar

 

Nom scientifique : Dicentrarchus labrax

Famille : Moronidae (moronidés)

Noms communs : bar commun, bar franc (Atlantique), loup (Méditerranée), loubine (Vendée), brigne (Arcachon), loubassou (Nice), etc.

Le bar est un carnassier se nourrissant de petits poissons, de céphalopodes (calamars, seiches), de crustacés ou encore de vers. Le bar est une espèce grégaire (vivant en banc) quand il est jeune et qui devient plus solitaire en vieillissant. Ce prédateur peut peser jusqu’à plus de 12 kg et atteindre près d’1,10 m.

 

Réglementation :

 

 

Ce bar immature piqué au bord des lèvres a aussitôt été relâché par Mathieu

 

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise conservée devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Nous retenons votre attention sur le fait que la législation concernant ce poisson change chaque année. Ainsi, en 2019, de nouvelles réglementations européennes ont vu le jour :

Au nord du 48°N : 1 er avril au 31 octobre : quota d’1 bar par jour. Janvier, février et mars ainsi que novembre et décembre, pêche en no-kill uniquement.

Au sud du 48° N : quota de 3 bars / jour toute l’année.

Retrouvez toutes les informations disponibles sur ce document provenant du site du conseil de l’union européenne : https://www.consilium.europa.eu/fr/press/press-releases/2018/12/19/atlantic-and-north-sea-council-agrees-2019-fishing-quotas/?fbclid=IwAR0N1jVU-1-2BhJ1jFmEjjcteAW8EbWfzRO_wzk5DO0FdUmO8rxuV1r1jS8

 

 

Le montage empile libre spécial bars de Mathieu Courtin

 

Mathieu prépare un grand nombre de montages d’avance chez lui. Le temps de pêche étant rare et précieux, inutile de perdre du temps sur le terrain !

 

Mathieu Courtin utilise un montage particulier pour pêcher le bar. Son originalité est de posséder une empile qui n’est pas maintenue en place sur le bas de ligne comme c’est habituellement le cas.

 

Le montage empile libre spécial bars de Mathieu Courtin

 

L’avantage est ici d’avoir une empile qui bouge librement dans le courant grâce au rolling laissé sans attache. L’empile n’est retenue qu’à chacune des extrémités, ce qui lui donne donc au maximum une amplitude de 2,5 m – soit la longueur totale du bas de ligne. La présentation de l’appât étant beaucoup plus naturelle, celui-ci est alors beaucoup plus attractif pour les poissons. L’autre avantage est que le poisson ne sent aucune résistance quand il prend l’appât en gueule et il a donc tendance à beaucoup mieux l’avaler. Ce n’est que lorsqu’il repart que l’empile se retrouve en butée et qu’il se ferre alors tout seul (montage dit auto-ferrant !).

 

Perles phospho ovales

 

Mathieu utilise de grosses perles pour protéger les nœuds de raccord des rollings situés en haut et en bas du montage. C’est particulièrement important car des chocs répétés peuvent fragiliser les nœuds et c’est sur la partie du bas que se concentrera les contraintes du combat avec le poisson. Mathieu apprécie particulièrement les perles phosphorescentes car il a remarqué qu’elles attiraient les bars sur de grandes distances vers les appâts en pêches de nuit ou par eaux mâchées.

 

Stop float

 

Mathieu rajoute en bas du montage un stop float. Cet accessoire en caoutchouc peut être bougé sur toute la longueur du bas de ligne tout en offrant un coulissement dur. L’avantage est ici de pouvoir régler la longueur du débattement de l’empile afin de s’adapter aux conditions (force des courants, vagues, etc.). Toujours pour éviter les emmêlements, Mathieu joue également sur la longueur et le diamètre de son empile. Par mer calme, il peut ainsi utiliser une empile de 2 m en 28/100 qui lui assure une discrétion maximale. En présence de vagues et de forts courants, il monte en diamètre (33/100) et la raccourcit. Ce montage est donc hyper modulable et permettra de s’adapter à toutes les conditions.

 

Différentes formes de plomb permettent de s’adapter aux conditions rencontrées

 

Selon l’état de la mer, Mathieu utilise également des plombs de formes différentes. En effet, un montage dérivant trop provoquerait des emmêlements et des problèmes de vrillages de l‘empile. Ainsi, quand la mer bouge, il privilégie le plomb portugais (ou « pyramidal ») qui s’ancre bien dans le sable tout en étant facile à déterrer. Ce n’est qu’en présence de trop fortes vagues et de puissants courants latéraux qu’il utilise un plomb grappin.

 

 

Stratégies de pêche

 

Bar pris par Mathieu avec le montage à empile libre

 

Mathieu estime que la fin de l’automne et le début de l’hiver est la meilleure période pour la pêche du bar en surfcasting. En effet, ces prédateurs font alors des réserves pour affronter les rigueurs de l’hiver. De même, c’est durant ces mois froids qu’il se reproduit et qu’il cesse donc de s’alimenter. C’est la raison pour laquelle les bars cherchent à s’engraisser et qu’ils sont donc beaucoup plus voraces. Une belle occasion pour tous les pêcheurs à l’appât ! Il est également à noter que les individus touchés sont alors à leur poids optimal. L’arrivée des premiers gros froids et une eau dont la température est descendue à 14 ° sont donc pour Mathieu d’excellents critères pour espérer toucher de beaux spécimens à l’appât.

 

La nuit est propice à la pêche du bar en surfcasting

 

Même en Méditerranée, Mathieu privilégie la période de marée montante pour rechercher le bar. Il a ainsi remarqué que ce carnassier était alors bien plus actif et qu’il avait tendance à beaucoup plus s’alimenter. Au niveau des conditions météo, Mathieu apprécie le tout premier jour de mistral pour pêcher ce prédateur. Il aime également le jour suivant un coup de mer avec une belle houle résiduelle. Les fonds ayant été violemment brassés, les bars ont alors beaucoup de nourriture à disposition et ils peuvent manger à satiété. Ils se gavent littéralement – ce qui est une occasion parfaite pour les pêcher à l’appât !

 

Le compétiteur apprécie l’aube et le crépuscule pour la pêche du bar en surfcasting

 

Mathieu apprécie beaucoup les embouchures pour pêcher le bar. En pleine journée, le compétiteur vous recommande une mer un peu formée. Lorsque la mer est assez calme, il sera plutôt conseillé de rechercher le bar de nuit, à l’aube ou au crépuscule. Mathieu vous conseille d’espacer vos cannes d’au moins 15 / 20 m afin de couvrir une vaste zone. Il a ainsi remarqué qu’il était fréquent que seule une canne enregistre des touches. Il suffit en effet d’une simple marche, d’un trou ou d’un endroit exposé à un courant pour que cet endroit soit le plus apprécié par les bars de passage. En ayant plusieurs cannes bien espacées, vous multipliez donc les chances de tomber sur ce type de zone.

 

Bar au ver de chalut

 

 

Le ver de chalut : l’appât roi pour le bar !

 

Ver de chalut Normandie Appâts

 

Si de nombreux vers sont intéressants pour la traque du bar en surfcasting, il en est un que Mathieu apprécie particulièrement : le ver de chalut ! Ce ver ultra iodé possède en effet un suc très puissant qui se diffuse sur de grandes distances. Le compétiteur vous conseille d’utiliser les plus gros vers de chalut. Ils ont l’avantage de présenter une forte section et chaque morceau de 7 à 15 cm que le compétiteur préconise représente donc une grosse bouchée. Celle-ci a donc tendance à sélectionner de plus beaux spécimens et à mieux résister dans le temps aux petits poissons indésirables.

 

Mathieu esche à l’aiguille des morceaux de beaux vers de chalut de 7 à 15 cm

 

Mathieu vous conseille d’ailleurs de ne pas hésiter à le ligaturer sur l’empile avec du fil élastique fin afin qu’il résiste plus longtemps aux poissons parasites ou aux crabes. Afin d’éviter que le morceau de ver de chalut ne remonte trop sur l’empile sur des lancers appuyés, le compétiteur vous recommande de placer avant l’hameçon un stop float avec un sequin ou une perle.

 

Ce beau morceau de ver de chalut est un appât parfait pour le bar !

 

Le ver de chalut est d’une impressionnante efficacité sur le bar et le compétiteur lui fait entièrement confiance. Mathieu utilise également le ver de chalut panaché avec d’autres appâts – ce que le champion nous expliquera dans un prochain article avec d’autres conseils toujours aussi précieux.

 

Après les premières touches, Mathieu attend une touche plus franche avant de ferrer