Pêche à l’inchiku + appâts avec Mathieu Courtin

Publié le vendredi 10 janvier 2020 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Doublé de gros chapons avec des inchikus boostés aux appâts

 

Deux fois champion de France Surfcasting, Mathieu est un grand spécialiste de sa discipline mais il n’a jamais eu l’occasion de pêcher en bateau par grandes profondeurs. C’est donc avec joie qu’il a accepté l’invitation du team Normandie Appâts Bateau pour une session pêche en automne 2019. Mathieu sait que le team connaît un poste très prolifique où les beaux pagres et les gros chapons ne sont pas rares. Comme tous les amateurs de pêche, il est naturellement curieux de découvrir de nouvelles techniques – et cette caractéristique est encore plus développée chez ce grand compétiteur ! Il est également enthousiaste à l’idée de pêcher des poissons qu’il n’a jamais eu l’occasion de prendre. Il rêve ainsi de prendre de nouvelles espèces - et plus spécialement du beau pagre. Il est vrai qu’en pêche du bord, il est ultra rare de toucher de beaux spécimens de ce sparidé si combattif !

 

Inchikus Kick Bottom Hayabusa

 

Jo ayant pris de beaux poissons à l’inchiku lors de la sortie précédente, il conseille à Mathieu de l’essayer. Ce leurre spécifiquement conçu pour les pêches verticales possède un corps en forme d’ogive. Sur la partie supérieure, il dispose d’un double assist hook coiffé d’un octopus. Ce leurre imite à la perfection le profil et la nage d’un petit calamar - une proie de prédilection pour tous les prédateurs marins en grandes profondeurs.

 

Les vibrations et les effets de volume de l’octopus d’un inchiku sont hyper attractifs

 

L’articulation entre le corps en plomb et l’octopus confère à l’inchiku une nage très naturelle et particulièrement attractive. Ici encore, l’octopus est un teaser ultra efficace sur les carnassiers grâce à ses effets de volumes et aux vibrations qu’il produit. Les tentacules ultra mobiles ondulent et vibrent intensément dans les courants ou lors de l’animation – attirant ainsi les carnassiers sur de très grandes distances.

 

Les lanières et les tentacules de calamar sont d’excellents appâts associés à un inchiku !

 

L’inchiku s’est révélé être ultra efficace lorsqu’il est associé à des appâts tels que des lanières de céphalopodes ou encore des bibis. Le team Normandie Appâts bateau a ainsi pris à de nombreuses reprises de beaux pagres ou de gros chapons avec ce type d’association lors de ses différentes sorties. C’est assez logique puisque ce leurre étant déjà très attractif seul, celui-ci ne peut être qu’encore plus efficace lorsqu’il est associé à un appât ! Il est ainsi possible d’utiliser des tentacules ou des lanières découpées dans le manteau d’un céphalopode. Ce type d’appât correspond d’ailleurs parfaitement à l’inchiku puisque celui-ci est censé imiter un calamar. Une association parfaite ! Concernant les tentacules, nous vous conseillons de souvent vérifier leur présentation sur l’inchiku car les ventouses ont fréquemment tendance à se coller entre elles. Il est également possible d’utiliser des lanières découpées dans le manteau du céphalopode. Il sera alors recommandé de les découper en forme de feuilles. En effet, en les piquant à plusieurs reprises sur l’hameçon des assist hooks de l’inchiku de façon à créer une petite vague, elles onduleront et vibreront dans les courants. Ces vibrations associées aux effluves attractifs attireront alors les carnassiers de très loin.

 

Bibis Normandie Appâts

 

Il sera également possible d’utiliser des bibis sur les hameçons de votre inchiku. Ce ver offre ici l’avantage d’être particulièrement résistant et de bien tenir malgré l’animation ou de violents courants. Il correspond parfaitement à ce type de pêches profondes ! Il dispose d’une peau très robuste qui supporte les agressions des petits poissons parasites et il permet donc d’attendre le passage de beaux poissons. Son jus très puissant et sa couleur blanche nacrée rappelant la chair d’un céphalopode sont particulièrement attractifs sur les beaux poissons.

 

Un bibi esché à l’aiguille sur chaque hameçon de l’inchiku est également robuste et très attractif

 

Pour une meilleure tenue sur les hameçons de votre inchiku, il est recommandé de les enfiler à l’aiguille. En les faisant remonter sur la hampe et en ne laissant qu’ 1/3 dépasser, vous aurez ainsi l’assurance d’une bien meilleure tenue. Vous éviterez également que les poissons ne grignotent que la partie qui dépasse – une spécialité des sparidés tatillons !

 

À peine arrivés au fond, Jo et Mathieu sont déjà en combat !

 

Une fois arrivé sur le poste, le bateau est ancré en tenant compte du courant afin d’être le plus possible à l’aplomb de la zone visée. Avec de telles profondeurs, cette opération est toujours délicate et il n’est pas rare d’avoir à déplacer plusieurs fois le bateau dans la journée pour se situer exactement au-dessus du spot. Mathieu ne possédant que du matériel pour les pêches du bord, nous lui prêtons une canne à soutenir dotée d’un moulinet en taille 4000 garni de tresse 25 lb. Ce modèle peut supporter des plombs jusqu’à plus de 200 g et il dispose de scions qui sont d’une grande sensibilité. Ces buscles sont interchangeables afin de s’adapter aux poids utilisés : idéal pour repérer les moindres touches dans d’aussi grandes profondeurs ! Les inchikus de Jo et Mathieu sont à peine arrivés sur le fond qu’ils sont déjà en combat.

 

Premier Sébaste pour Mathieu !

 

Bien que le poisson de Mathieu soit petit, il est heureux de sa prise car c’est son tout premier sébaste. Indépendamment de la taille, l’essentiel est pour lui d’avoir touché une espèce qu’il n’avait jamais prise ! Ce poisson vivant en grandes profondeurs, ce n’est pas en effet le type de poisson qu’on prend en surfcasting !

 

Sébaste pour Mathieu et pagre pour Jo !

 

De son côté, Jo a pris un joli pagre sur son inchiku esché avec des lanières de calamar. Le pagre n’est pas énorme mais tout l’équipage est satisfait car cela signifie que le bateau est bien positionné sur le spot – ce qui n’est pas toujours le cas dès la première tentative. C’est de très bon augure pour la suite de la journée !

 

Une touche lourde pour Mathieu !

 

Mathieu esche à nouveau son inchiku et le laisse couler jusqu’au fond. Il l’anime doucement par petites tractions en retouchant fréquemment le fond. Le fait de lui faire racler le substrat est très efficace car il soulève alors de petits nuages de particules qui sont très attractifs sur les carnassiers. En effet, ceux-ci leur évoque une proie en train de fouiller dans le sable ou bien encore un de leur congénère en train de s’alimenter sur un secteur riche en nourriture (colonie de vers, crustacés, etc.) Et effectivement, alors que Mathieu tapote le fond, sa canne se bande d’un coup sous un poids très lourd. Le pêcheur ferre mais peine à lever le poisson qui semble tenir obstinément le fond. Il aura du mal à le décoller du substrat et il lui faudra beaucoup de patience pour pouvoir le combattre enfin en pleine eau. La remontée sur plus de 150 m sera tout aussi difficile. Comme à leur habitude, tous les membres du team Napa Bateau font des conjectures sur l’espèce par rapport à l’action de la canne. Peu de coups de tête, un poids très lourd difficile à soulever : certains parient sur un chapon, un Saint-Pierre alors que d’autres pensent à une raie !

 

Magnifique raie bouclée à l’inchiku pour Mathieu Courtin !

 

Le poisson arrive enfin en surface et il s’agit effectivement d’une belle raie bouclée. Avec son corps plat de grande envergure opposant beaucoup de surface dans l’eau lors de la récupération, ce type de poisson est particulièrement difficile à remonter – surtout de telles profondeurs ! Le poisson est aussitôt libéré et repart très facilement vers les abysses. Toute l’équipe continue à pêcher mais les touches sont désormais plus espacées. Mathieu dandine doucement son inchiku par paliers afin de bénéficier de toute l’attractivité de l’articulation entre le corps et l’octopus de ce leurre. Il est très attentif lorsqu’il redescend le scion en conservant bien sa bannière tendue afin de ressentir les touches à la descente – une étape où les poissons attaquent fréquemment.

 

Le plaisir visible de Mathieu en plein combat !

 

À quelques mètres au-dessus du fond alors qu’il effectue une traction, il enregistre une touche très violente. Dès le ferrage, Mathieu encaisse un départ violent. Vus le rush initial et les coups de tête lourds visibles sur le scion, tout l’équipage à bord annonce en cœur qu’il doit s’agir d’un beau pagre. La violente défense typique d’un beau sparidé enchante le compétiteur qui ne cesse de sourire durant tout le combat. Mathieu prend son temps afin d’éviter tout décrochage. Chaque nouveau départ faisant crisser le frein agrandit encore son sourire et, malicieusement, il confiera même alors à l’équipage : « C’est ça qui est bien ! »

 

Premier pagre pour Mathieu Courtin !

 

Arrivé au bateau, le poisson est rapidement epuisetté. C’est bien un pagre ! Mathieu qui est un passionné des sparidés et qui n’a jamais fait de pagre de cette taille ne cache pas sa joie. Prendre une nouvelle espèce est toujours un bonheur pour un pêcheur – surtout quand elle est aussi noble que celle-ci ! C’est avec un plaisir non dissimulé qu’il se prête à la traditionnelle photo souvenir en demandant expressément au photographe de lui envoyer le cliché aussitôt arrivés.

 

Doublé ! Gros combats pour Jo et Mathieu !

 

Sous l’influence d’un courant ayant viré, le placement du bateau a changé. Les touches sont moins fréquentes et l’équipe ne touche même plus de sébastes. Il est fréquent sur ce spot d’avoir de grands moments de calme puis, d’un coup, d’enregistrer touche sur touche. L’équipage sait toutefois que l’activité alimentaire des poissons sur cette zone se fait souvent sur de courtes périodes mais de façon très intense. Et c’est effectivement le cas puisqu’alors que Jo et Mathieu manient doucement leur inchiku boosté aux appâts, ils enregistrent tous deux une touche violente qui courbe de façon impressionnante leur blank. C’est du lourd !

 

Doublé de gros chapons avec des inchikus boostés aux appâts. Aussi rare qu’exceptionnel !

 

Les premiers coups de tête leur font penser à du pagre mais une fois le poisson décollé du fond, les à-coups sont plus sporadiques. Les prises semblent lourdes mais le combat est moins violent qu’avec un beau sparidé. Les pêcheurs ont rapidement l’explication quand les poissons arrivent au bateau : il s’agit de deux beaux chapons ! Durant toute la remontée, ces poissons ouvrent en effet leur énorme gueule et opposent alors une grande résistance à la récupération en plus de leur poids. Il s’agit de beaux spécimens et tout l’équipage apprécie à sa juste valeur ce moment rare : un doublé de chapons !

 

Mathieu Courtin avec son premier chapon !

 

Un beau chapon est toujours une prise rare pour un pêcheur à la ligne. Elle n’en a donc que plus de valeur pour Mathieu car comme il le dit, c’est pour lui « une nouvelle espèce au compteur ». Mathieu contemplera longtemps la livrée de son chapon avec ses magnifiques teintes orange. Il plaisantera même sur la taille du poisson en nous avouant qu’il est toujours heureux de poser avec un poisson assez gros. Grand et très athlétique, il nous confie qu’il faut de beaux spécimens pour que ceux-ci ne paraissent pas « ridicules entre d’aussi grandes mains ».

 

Un repos bien mérité pour Mathieu !

 

Mathieu ayant travaillé jusqu’à tard dans la nuit avant de venir au bateau à 6.00 h du matin, il n’a dormi que quelques petites heures. Lors du long retour vers le port, il ne pourra résister à l’appel de Morphée sur la baquette du bateau. Nul doute que le compétiteur passionné de pêche a dû rêver des espèces nouvelles qu’il a pu prendre durant cette journée !