Sortie multi-espèces de juin avec Laureen Dudit

Publié le samedi 29 juin 2019 par Stéphane Charles
  • Sortie Pêche

Laureen et un bar pris sur un montage « tout-venant » esché à la demi-dure

 

A cause d’une météo très instable, le début de saison a été particulièrement difficile pour la pêche cette année. Avec mes études, les moments où je pouvais me libérer correspondait la plupart du temps avec des températures très basses et de la pluie. Nous avons même affronté des tempêtes impressionnantes jusqu’à fin mai ! Les poissons étaient donc peu présents et nous avons dû patienter jusqu’à tard dans la saison avant de pouvoir pêcher dans de bonnes conditions. Ce n’est qu’à partir de Juin que les conditions météo ont été suffisamment favorables et que les poissons sont enfin revenus à la côte. Mon frère et moi avons donc choisi d’en profiter pour une session pêche de quelques heures.

 

Les grandes plages de sable demandent souvent des lancers longues distances

 

Nous connaissons bien nos plages vendéennes et malgré leur profil pouvant paraître sans relief, nous savons où se trouvent des creux et même des roches éparses. Ces zones attirent les poissons sur ces longues étendues sableuses comme des oasis dans le désert ! Les plages étant plates, nous devons lancer à d’assez grandes distances pour atteindre les zones plus calmes correspondant à de bonnes profondeurs. Dans le but de pêcher à reculer à partir de l’étal de marée basse, nous avons choisi d’utiliser un trépied qui nous permettra de bouger nos cannes plus facilement au fur et à mesure que la mer monte.

 

Montage « tout-venant » de Laureen Dudit

 

Nous commençons avec un montage polyvalent dit « tout-venant » qui permet de pêcher un maximum d’espèces. Ainsi, il est possible de toucher du bar autant que des poissons plats. Il est constitué de trois empiles en nylon Invisible Yuki en 25/100 dont la fixation sur le bas de ligne est assurée par un petit rolling encadré de perles dures pour une parfaite rotation multidirectionnelle. Ces dernières sont maintenues en place par de simples nœuds de ligature collés. L’écartement des empiles est d’environ 70 cm et leur taille est de 65 cm. Celle du bas est placée à 10 cm du plomb et agit donc comme un traînard. Celle du milieu agira de façon intermédiaire en fonction des courants en se trouvant soit sur le fond, soit légèrement relevé au dessus du substrat.

 

L’empile du haut possède une perle flottante pailletée, un sequin et un stop float qui renvoient de multiples reflets

 

L’empile du haut dispose d’une perle flottante recouverte de paillettes métallisées et d’un sequin à facette couleur chrome. Perle et sequin sont maintenus en place par un stop float Poséidon transparent avec des paillettes. En captant la moindre luminosité, cet ensemble émet de multiples reflets qui attirent les poissons sur de grandes distances. Cette empile étant haute et la perle étant flottante, l’appât est surélevé du fond pour toucher les poissons naviguant en pleine eau tels que les bars. Outre son attractivité visuelle, le sequin a la propriété de faire bouger l’appât grâce à sa prise dans les courants, démultipliant ainsi l’efficacité de l’appât.

 

Sequins Flashmer

 

Le saviez-vous ?

A l’origine, le sequin est une pièce d’or utilisée en Italie dès le XIIIe siècle. Par analogie, il définit aujourd’hui une petite paillette ronde en plastique argenté brodée sur un tissu ou utilisée pour des bracelets ou des colliers. Les sequins ont été détournés de leur fonction première par les pêcheurs qui les utilisent désormais pour renforcer l’attractivité de leurs montages. Ils servent aussi à bloquer les perles devant le nœud et ainsi éviter qu’elles n’endommagent le ver. Ils peuvent également empêcher que l’esche ne remonte le long du fil.

 

Hameçons AX 63 Yuki

 

Afin de pouvoir toucher un maximum de poissons différents, nous utilisons des hameçons AX63 Yuki n° 5 dont la forme spécifique et la taille sont bien adaptées à la gueule d’espèces aussi différentes que les bars et les plats.

 

Plombs portugais

 

Comme lest, nous préférons utiliser un plomb portugais (nommé également plomb pyramidal). Il est très utile face à des courants parfois puissants – surtout pour les pêches à reculer où il est nécessaire de laisser longtemps le montage. En effet, dans les zones où le substrat est trop mou, un plomb grappin débrayable peut être complètement ensablé après une trop longue attente et il s’avère alors très difficile à déterrer. Nous avons ainsi subi des casses en tentant de récupérer ce type de plomb sur certaines zones. De même, en s’ancrant trop profondément, j’ai remarqué qu’il opposait beaucoup trop de résistance lorsque le poisson prend l’appât en gueule. En présence de poissons tatillons, un plomb portugais est ainsi bien plus efficace. J’apprécie les plombs plastifiés de couleur rouge qui jouent le rôle de teasers et participent encore à l’attractivité du montage.

 

Demi-dures Normandie Appâts

Dures rouges Normandie Appâts

 

Mon frère et moi avons choisi l’option de pêcher environ 1.30 h avant la marée basse avec un coefficient de 80. Nous commençons donc avec le montage « tout-venant ». Nous avons utilisé pour les deux empiles supérieures des demi-dures et des dures rouges Normandie Appâts qui étaient destinés aux bars.

 

Vers noirs Normandie Appâts

 

Pour le traînard bas, nous avons privilégié l’arénicole – un appât de choix pour les poissons plats !

 

Ce bar de 40 cm a mordu sur l’empile haute eschée avec de la demi-dure

 

Dès le premier lancer, mon frère touche un bar rapidement puis il enchaîne avec un autre au second lancer. Ca commence fort ! Ces poissons sont de petite taille (25 à 30 cm) mais c’est de bon augure pour la suite de notre session. Ces bars immatures ont bien sûr été relâchés avec soin ! Au bout d’une heure d’attente, j’ai enfin une belle touche et c’est cette fois un bar de plus de 40 cm qui sera sorti. Il a mordu sur l’empile haute dotée de la perle flottante et du sequin que j’avais esché avec de la demi-dure.

 

Cette plie a mordu sur une arénicole placée sur le traînard bas.

 

Assez rapidement après avoir relancé, j’enregistre une touche plus timide. Il s’agit cette fois-ci d’une plie de 20 cm qui a mordu sur une arénicole que j’avais eschée sur le traînard bas. La stratégie du montage « tout venant » et des appâts différents pour cibler différentes espèces marche bien !

 

Ce bar moucheté a mordu sur une dure rouge placé sur l’empile du haut

 

Peu après, alors que je scrute le scion de ma canne dans l’attente d’une touche, je m’aperçois que la bannière de mon fil se détend progressivement : une touche « à revenir » ! Le poisson a désensablé le plomb et revient vers moi. Je prends immédiatement contact en résorbant le mou de la ligne et je ferre. Il s’agira d’un bar moucheté de 40 cm qui a succombé cette fois-ci à une dure rouge. Tout comme le bar franc, il a mordu sur l’empile du haut avec la perle flottante et le sequin. Pendant ce temps, mon frère enchaîne la prise de petits bars durant tout le descendant et prend soin de les libérer le plus proprement possible.

 

Montage pêche à reculer

 

Alors que la mer commence à remonter, nous décidons de mettre au moins une canne chacun en pêche à reculer. Nous utilisons pour cette tactique un montage spécifique qui a déjà fait ses preuves. Il est constitué d’un bas de ligne de 160 cm en 60/100 et d’une empile haute d’1 m en fluorocarbone 50/100. Cela peut paraître disproportionné mais ce montage est destiné à rester le plus longtemps possible en place au fur et à mesure que la mer monte. La rigidité naturelle de tels diamètres permet donc d’éviter les emmêlements – ce qui serait représenterait de pêcher « à blanc » pendant beaucoup de temps (parfois plus d’une heure !) Prévu pour recevoir des appâts de taille importante, ce montage cible également de gros poissons.

 

Rolling 3126 Crane Swivel Inox VMC

 

Dans le même esprit, l’empile haute est relié au bas de ligne avec un émerillon rolling 3126 Crane Swivel Inox VMC. En taille 8, il offre une résistance de 90 lb, ce qui permet de pouvoir combattre sereinement de beaux spécimens.

 

Hameçons BX 72 Yuki

 

Avec ce type de montage, nous privilégions de gros appâts tels que de la lamelle d’encornet. Pour les escher, nous utilisons donc un hameçon BX 72 Yuki en taille 1/0 à 3/0. Il offre l’avantage d’avoir une hampe longue idéale pour ce type d’appâts. Il est également fort de fer (donc très résistant) et possède un piquant redoutable !

 

Un beau combat sur la canne dédiée à la pêche à reculer !

 

Après avoir lancé à marée basse, la mer monte et la première touche ne se fait pas attendre. En effet, au bout de 20 minutes mon frère enregistre une tape brutale sur sa canne dédiée à la pêche à reculer. On voit clairement à la courbure de la canne qu’il s’agit d’un beau poisson. Mon frère ayant un corps de ligne de 25/100 afin de gagner en distance, il doit donc gérer au mieux le combat et prend son temps.

 

Ce congre aura combattu jusqu’au bout !

 

Le poisson se rend enfin dans les dernières vagues et nous constatons avec surprise qu’il s’agit d’un beau congre. Une prise qui peut paraître étonnante sur cette longue plage de sable mais qui s’explique par le fait que nous avons lancé à proximité de rochers immergés que nous avons repérés au préalable.

 

Un beau congre d’1,15 m pris en pêche à reculer !

 

Après mesure, le congre fait 1,15 m, - ce qui est un beau coup de ligne en 25/100 ! Mon frère aura bien du mal à poser pour la photo avec ce spécimen large et puissant. A la suite de cette prise, les poissons se feront malheureusement plus rares.

 

Un doublé plie / bar sur le montage « tout-venant »

 

Mon frère fera une plie sur son montage « tout-venant » ainsi que quelques petits bars qui seront aussitôt libérés. Mais avec la marée montante, l’activité baisse de façon significative et les conditions se dégradent. Les courants deviennent de plus en plus violents et nous sommes contraints de plomber toujours d’avantage nos montages. La force du courant est telle que nous avons du mal à tenir en place même en plombant à 200 g. La zone devenant presque impêchable, nous décidons donc de rentrer.

 

Une petite plie qui a mordu sur une arénicole

 

Cette session de 4.30 h fut courte mais elle s’est avérée très plaisante et productive en poissons. J’ai surtout apprécié la diversité des prises que nous avons touchées. Avec une dizaine de bars francs, des bars mouchetés, de nombreuses plies et un beau congre, ce sont 4 espèces différentes qui ont été pêchées. Comme quoi il est possible de diversifier sa pêche en mettant en place les bonnes stratégies et en utilisant des montages spécifiques ! Pouvoir toucher des espèces différentes lors d’une même session est vraiment très intéressant et les surprises sont toujours possibles – comme ce beau congre pris par mon frère.

Une super session que j’espère pouvoir recommencer le plus tôt possible !

Voici une vidéo montrant Laureen relâchant un petit flet reparti grandir pour pouvoir être repris par d’autres pêcheurs. Un bon exemple à suivre !