Daurade de Walter pêchée…in extremis !

Publié le vendredi 6 novembre 2020 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

 

Walter avec une magnifique daurade royale de 2,180 kg !

 

Les crabes sont conservés dans un bac plastique

 

Les sessions précédentes de pêche à la calée avec du crabe ont très bien fonctionnées pour Walter du team Normandie Appâts avec la prise de multiples daurades royales de bon poids. Il a donc décidé d’inviter son ami Marc Antoine à venir passer la matinée avec lui pour pratiquer cette technique sur un de ses spots favoris. Toutes les conditions semblent favorables avec une lune montante et un fort coefficient de marée. Des facteurs qui comptent beaucoup pour ce pêcheur car il a constaté que ceux-ci pouvaient clairement faire la différence en termes de résultats.

 

La provision de crabes verts Normandie Appâts de Walter

 

Comme appâts, les pêcheurs ont choisi d’utiliser des crabes verts Normandie Appâts. En effet, Walter a fait de très belles pêches de grosses daurades royales avec ces « favouilles » sur le même secteur lors de ses précédentes sessions. Walter utilise un simple bac en plastique pour leur transport car les parois lisses les empêchent de s’évader. Le couvercle hermétique permet également d’éviter que le fond d’eau qui y est placé ne se répande dans la voiture.

 

Montage coulissant avec bas de ligne wishbone

 

Comme à son habitude pour pêcher à la calée la daurade royale au crabe, Walter privilégie un montage coulissant avec un bas de ligne wishbone. Marc Antoine utilisera d’ailleurs le même montage avec les mêmes appâts. « On ne change pas une équipe qui gagne ! »

 

Un coulisseau anti-angle donne un coulissement parfait à votre ligne

 

Le coulisseau est la base de ce montage aussi simple qu’efficace. En matière plastique douce, il permet d’offrir un parfait coulissement de la ligne – ce qui est un réel avantage face aux daurades royales connues pour leur méfiance légendaire ! Elles ont en effet l’habitude de relâcher l’appât dès qu’elles ressentent la moindre résistance. Comme son nom l’indique, cet anti-angle se positionne automatiquement dans l’axe de fuite du poisson et limite d’autant plus les phénomènes de friction. L’idéal pour ce sparidé si tatillon ! L’agrafe située sur le coulisseau permettra également de changer facilement et rapidement de plombée afin de s’adapter à toutes les conditions (vents, courants, etc.).

 

Le montage wishbone est idéal pour escher un crabe !

 

Le montage wishbone du bas de ligne est également une valeur sûre pour escher un crabe destiné à une daurade royale. Il est constitué de deux courtes empiles montées en parallèle et attachées avec un simple nœud de chirurgien.

 

Hameçons ronds de type « chinu »

 

Les deux hameçons ronds de type « chinu » ont été choisi pour leur robustesse ainsi que leur piquant. Ils sont en effet parfaitement adaptés à la gueule pavée de puissantes molaires des daurades royales.

 

Crabe esché sur un montage wishbone par Walter

 

Plantés en opposition à l’arrière de la carapace d’un crabe, ils optimisent vos chances de bien piquer ce type de sparidé. En effet, les daurades royales ont l’habitude de manger un crabe en plusieurs fois. Elles prennent d’abord en gueule le crustacé pour casser sa carapace puis elles recrachent les morceaux. Elles croquent alors chaque partie séparément. Avec les deux hameçons d’un montage wishbone, vous augmentez donc considérablement les possibilités de ferrer correctement une daurade.

 

Le poste de Walter avec son épuisette à long manche positionnée en attente

 

Arrivés à l’aube juste avant le lever du soleil, les amis installent leur poste avec soin. Puisqu’ils utilisent un montage coulissant, les cannes sont placées en position basse sur un trépied. Ainsi positionnées et avec un frein desserré, elles opposeront moins de résistance lorsque le poisson s’emparera de l’appât. Avec peu d’angle, le coulissement sera optimal. Le frein devra être suffisamment desserré pour relâcher facilement du fil mais pas trop. En effet, lors d’un départ trop violent, la bobine pourrait s’emballer avec un frein trop lâche et créer des perruques avec le fil. Comme à son habitude, Walter place à côté de son trépied sa longue épuisette lui servant à assurer sa prise. Nous verrons plus loin combien cette précaution lui a été utile !

 

L’attente du départ est longue !

 

La matinée passe sans la moindre touche. Les amis ramènent de temps en temps leurs montages de quelques mètres afin de s’assurer que le crabe ne s’est pas caché sous une pierre. Ils ont même récupéré au moins deux fois chacun de leurs crabes pour vérifier s’ils n’avaient pas été attaqués mais ils sont intacts. Au bout de quelques heures, l’attente commence à être longue et Walter repense à tous les calculs qu’il a fait pour organiser sa session. La lune est bonne et cette matinée correspond à une marée à fort coefficient. Le problème ne peut venir de la zone car ce spot lui a permis de prendre de nombreuses daurades royales à chacune de ses sorties – dont la dernière il y a quelques jours à peine ! Il passe ainsi en revue les moindres facteurs pouvant expliquer pour quelles raisons les poissons ne sont pas actifs. Une baisse soudaine des températures pourrait expliquer pourquoi ces sparidés boudent ses appâts – les daurades royales n’aimant pas le rafraichissement des eaux. Mentalement, il énumère toutes les possibilités mais reste dans le doute. C’est ce genre de remise en question qui fait progresser en pêche ! En effet, le moindre facteur peut avoir de l’importance et la différence entre une pêche réussie et une bredouille peut tenir à quelques détails – Walter le sait bien !

 

Ce départ de daurade fait hurler le frein du moulinet !

 

Alors que notre pêcheur s’inquiète de plus en plus de cette trop longue attente, l’une de ses cannes enregistre un départ canon. Le frein hurle sous le rush interminable du poisson ! Il nous avouera qu’il avait alors « l’impression d’enregistrer le départ d’une carpe » tant le poisson lui prenait du fil. Walter sait néanmoins qu’il est fréquent que les poissons effectuent des rushs très puissants quand qu’ils se trouvent dans de faibles profondeurs. Dans cette zone présentant très peu de fonds, une daurade royale ne peut en effet combattre dans une couche d’eau importante. La fuite en avant est alors son unique solution pour tenter de se libérer.

 

Gros combat pour Walter !

 

Canne haute afin d’éviter que le fil ne croise une roche et ne se rompe, Walter serre très progressivement son frein. Il cherche à opposer plus de résistance à la course de cette daurade et ainsi la fatiguer plus rapidement. Il sait néanmoins qu’il doit être très prudent et ne pas se précipiter car le poisson semble beau ! La daurade commence enfin à baisser de vitesse. À chaque arrêt, elle lui assène de lourds coups de tête rageurs – une spécialité de ces sparidés ! Walter patiente en maintenant une pression constance afin d’épuiser le poisson à distance. Il sait en effet que les faibles profondeurs et la présence des roches quand il ramènera le poisson au bord ne jouent pas en sa faveur. Et ça fonctionne puisque progressivement, la daurade donne de moins en moins de coups de tête. Après de longues minutes de combat, le poisson semble enfin épuisé et Walter peut commencer à récupérer sa ligne. Patiemment et tout en douceur, il ramène avec précaution la daurade. Il lui faut du temps car elle lui a pris beaucoup de ligne lors de son rush. Canne haute, Walter reste très prudent à cause des roches à mesure que le poisson s’approche.

 

Une bonne épuisette est indispensable quand on pêche d’enrochements

 

Alors que le poisson commence à se présenter en surface, le camarade de pêche de Walter met l’épuisette à l’eau. Marc Antoine sait bien que c’est le poisson qui doit être rentré dans l’épuisette et non l’inverse. Diriger un salabre vers sa prise peut l’effrayer et la daurade royale peut alors effectuer un ultime rush. Et avec la faible quantité de fil sorti, celle-ci peut prendre appui sur la canne et casser la ligne. Walter guide donc sa prise vers le filet de l’épuisette avec précaution.

 

Marc Antoine, le camarade de pêche de Walter avec une daurade royale prise lors d’une session précédente

 

Alors que le poisson commence juste à rentrer dans le panier de l’épuisette, le pêcheur a la surprise de ressentir un soudain relâchement de la tension dans la canne. Pensant tout d’abord qu’il vient de casser, il constate avec étonnement que les hameçons de son montage wishbone se sont décrochés et seule la tête de la daurade est rentrée dans l’épuisette ! La daurade étant épuisée, Marc Antoine finit rapidement de la faire rentrer complètement dans le filet du salabre et la tracte vers la rive.

 

Belle daurade royale de 2,180 kg prise au crabe vert pour Walter Sarret !

 

Il s’est fallu d’un rien pour que la daurade royale ne s’échappe ! Avec son coup d’épuisette salvateur, Marc Antoine a permis à Walter de faire le seul poisson de la journée. Et quelle prise puisque celle-ci affiche le poids de 2,180 kg au peson ! Un beau spécimen rattrapé « in extremis » !

 

La seule daurade de cette matinée mais un beau spécimen !

 

Cela prouve bien qu’une épuisette est indispensable quand on pêche à la calée d’enrochements. En effet, la présence de pierres recouvertes de coquillages tranchants lorsqu’on pêche d’une digue rocheuse est une source de danger réelle pour la ligne en fin de combat.

 

Cette magnifique daurade s’est fait attendre !

 

Avec une daurade royale, le risque est également que les hameçons n’aient pas suffisamment pénétré la robuste gueule pavée de fortes molaires de ce sparidé et qu’il se décroche. C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé ici avec le poisson de Walter ! Une épuisette est également très utile quand on pêche d’un poste en hauteur comme un quai bétonné ou une roche située en surplomb de l’eau. Vouloir alors tracter en force le poisson à la canne provoquerait inéluctablement un décrochage ou une rupture de la ligne. Pire encore, vous risqueriez de casser votre canne ! En donnant une plus grande portée et en sécurisant votre prise, une bonne épuisette est d’une grande utilité dans de nombreuses circonstances.

 

Walter avec sa belle daurade royale rattrapée « in extremis » !

 

Alors que les amis rangent leurs affaires dans leur voiture vers 14.00 h, Walter aura même un sourire affectif pour cette épuisette qui lui a permis de prendre cette si belle daurade royale. Elle a confirmé qu’elle s’avère vraiment indispensable pour ses sessions de pêche à la calée et… il n’est pas près d’oublier cet accessoire si utile !

 

Réglementation :

Avec sa large barrette dorée entre les yeux, cette daurade royale porte bien son surnom de « belle aux sourcils d’or »

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture de la daurade royale est de 23 cm en Mer du nord, Manche, Atlantique et Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Retrouvez également toutes les informations disponibles sur les tailles minimales dans le cadre de la pêche maritime de loisir dans ce document officiel :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027093867&dateTexte=&categorieLien=id