Bars en surfcasting avec Martial

Publié le vendredi 29 mai 2020 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Martial avec un beau bar pris au ver de chalut Normandie Appâts

 

Martial est un pêcheur passionné qui a rencontré Mathieu Courtin du team Normandie Appâts lors d’une compétition il y a plus de trois ans. Le double champion de France et lui sont depuis devenus amis et font donc des sorties pêche loisir ensemble. Pour leur dernière session en décembre 2019, ils se sont donc donné rendez-vous sur une plage camarguaise pour pêcher le bar en surfcasting.

 

Coucher de soleil sur une plage camarguaise

 

Arrivé sur zone au crépuscule, les deux amis installent leur poste en profitant des dernières lueurs du jour. Il leur a fallu conduire pendant 3 km sur le sable puis, après s’être garé, les amis ont dû marcher près de 45 mn pour enfin accéder à leur spot. Les secteurs intéressants pour la pêche du bar se méritent !

 

Installation du poste de pêche au soleil couchant

 

Ils ont choisi de pêcher le bar de nuit – ce prédateur se rapprochant alors des côtes pour chasser grâce à son excellente vision nocturne. La mer est agitée après un fort coup de mer et les prévisions annoncent l’arrivée d’un autre épisode venteux le lendemain. Les amis ont prévu de commencer à pêcher à la fin de la marée descendante et les conditions sont donc excellentes pour traquer le bar. Ils savent qu’une bonne organisation du poste est essentielle pour les pêches nocturnes. Chaque pêcheur a pris 3 cannes – ce qui est amplement suffisant pour couvrir une vaste zone. Pour cibler le bar, Mathieu a pris de l’Américain XL, du Bibi et du Ver de chalut Normandie appâts. De son côté, Martial a opté pour du couteau, du Ver de Chalut XL et du gros Bibi Normandie Appâts.

 

Ver de chalut Normandie Appâts

 

Le Ver de chalut reste une valeur sûre pour la traque du bar et nos pêcheurs le savent bien ! Il est ultra performant en pêches de nuit car son suc hyper puissant très iodé est repéré sur de grande distance par ce prédateur.

 

Bibis Normandie Appâts

 

Le Bibi est également un excellent appât pour le bar. De forte section, les plus gros représentent une grosse bouchée qui a tendance à sélectionner de beaux poissons. Il est également très attractif visuellement sur cette espèce avec sa couleur blanche nacrée. Il dispose même d’une très légère phosphorescence visible par les poissons – un avantage certain pour les pêches nocturnes !

 

Beau bibi monté sur un circle hook

 

Vers Américains XL Normandie Appâts

 

Mathieu Courtin apprécie l’Américain XL pour rechercher spécifiquement le bar. Ce ver mesure entre 15 et 25 cm de long et possède une forte section. Bien esché à l’aiguille, c’est donc une bouchée conséquente bien adaptée aux bars qui possèdent une grande gueule. Il est très sanguin et ses effluves attractifs attirent les poissons sur de grandes distances. Afin que cette hémoglobine se diffuse encore plus dans l’eau, Mathieu n’hésite pas à percer avec la pointe de son aiguille à escher son Américain XL à plusieurs reprises. Lors de coups de mer ou en présence d’eaux mâchées (ex : estuaires), cette astuce s’avère excellente sur le bar car l’odeur du sang se diffuse encore plus dans l’eau et attire le poisson de très loin. Lorsque le ver est mâché, cette hémoglobine contribue également à ce que le poisson le garde plus longtemps en gueule, optimisant ainsi un bon ancrage de l’hameçon ainsi qu’un meilleur ferrage.

 

Réglementation de la pêche du bar en 2020 :

 

Comme avec ce petit bar, Mathieu relâche les juvéniles et ne conserve que les plus beaux spécimens. Retrouvez la relâche de ce jeune bar dans cette vidéo de Mathieu : https://www.youtube.com/watch?v=CQzZmc47nUM

 

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise conservée devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Nous retenons votre attention sur le fait que la législation concernant ce poisson change chaque année. Ainsi, en 2019, de nouvelles réglementations européennes ont vu le jour :

  • Au nord du 48°N : 1er mars au 30 novembre : quota de 2 bars par jour. Décembre, janvier et février, pêche en no-kill uniquement. 
  • Au sud du 48° N : quota de 2 bars / jour toute l’année.

Retrouvez toutes les informations disponibles sur cette nouvelle réglementation européenne dans ce document (article 10 page L25/14) : http://fnppsf.fr/derniere-minute/presse/JO-Europe-Reglement-Peche-2020.pdf

Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id

 

 

Martial utilise le montage empile libre avec circle hook de Mathieu Courtin

 

Le montage empile libre avec circle hook spécial bars de Mathieu Courtin

 

Le montage empile libre est un des préférés de Mathieu Courtin pour la pêche spécifique du bar et c’est encore ici celui qu’il a utilisé lors de cette session. Faisant entièrement confiance à son ami double champion de France, Martial a également équipé ses cannes avec ce montage. Celui-ci offre l’avantage de disposer d’une empile complètement libre sur le bas de ligne. Son rolling peut en effet coulisser sur les 2,5 m du bas de ligne. En retardant considérablement la résistance engendrée par l’inertie du plomb, il déjoue la méfiance du poisson qui prend ainsi bien mieux l’appât en gueule. Lorsque le bar part avec l’esche, le rolling vient en butée et le circle hook glisse sur les tissus mous de la gueule pour se planter à la commissure des lèvres. Ce montage est donc 100 % auto-ferrant – le rendant ainsi particulièrement efficace.

 

Hameçon circle hook

 

Martial a doté son montage d’un circle hook en taille 2/0. Le pêcheur a opté pour un hameçon assez gros. Il sait en effet que le choix d’un circle s’effectue non pas en fonction des appâts utilisés mais bien plutôt pour correspondre aux lêvres du poisson ciblé. Il faut en effet que l’ouverture entre la pointe et la hampe soit suffisamment large pour bien enrober la lèvre du bar quand l’hameçon bascule et qu’il pique bien le poisson.

 

 

Pour que ce montage soit parfaitement auto-ferrant, Martial sait qu’il est nécessaire d’adapter son plomb aux conditions rencontrées. En effet, lorsque le poisson part avec l’appât et que l’empile vient en butée, c’est l’inertie du plomb qui fait que le circle se plante de lui-même. Dans ces conditions assez agitées et en présence des forts courants laissés par le coup de mer, Martial a donc opté pour un plomb débrayable.

 

 

Une soirée…mémorable !

 

Les bars sont malheureusement peu actifs et l’attente est longue

 

Malgré des appâts de grande qualité et des montages ayant maintes fois fait leurs preuves, la pêche est difficile. Les bars sont peu présents et les amis relancent donc à différentes distances afin de les localiser. Martial enregistre enfin une belle touche. Il prend contact et sait que le poisson est déjà ferré grâce au montage de Mathieu Courtin. Le combat ne pose aucun problème car en plage les risques d’accrochages du plomb est quasi inexistant. L’avantage de ce montage est d’ailleurs que le plomb remonte bien au-dessus du fond lors du combat car il se met dans l’alignement de la ligne. En effet, la tension cumulée du pêcheur et du poisson tirant chacun en sens opposés relève le plomb loin du substrat – ce qui limite considérablement les accrochages.

 

Un joli bar pris au Ver de chalut par Martial

 

Le combat est rondement mené et une fois le poisson échoué sur la plage, Martial peut enfin laisser échapper sa joie. Ce bar de 60 cm qui a mordu sur un morceau de chalut XL Normandie Appâts s’est bien battu.

 

Mathieu fait un selfie avec son ami (notez le sweat short « capots » de Martial !)

 

Il est désormais tard et Mathieu n’a toujours pas pris de bar. Les poissons étaient peu présents ce soir-là et, philosophe, le champion sait que la bredouille fait aussi partie de la pêche. Avant de repartir, Mathieu s’associe à la joie de son ami Martial en faisant un selfie les réunissant avec son smartphone. Mathieu ironisera d’ailleurs sur le sweat shirt de son ami portant la mention « capot » - ce qui ne fut pas le cas pour Martial ce soir là !

 

La plage camarguaise où Martial s’est enlisé

 

Après avoir rangé leurs affaires, les deux partenaires prennent le long chemin du retour avec tout le matériel jusqu’à leur voiture. Après 45 mn de marche, ils parviennent enfin à leur véhicule. Il est déjà 1.00 h du matin et les amis fatigués de leur session surfcasting se saluent. Mais alors que Martial a roulé pendant 1 km sur la plage camarguaise pour rejoindre la route, son véhicule s’ensable. La mer qui était montée les jours précédents avait rendu le sable dur sur une majeure partie de la plage mais il est malheureusement passé sur une zone sèche très meuble. L’anti-patinage d’une des roues de sa voiture s’est mis en sécurité et malgré de multiples tentatives, il ne peut sortir de cette poche de sable. Comme quoi la technologie n’as pas toujours que du bon ! Mathieu appelé à la rescousse viendra l’aider mais malgré tous les efforts des deux amis, il est impossible de faire bouger la voiture. Pendant plus d’une heure, ils tenteront tout : creuser le sable autour de roues, y placer des branchages et des pierres, pousser, etc. Rien n’y fait ! À cours de solution, ils n’ont pas le choix et appellent donc une dépanneuse.

 

Les plages de sable camarguaises offrent une alternance de couches dures et de strates plus meubles

 

Lorsque celle-ci arrive, il est déjà 3.00 h du matin ! La voiture de Martial est rapidement sortie par le véhicule puissant. Martial n’a pas de chéquier pour régler le dépanneur – chose compréhensible quand on part à la pêche ! Heureusement, Mathieu a suffisamment d’argent sur lui et il paie les 450 euros de l’intervention. C’est cher mais l’heure tardive justifie un tel tarif. La dépanneuse les accompagnera jusqu’à la route par sécurité. Les amis se quittent cette fois-ci pour de bon. Martial a encore 2 h de route pour rentrer chez lui. Arrivé à son domicile à 5.00 h du matin, il réussit à dormir une poignée d’heure avant l’important rendez-vous professionnel qu’il sait avoir dans la journée. Lors de son interview, il nous confiera qu’il était épuisé de son périple nocturne et qu’il tenait à peine débout. Il plaisantera également sur le décalage entre son costume / cravate de rigueur pour son travail et la tenue pêche qu’il portait quelques heures avant.

Comme quoi chaque partie de pêche est à chaque fois une petite aventure. Une session pêche dont les deux amis se souviendront longtemps !

 

Que d’aventures aura vécu Martial pour prendre ce bar !