Bars lors de coups de mer

Publié le samedi 15 juin 2019 par Stéphane Charles
  • Technique de pêche

Connaître le bar

 

Laureen avec un bar pris en surfcasting

 

Nom scientifique : Dicentrarchus labrax

Famille : Moronidae (moronidés)

Noms communs : bar commun (Atlantique), loup (Méditerranée), loubine (Vendée), brigne (Arcachon), loubassou (Nice), etc.

 

Le saviez-vous ?

 

Le bar est une prise de choix en surfcasting

 

Le nom de bar nous vient du germanique « bars ». Ce terme signifiant pointes fait allusion aux grandes épines dorsales de ce poisson. Son nom vernaculaire « loup » en Méditerranée provient des anciens romains qui, très tôt, firent le rapprochement entre les méthodes de chasses en meutes de ce poisson avec celles de loups. Il est à noter que son nom scientifique « labrax » provient du grec signifiant vorace.

 

Présent sur toutes les côtes françaises, ce poisson peut atteindre près de 1,10 m pour un poids maximum avoisinant les 12 kg. Lorsqu’il est jeune, le bar est grégaire et vit en bancs parfois très importants. Il devient plus solitaire en vieillissant. Carnassier, le bar consomme des poissons, des céphalopodes (ex : calamars), des crustacés (ex : crabes), des coquillages (ex : couteaux) ainsi que des vers.

 

A noter :

 

Le bar moucheté est reconnaissable par la tâche noire au-dessus de l’opercule

 

Lorsqu’il est juvénile, le bar commun ou « loup » peut être confondu avec le bar moucheté car sa robe peut présenter des points. On les différenciera grâce à la tâche au-dessus de la pointe de l’opercule et à la bouche orientée vers le haut du bar moucheté.

Le bar apprécie particulièrement les eaux bien oxygénées de la frange littorale. Néanmoins, ce poisson euryhalin supportant de fortes différences de salinité s’adapte bien à l’eau douce et peut ainsi remonter les estuaires sur de grandes distances. Il se retrouve généralement le long des côtes sableuses ou rocheuses dans des profondeurs ne dépassant que rarement les 40 m.

 

Réglementation :

Selon l’arrêté du 29 janvier 2013, la taille minimale de capture du bar est de 42 cm en Atlantique, Mer du Nord ou en Manche et de 30 cm en Méditerranée. De même, selon l’arrêté du 17 mai 2011, chaque prise conservée devra « faire l’objet d’un marquage » Ce marquage consiste en l’ablation de la partie inférieure de la nageoire caudale. » Nous retenons votre attention sur le fait que la législation concernant ce poisson change chaque année. Ainsi, en 2018, de nouvelles réglementations européennes imposent aux pêcheurs de loisirs la pratique systématique du no-kill au-dessus du 48ème parallèle (Atlantique nord, Mer du nord, Manche). Sur la façade Atlantique en-dessous du 48ème parallèle, ces mêmes législations autorisent un quota de 3 poissons par jour et par pêcheur.

Ce bar juvénile est relâché

 

Stratégie de pêche

 

Les coups de mer avec de fortes vagues et de l’écume sont d’excellentes conditions pour pêcher le bar en surfcasting !

 

Les bars apprécient particulièrement une mer bien agitée avec des vagues. Le taux d’oxygène dissous très élevé ainsi que la faible visibilité jouent alors en la faveur de ce prédateur pour chasser ses proies (petits poissons, crustacés, etc.). Lors de ces coups de mer, le ressac associé aux forts courants brasse également le substrat et soulève beaucoup de nourriture (ex : coquillages).

 

Les distances de lancer dépendent autant de la configuration de la plage que des conditions

 

Pour la recherche du bar en surfcasting lors de telles conditions, les distances de lancer seront conditionnées par la configuration même de la plage. Ainsi, sur les plages pentues, Laureen place ses montages à environ 20 à 30 m, juste après les derniers rouleaux. Cette zone correspond généralement à une brusque déclivité où les bars aiment chasser. Lorsque les plages sont plus plates, il sera conseillé de pêcher à plus grande distance (environ 50 / 60 m) en recherchant les zones les plus calmes correspondant aux plus grandes profondeurs.

 

Ce bar a été pêché dans l’écume avec le montage à empiles hautes de Laureen

 

De même, les distances de lancer pourront également être liées aux conditions. Ainsi, il sera conseillé de pêcher assez près en présence de vagues et de rallonger ses lancers lorsque la houle faiblit. Dans les baïnes, il est recommandé de pêcher les zones les plus creuses quand la mer est agitée. Quand les courants sont moins importants et que les vagues diminuent, les entrées de baïnes sont privilégiées.

 

Des piques sont recommandés pour pêcher avec de puissants courants

 

Selon les conditions, le corps de ligne contenu dans le moulinet ira du 25 au 40/100. Plus les vagues seront fortes et plus il sera nécessaire d’augmenter le diamètre. Avec la présence de puissants courants, les forces exercées sur la canne sont importantes. Il sera donc recommandé de privilégier l’utilisation de piques plutôt que de trépieds.

 

Montage bars empiles multiples de Laureen Dudit

 

Montage bar à empiles multiples de Laureen Dudit (spécial coups de mer et courants puissants)

 

Ce montage est spécifiquement conçu pour une mer très agitée. Il est ainsi parfait pour affronter l’écume, les vagues et les puissants courants que les bars apprécient pour se nourrir.

 

Gaine thermorétractable Flashmer

Gaine silicone transparente Flashmer

 

Afin d’éviter d’accrocher les algues dérivantes si présentes lors d’un coup de mer et pour limiter les emmêlements avec le traînard, la boucle et l’émerillon du plomb sont recouverts par une gaine thermorétractable. Après son installation, celle-ci a été chauffée pour assurer une parfaite tenue. Sa couleur rouge fait office de teaser afin d’attirer visuellement le bar sur de grandes distances. Le nœud du rolling situé en haut du bas de ligne est également recouvert par un morceau de gaine silicone transparente pour enlever toute aspérité susceptible de retenir des algues.

 

Doublé de bar sur le montage de Laureen Dudit

 

Dans sa forme 3 empiles hautes, ce montage est parfait pour le début des coups de mer quand les vagues sont bien formées. La mer brasse alors beaucoup et la nourriture recherchée par les bars (ex : coquillages) est alors en suspension. Nous vous conseillons des empiles relativement courtes de 60 à 40 cm selon l’état de la mer. Plus les vagues et les courants sont forts et plus ces empiles devront être raccourcies afin d’éviter les phénomènes de vrillage. Veillez bien à ce que l’écartement entre les empiles soit suffisant afin d’éviter les emmêlements. Vous noterez que Laureen ne met pas de perles sur ses empiles car lors d’aussi fortes conditions, ces dernières pourraient créer des emmêlements.

 

Le montage de Laureen est très efficace lors des coups de mer !

 

Ce montage peut également être transformé pour avoir deux empiles hautes associées à un traînard. La première empile est en fait baissée à 10 cm du plomb afin de reposer directement sur le substrat comme un traînard. Cette configuration est excellente en fin de coup de mer quand les vagues diminuent et que les coquillages s’accumulent sur le fond.

 

Amnesia Sunset rouge

 

Amnesia Sunset transparent

 

Pour la conception de ces empiles, Laureen Dudit utilise de l’Amnesia Sunset. Ce nylon mythique est en effet bien connu pour sa capacité à ne pas avoir de mémoire. Il évite ainsi les emmêlements et permet une parfaite présentation de l’appât même dans les mers les plus agitées. Par eau chargée, Laureen apprécie l’Amnesia rouge car cette couleur attire visuellement les bars. Lorsque l’eau devient plus claire, elle utilise de l’Amnesia transparent.

 

 

Plombs surfcasting pour le bar lors de coups de mer

 

Toujours dans le but d’attirer l’attention des bars, Laureen utilise également des plombs rouges. Elle privilégie les plombs portugais quand la mer est agitée mais pas encore trop forte. En dérivant lentement, celui-ci offre l’avantage de couvrir plus de terrain tout en soulevant un nuage de particules attractives. En cas de fortes vagues et de puissants courants, elle passe alors à un plomb débrayable. Elle vous conseille néanmoins d’utiliser un plomb bombe quand les plombs ont tendance à trop s’ensabler. Il est en effet très difficile d’extirper un plomb portugais quand il est trop recouvert par le sable.

 

 

Plombs bombe Lemer

 

Plombs portugais

 

Avis Laureen Dudit

 

Hameçon Aberdeen BX 72 Yuki

 

Pour ce montage, j’utilise un hameçon Aberdeen BX 72 Yuki. Je privilégie un n°2 car cette taille offre l’avantage de permettre de diversifier les prises, aussi bien en termes de dimensions des poissons que de la variété des espèces touchées. Ainsi, il rend possible la prise de bars de toutes tailles mais également de poissons plats sur le traînard.

 

 

Avec ce type de montage et d’hameçon, il est possible de toucher du plat

 

Hameçons Aberdeen

 

Caractéristiques de l’hameçon Aberdeen

 

L’hameçon de type Aberdeen offre une excellente présentation de l’appât. Des ardillons inversés situés sur la hampe permettront un meilleur maintien de l’esche, aussi bien lors du lancer qu’en action de pêche. Ces derniers évitent effectivement que l’appât ne se tasse dans la courbure – ce qui le rendrait moins attractif. Celui-ci pourrait également recouvrir la pointe de l’hameçon et causerait alors beaucoup de touches manquées.

 

Avis Laureen Dudit : les appâts

 

Les bars juvéniles tels que celui-ci seront relâchés

 

Lors de ces fortes tempêtes, il n’est pas rare d’avoir des échouages massifs de coquillages. Arrachés du substrat par le puissant ressac et transportés par les violents courants ainsi que les marées, ils sont alors rejetés sur les côtes. C’est par exemple le cas avec les couteaux qu’ont peut trouver en grande quantité durant ces coups de mer. Quand les bars se focalisent sur cette manne providentielle, j’utilise alors mon montage à trois empiles hautes esché de cet appât.

Quand les conditions deviennent moins fortes, ces coquillages s’accumulent souvent dans les premiers mètres du rivage ou dans les parties les plus profondes des baïnes. Les bars n’hésitent pas à s’alimenter directement sur le sol. J’utilise alors mon montage deux empiles hautes avec un trainard.

 

Bar pris par Laureen lors d’un coup de mer

 

J’ai toutefois remarqué que lors de la fin du coup de mer, les bars se sont tant gavés de ces coquillages qu’ils peuvent en être écœurés. Ils refusent alors systématiquement cet appât. En proposant un ver bien sapide, on joue alors sur leur gourmandise, ce qui peut vraiment faire la différence. J’en ai fait l’expérience lors d’une compétition où, après un échouage massif de couteaux, les lignes eschées de cet appât n’ont enregistré aucune touche. Ainsi, les seuls bars pris ce jour-là l’ont été sur des vers.

 

Demi-dure Normandie Appâts

 

Ver de chalut Normandie Appâts

 

Ver noir Normandie Appâts

 

Dans ce type de circonstances, j’apprécie alors l’utilisation de demi-dures, de vers de chalut ou encore de vers noirs (arénicoles). Je place généralement les demi-dures ou le chalut sur les empiles hautes et l’arénicole sur celle du bas.

 

 

Bar pris en surfcasting dans le creux d’une baïne